“At Christmas I no more desire a rose Than wish a snow in May’s new-fangled shows, But like of each thing that in season grows.” William Shakespeare
C’est à un voyage initiatique, à l’atmosphère souvent mystique et fervente, que le Concert de l’Hostel Dieu nous convie dans cette captation de concert d’un programme jouée notamment en novembre et décembre dernier. Articulé autour de chants populaires italiens, catalans et provençaux, alternant passages solistes et passages choraux, lovés dans les frottements évocateurs du rabab ou des violes de Nolwenn Le Guern, très présente,…
Fureurs
C’est un jeune ensemble que Les Surprises, mais déjà plein d’audace et de personnalité. Pour son programme florilège, où s’entremêlent avec dynamisme des mouvements de Jean-Fery Rebel, fameux pour ses Caractères de la Danse, de son fils François et de Francoeur, croisant airs et danses pour redonner un aperçu de la musique d’appartement et des adaptations chambristes d’opéras ou de ballets.
Au clair de la Lune
Superbe métal lunaire, bleuté et fier, vigoureux et ferme, aux reflets changeants mais impérieux. Voici un grand enregistrement de Christophe Rousset, parfois un peu trop altier voire raide, décidé, très articulé. Le choix du Ruckers 1628 du Château de Versailles, ravalé au XVIIIème siècle par Blanchet, est plus que judicieux,…
Sonates et Follia
Après des concertos pour flûtes de Vivaldi (Musiques à La Chabotterie, 2013) au sujet desquels nous avions dit tout le bien que nous pensions d’Hugo Reyne en tant que soliste, voici les célèbres Sonates et Follia opus V de Corelli, transposées pour la flûte à bec, conformément aux pratiques du temps.
Le beau doublé (Gluck – Iphigénie en Aulide / en Tauride – Les Musiciens du Louvre, Marc Minkowski – Opus Arte)
Arrivé à Paris à l’automne 1773 à l’instigation de sa protectrice la Dauphine Marie-Antoinette et soutenu par Antoine Dauvergne qui était alors l’un des Directeurs de l’Académie Royale de Musique, le chevalier Glück était venu en France avec le grand dessein de renouveler le genre de la tragédie lyrique française.
De là l’arc embrasse les airs d’un cercle imparfait…
Après un premier enregistrement remarqué consacré à la Cour des Habsbourg, Stravaganza à contresens de son nom se tourne non vers le stylus phantasticus mais vers la plénitude corellienne. Un Capriccio d’une raideur nerveuse, avec ses traits violinistiques qui déchirent le silence, impulsant des accents para-vivaldiens qui s’épanouissent en arabesque.
Dear pretty youth…
Voici une Muse du Mois qui pourra paraître controversée. D’ailleurs, sa désignation, qui ne participe aucunement d’un processus collégial, n’a pas manqué de soulevé quelques sourcils étonnés au sein de la rédaction. Pourquoi cela ? En premier lieu parce que si la pratique de la transposition est relativement commune à l’époque, on s’étonne tout de même…
“Caprice. s.m. signifie quelquefois, Saillie d’esprit & d’imagination, & alors il se peut prendre en bonne part.” (1er Dictionnaire de l’Académie, 1694)
On ne présente plus Bruno Cocset, grand violoncelliste passionné de facture instrumentale et dont le tandem avec le luthier Charles Riché a donné lieu à un ensemble d’instruments spécialement créé en fonction des répertoires abordés.
L’envoûtement d’une conjuration
Situons le contexte : nous sommes aux alentours des années 1650-70, à Hambourg, centre névralgique de la création musicale allemande au XVIIème siècle. Le niveau artistique y est excellent et la ville fourmille de musiciens. C’est un lieu incontournable de la vie musicale de l’époque, idéal pour le déploiement et la maturation d’une école majeure : celle des organistes d’Allemagne du Nord.
Des géants aux croches d’argile
La gigantomachie légendaire est toujours liée au destin humain. L’expression même du combat se retrouve de Milton à Tolkien et de la Bible aux unes des quotidiens. Ecraser avec héroïsme des obstacles immenses. Dans notre monde contemporain, la gigantomachie est devenue une sorte de lutte d’insectes, la dernière étant une sorte de carnage plus qu’un combat héroïque.
Une demi-lune
Voici un enregistrement charmant et charmeur, mais souvent encore vert. L’ingrate tâche de la critique discographique est souvent empreinte de ces instants d’archéologie, où récupérant triomphalement un boîtier poussiéreux sur une étagère surchargée de bibelots, la journaliste s’exclame l’œil brillant, et le stylo au poing…
De Profundis
L’Histoire bégaie très souvent, notamment en matière musicale. Le nom de Johann Josef Fux est à peine un souvenir dans l’esprit des mélomanes et une rare référence des musicologues. Son nom parfois évoque la vielle école académique qui domina Vienne entre la fin du règne de Léopold Ier et le règne de Charles VI.
De derrière les fagotto
En 2009, l’ensemble Zefiro nous avait gratifié d’un superbe enregistrement, coloré et précieux, des concertos vivaldiens pour hautbois (Naïve) doté d’un casting de rêve parmi lequel on retrouvait Manfredo Kraemer, Pablo Valetti, Lorenz Duftschmid, Rolf Lislevand ou Pierre Hantaï.
Etre ou ne pas être harmonique
L’Estro armonico… Une énigme et un mythe. Pourquoi le bien établi éditeur Estienne Roger d’Amsterdam accepta t-il d’éditer à sa charge des concertos pour violon d’un jeune compositeur italien inconnu, 200 pages de superbe musique gravée, en 1711, répartie en 12 concertos, au nombre de solistes décroissant de 4 à un seul…
La palme pour Cléopatre
Giulio Cesare se signale comme l’œuvre la plus monumentale et la plus brillante de Haendel, dans laquelle les arias da capo tubesques, perles du répertoire baroque, s’enchaînent à un tel rythme qu’ils semblent rebondir les uns contre les autres pendant près de quatre heures ! L’Egypte des derniers Ptolémées et de la fin de la République romaine constitue l’écrin exotique de cette intrigue politico-amoureuse où se déchaînent fantasmes, trahisons et inévitables rebondissements en tous genres.
Une musique à se damner
Le poème du Tasse et les passages relatifs à Renaud et Armide constituent une source féconde de l’opéra baroque en général – et français en particulier – avec travers les œuvres éponymes de Lully, Rameau et Gluck, pour ne citer que les plus connues. A la transition entre baroque et romantisme, l’œuvre de Sacchini nous en offre une vision moderne…
L’art de faire briller les cuivres
Le Prete Rosso est à l’honneur pour ce premier volume consacré à l’orchestre de Dresde, formation fameuse à l’époque, l’ensemble le plus parfait selon Rousseau dans son Dictionnaire de Musique, célèbre notamment pour la rutilance de ses cuivres et la présence de ses bois, doté d’une personnalité fortement affirmée, à la fois de par son instrumentarium et ses effectifs.
