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20 janvier 2014

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Sélection Noël 2009

Les Douceurs de la Muse :

sélection de cadeaux de Noël 2009

© Muse Baroque 2009

Noël, et la nécessité de prévoir des cadeaux à déposer sous le sapin... Allons-nous comme les années passées écumer les bacs de disquaires, les coffrets réédités à l'occasion et qui sont finalement en grande partie ceux des années passées ? Point du tout. Alors, nous avons ouvert une tribune à nos rédacteurs, afin qu'ils puissent choisir ce que bon leur semble, pourvu que l'idée demeure baroque. Et le résultat - encore ébauché et qui se complètera au fur et à mesure du mois  - traduit ainsi leurs goûts personnels, du plus sage au plus original...

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Isaure d'Audeville

Après les Folks Songs & Ballads et un coffret consacré à la littérature purcellienne, The Vanguard Classics a rassemblé dans un nouveau coffret des chants et motets du temps de Noël, toujours interprétés par le Deller Consort et son fondateur à la voix si candide. Enregistrés entre 1956 et 1963, ces chants nous ramènent à notre enfance, au temps où l'on s'enivrait avec délices des effluves sauvages que dégageait l'immense épicéa dressé au centre du marché de noël dont les petites maisons de bois abritaient toutes sortes de merveilles. Cet enregistrement nous fait traverser les siècles et les frontières avec un Motet de Palestrina ("Hodie Christus natus est"), de charmants hymnes tchèques et même un écrit de Mendelssohn (sic) ("Hark ! The Herald Angels Sing"), sans pour autant renier les classiques traditionnels, avec l'apaisant "Lo, How a Rose E'er Blooming" ("Dans une étable obscure") au joyeux "I saw three Ships come sailing" ainsi que l'incontournable "Silent Night". Que ce soit dans la convivialité d'un repas ou l'intimité d'un feu de cheminée, ces chants égayeront les cœurs et charmeront petits et grands. Autrement dit, voilà un cadeau tout trouvé !

 

Alexandre Barrère

J'aime bien Danielle De Niese, je l'avoue. Sa Cléopâtre qui lui a valu la gloire était espiègle, mutine, psychologiquement intéressante quoique vocalement un peu jeune. Mais je n'aime guère Noël, ses artifices convenus, ses bonnets rouges et blancs ridicules, ses offrandes rituelles déposées au pied d'un arbre, à la manière d'un Serse adorant ses platanes. Alors, pour cette échéance-ci, j'ai choisi la pomme empoisonnée, la dague derrière le sourire, l'assaut insolent contaminant le foyer de ma belle-mère. Cette arme de destruction massive, ce sera le DVD du Couronnement de Poppée (L'Incoronazione di Poppea) dirigé par Emmanuelle Haïm (Decca, 2009), avec les costumes d'une banalité rigide de Robert Carsen, et où il faut reconnaître à regret Danielle De Niese gambade en nuisette pour pallier une vocalité plus à l'aise dans les acrobaties brillante haendélienne que dans les méandres du recitar cantando. L'ensemble s'avère cependant relativement homogène mais peine à convaincre derrière la Poppée incandescente de Delunsch et le Néron irascible de Von Otter de la version Minkowski (Bel Air Classics, enr. 2000) ou encore les excès kitsch de Ponnelle (DG).

 

 

Amandine Blanchet

1954, et le prétexte d'une énième réédition pour audiophile compulsif en octobre dernier chez le petit label Urania pour conseiller ce cadeau à la jaquette assez laide, qui regroupe 54 Sonates de Scarlatti sous les doigts ailés et zélés de Ralph Kirkpatrick qu'on ne recommandera jamais assez pour son Clavier Bien Tempéré sur Clavicorde (Archiv), mais aussi pour ses sonates excitantes et rayonnantes d'épanouissement et de ductilité. Plus rieur que Ross, plus excentrique que Pinnock, moins violent que Staier, Kirkpatrick dévale les Exercices avec une gracieuse fierté, et si la prise de son et l'instrument avaient été à la hauteur de l'interprète, nous aurions là un petit bijou. A défaut, ce double disque constituera un témoignage émouvant et plus qu'audible de jeu de ce grand virtuose et musicologue américain désormais inscrit dans l'histoire de la Renaissance clavecinistique. Pour amateur éclairé tout de même !

 

Pedro-Octavio Diaz

Cher baroqueux, assez des sorties retardées, des concerts non diffusés et des billets épuisés. Profitez ces fêtes de Noël pour vous évader dans le monde unique de la musique baroque grâce à LA BAROQ'BOX !

 

 

Armance d'Esparre

Non, le Royaume oublié n'est pas le prochain film de science-fiction sur l'Atlantide qui sortira dans les salles obscures. Il s'agit de la dernière nouveauté (toute fraîchement sortie dans les bacs ce 7 décembre) de Jordi Savall et d'Hesperion XXI qui nous transportent à l'époque des Croisades contre les Albigeois (Alia Vox). Une fois encore, on goûte la beauté merveilleuse des timbres, le parfum d'un ailleurs révolu et pourtant si immédiat, combiné à l'attention éditoriale de ce libre-disque de facture extrêmement soignée. 3 CDs ressuscitent l'ambiance occitane des Albigeois persécutés, à l’occasion du 800 ème anniversaire de la croisade contre les Albigeois, présentés sous forme de 7 tableaux de l'origine du catharisme à la diaspora vers l'Espagne, du XIème au XVème siècle. Ce voyage poétique, spirituel et guerrier est en outre entrecoupé de récitations de poésie en occitan. Irrésistible.

