“Rien ne pourra faire que je ne me sois amusé” – Hommage à Philippe Sollers (1936-2023)
“J’aimais à apprendre que pour mettre la raison sur le chemin de la vérité il fallait commencer par la tromper. Les...
Oxymore (Florence Gétreau, Voir la Musique – Citadelles & Mazenod, 2022)
“Que l’importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée !” (André Gide, les Nourritures terrestres) Florence Gétreau...
The Big Red One : de la couleur rouge, cramoisie et écarlate
De beaux rouges. On songe immédiatement aux portraits de doges ou de papes, à leur mozettes d’hiver bordées d’hermine, à...
Les vertus Cardinal ou petit éloge du diamant de Mazarin (Bréviaire des Politiciens, Arléa)
Cardinal Jules Mazarin (1602-1661) Bréviaire des Politiciens Traduit du latin par François Rosso Présenté par Umberto Eco...
Lully, le chat du Roi-Soleil (Hervé Mestron, ed. Oskar)
Il s’avère que le chat de la maisonnée s’enfuit à la recherche de son passé et se découvre la réincarnation de Jean-Baptiste Lully. Totalement déboussolé, notre félin dès lors compose, danse, écrit des opéras, fabrique des décors, et ronronne pour faire sa cour au Roi.
La Jeune Fille et la Mère (Tiziano Scarpa, Stabat Mater)
Tiziano SCARPA (né en 1963) Stabat Mater, 2008. Prix Strega 2009. Parution française : Christian Bourgois Editeur, 2011. 130 pages....
La chant des anges : du motet flamand chez le Caravage
Dans le magnifique Palais Doria Pamphili, à Rome, parmi les corridors de merveilles (accompagnées d’un commentaire...
Le Sapin de la Muse : notre sélection de livres pour Noël
Noël et la Saint-Sylvestre se profilant et avec eux nous l’espérons un délicieux cortège de retrouvailles familiales et amicales propices à l’échange de quelques présents, nous souhaitions poursuivre en cette occasion le remplissage du Sapin de la Muse et remettre en lumières quelques ouvrages parus ces dernières années et pouvant avantageusement agrémenter tant la hotte du Père Noël que quelques jours de congés pris à cette occasion. Retour donc, en quelques petites madeleines, sur quelques savoureux ouvrages à lire au coin du feu.
La Fillette au brasier enflamme les cœurs (George de La Tour)
4 340 000 euros (frais inclus) chez Lampertz à Cologne ce jour, 10 décembre 2020. A l’heure où l’on ne parle que de dépenses essentielles de coupes drastiques, de serrage de vis ou de ceinture, de déficits et de faillites, faut-il se réjouir de ce record battu ? Record pour un George de La Tour (1593-1652), dont il ne subsiste que 48 tableaux (à titre de comparaison on en dénombre 37 pour le rare Vermeer sans entrer dans les querelles d’attribution, ou encore plus de 80 Caravage).
Saint-Marc au Pays des Muses (Bruno Racine, Le Gouverneur de Morée – Grasset)
Pour qui arrive de Corinthe via Epidaure, sa silhouette massive et crénelée se détache au-dessus de la cité, toisant la vielle ville de...
Avaler une couleuvre (Harambat, Les Invisibles – Futuropolis)
Pour sa première bande dessinée/roman graphique, Jean Harambat n’a pas choisi la facilité. Un sujet peu connu mais qui gagne à l’être (les révoltes contre la gabelle en Gascogne de 1664 à 1670) une construction scénaristique complexe avec une histoire contée de trois points de vue différents, et un dessin tout en camaïeu de gris, de brin de noir
Vaudeville sanglant (Philippe Beaussant, Stradella)
La vie de Stradella étant digne d’un livret d’opéra, il était normal que Philippe Beaussant s’en fasse le metteur en scène, au risque d’en édulcorer, par trop de synthèse, les aspects les plus académiques mais pas les moins révélateurs de son parcours. Nous retrouvons donc Stradella à la fin de sa vie, au moment où il est obligé de fuir Rome afin de poursuivre sa création et ses amours à Venise. Où l’on verra notre musicien composer, séduire, tomber amoureux, louvoyer entre les impossibles, et finalement fuir à nouveau avant de tragiquement terminer, après quelques rebondissements que la bienséance nous oblige à le pas déflorer.
Le Peintre & l’Astronome : Vermeer, le 3 de septembre 1659, à huit heures du matin
Nous sommes à Delft en ce mercredi 3 septembre 1659, à 8 heures. Le soleil vient illuminer la tour de l’horloge de la Niewe Kerk, et produit des ombres portées précises. A sa fenêtre, au second étage d’une auberge, située de l’autre côté du bassin du port, le Kork, un jeune homme de 27 ans contemple la scène, dessine un croquis, et peindra une vue qui deviendra un mythe. C’est Johannes Vermeer.
L’éruption littéraire de la Naples Baroque (Dominique Fernandez, Porporino)
La publication en janvier dernier de L’Italie Buissonnière (Grasset) de Dominique Fernandez, suite de très érudites pastilles sur des joyaux souvent méconnus de l’immense patrimoine artistique de la péninsule, nous a donné envie de replonger dans l’une des œuvres phares de son auteur, Porporino, ou les Mystères de Naples (Grasset). Publié en 1974 et auréolé du prix Médicis la même année, l’ouvrage devait valoir à son auteur un début fort mérité de reconnaissance critique qui se confirmera quelques années plus tard par son Goncourt.
Palatine & latrine : “Vous êtes bien heureuse d’aller chier quand vous voulez”
Vous êtes bien heureuse d’aller chier quand vous voulez ; chiez donc tout votre chien de soûl. Nous n’en sommes pas de même ici, ou je suis obligée de garder mon étron pour le soir…
Retour vers le futur : 2440 ou l’Odyssée de l’Espérance de Louis Sébastien Mercier (1771)
Point de lendemain ! Par cette formule un brin nihiliste Dominique Vivan Denon titrait en 1777 un court roman de jeunesse, ode...
Façon puzzle (Paul Scarron, le Roman Comique – 1657)
Comment ne pas être séduit par la vie et l’œuvre de celui qui, au détour d’un chapitre, n’hésite pas à interpeller le lecteur et à le mettre en garde par ces mots : « Je suis trop homme d’honneur pour n’avertir pas le lecteur bénévole que, s’il est scandalisé de toutes les badineries qu’il a vu jusques ici dans le présent livre, il fera fort bien de n’en lire pas davantage ; car en conscience il n’y verra pas d’autres choses. »
Affreuse, Sale et Méchante (La Rome Ridicule, Marc-Antoine Girard de Saint-Amant, 1643)
Si la littérature sur Rome est dominée par les Promenades de Stendhal, ainsi que par des pages sublimes des Mémoires du Vicomte de Chateaubriand, nous ne saurions trop recommander à nos lecteurs d’entreprendre la visite de la capitale italienne munis du précieux poème de Saint-Amant, satire féroce et hilarante, chef d’œuvre de la littérature baroque.
Polar prolixe (Olivier Lexa, Cavalli, Actes Sud, 2014)
Plusieurs productions récentes ont remis à l’honneur les opéras de Cavalli. Olivier Lexa a publié, ces derniers mois, une biographie complète du compositeur. Sa plume alerte et enthousiaste nous retrace non seulement la vie du compositeur, mais aussi un demi-siècle de musique et d’opéra de la Sérénissime, entre 1630 et 1680.