 

Sébastien Holzbauer

Oui, bon, nous sommes ici dans le pré-baroque, au milieu duquel coule une rivière... Et tous les amateurs de musique médiévale et Renaissance bondiront de joie à la vision de ce superbe coffret de 15 CDs (Sony), vendu pour une somme dérisoire, et qui comporte tous l'apparat critique d'origine, y compris les livrets intégraux. En effet, il ne s'agit pas ici d'une compilation mais de la réunion de 15 enregistrements tous d'excellente qualité (enregistrés entre 1991 et 1998), où l'on signalera notamment le Codex Las Huelgas, la musique à la cour de Gaston Febus, les sublimes Lagrime di San Pietro de Lassis, mais aussi Gombert, Festa, Manchicourt, ou encore Gallus. Et l'on s'aperçoit qu'on pourrait finalement citer tous les titres de ce labyrinthe qui se perd entre le XIIIème et l'orée du XVIIème siècle et où le Huelgas Ensemble et Paul van Nevel font preuve d'une rigueur et d'une austère précision exemplaires, à laquelle on reprochera une froide dignité toute nordique qui n'empêchera pas de se laisser porter par ses mystères de cathédrale. 

 

Katarina Privlova

A première vue, d'aucuns diront que ce choix de Noël est un peu grave... Et pourtant, la récente réédition de l'intégrale de l'œuvre d'orgue du Kantor par Ton Koopman chez Teldec s'imposera à tous ceux qui ne posséderaient pas déjà la valise Bach 2000, ou bien les différents volumes séparés. Certes, le toucher est infiniment koopmanien, plus clavecinistique qu'organistique, avec une légèreté virtuose et souriante constante. Maître incontesté de l'ornementation, suprême sire du trille, gourmet de l'appogiature, récidiviste du tremblement, Koopman le fleuriste appose sa marque brillante et dynamique dévalant les toccatas et martelant les sonates avec des tempi bien vifs. Et ceux qui préfèreront une vision plus introvertie d'une profondeur raisonnée pourront toujours revenir à l'indétronable André Isoir (Calliope).

 

Monique Parmentier

La jeunesse de son violon baroque, sa mélancolie si trompeuse, son archet créant des milliers de reflets dans les miroirs où dans les eaux du Grand Canal, ont enchanté deux disques en moins de deux ans nous révélant des facettes somptueuses à la beauté simplissime de deux compositeurs. L’un possède la faiblesse d’une virtuosité aussi célèbre que méconnue et l’autre une sublissime virtuosité que la postérité injuste a effacé des mémoires. Mais Amandine Beyer et ses compagnons de Gli Incongniti ont rendu avec une fougue exaltante vie aux deux. Jamais les Quatre Saisons de Vivaldi ne nous avait semblé aussi vivantes, semblant poursuivre à travers une expressivité parfois si affirmée, un besoin de vivre l’instant comme unique. Chaque saison est émerveillement. Et dans le largo de l’hiver, l’instant atteint au sublime, quand emporté par le mouvement de l’eau qui semble s’écouler des pizzicatis des instruments qui l’accompagnent, le violon d’Amandine Beyer fait surgir la lumière. Mais Amandine Beyer a encore beaucoup à nous dire. Et l’album False Consonances of Melancholy est un cœur qui palpite, une âme qui vibre, ressuscitant Nicola Matteis. D’aria en sarabande, de fugue en fantaisie, le violon et ses compagnons, guitare baroque, théorbe, viole de gambe et clavecin nous révèle dans leurs intimes conversations ce que la mélancolie baroque chante. Entre pleurs et rires, le violon exprime ce sentiment étrange et diffus de la fugacité, de l’éphémère et de la fulgurance. Alors pour Noël, deux disques pour éblouir et enchanter : Les Quatre Saisons de Vivaldi et False consonances of Melancholy par Amandine Beyer et Gli Incogniti.

 

Hubert Stoecklin

Pour certains, les Cantates de Bach sont l’absolu d’une  production pourtant si riche dans bien des genres. C’est le cas ici,  tout est parfaitement vécu et enthousiasmant. John Eliot Gardiner a fait un pèlerinage en 2000 dirigeant toutes les cantates du Cantor dans diverses églises d’Europe et à New York en fonction de l’année liturgique. Pour cette  aventure unique, qui a été une aventure humaine hors du commun aux dires des musiciens eux-mêmes, il a pu compter sur le Monteverdi Choir, les English Baroques Soloists et des chanteurs solistes choisis avec soin. Chaque album comprend deux concerts. La prise sur le vif donne à ses interprétations une chaleur et un enthousiasme audible. Quand les solistes sont Magdalena Kozena, Nathalie Stutzmann, Paul Agnew et Peter Harvey nous touchons au sublime. Cet album est une merveille comme tous ceux de cette série qui offre toujours une perfection instrumentale et chorale inégalable. Les magnifiques portraits de Steeve Mc Curry ornent chaque album. Donc voici un cadeau beau à regarder, toucher et écouter. Et si tel album, le volume 3, est désormais introuvable, la distribution chez les disquaires en est parfois chaotique, vous ne risquerez pas grand-chose en choisissant un autre disque de cette intégrale toujours pleine de vie.

 

 

 

L'île baroque 2009 : le choix de nos rédacteurs s'il n'en fallait qu'un...

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