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20 janvier 2014

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Sélection Noël 2008

Le Panier de la Muse

Assortiments de cadeaux de Noël et autres friandises baroques

Détail des grilles de la Place Stanislas de Nancy dues à Jean Lamour © Muse Baroque 2008.

Cette année, on trouvera assez peu de coffrets inédits sortis spécialement pour Noël, même si les bacs s'emplissent de ces cubes cartonnés que l'on a déjà pu apercevoir l'an passé ou même les années précédentes. Nous proposons donc ici un panier sélectif de friandises baroques qui couvre les coffrets 2008 en général.

Pour une sélection autour d'œuvres consacrées spécifiquement à Noel, voir Les Cadeaux du Parnasse 2006.

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Nous vous en reparlerons peut-être ailleurs, dans un article dédié, tant ce coffret est incontournable pour ceux qui ne possèdent pas déjà les enregistrements séparés, soit ou qui ne les auraient pas offerts à tous leurs amis. Bis a sorti en novembre dernier ce coffret très chic, en carton épais qui s'ouvre par le dessus avec tous les livrets, notes historiques et distribution inclus. Pour un prix modique au regard des heures de plénitude spirituelle qu'elle contient, cette boîte regroupe une Passion selon Saint-Jean extraordinairement dramatique, au souffle épique et aux récitatifs débordant de vie, une Saint-Mathieu plus introspective et grave, une Messe en si turbulente et contrastée avec des chœurs très homogènes et des cuivres un peu en retrait, un Oratorio de Noël festif quoique pas forcément des plus spontanés, et un Oratorio de Pâques du même acabit. Et par dessus- tout, la direction de Masaaki Suzuki, d'une fluidité et d'un naturel confondants, nimbée de ferveur, profonde sans componction. Sublime.

 

Harmonia Mundi a fait main basse sur ces tiroirs haendéliens pour sortir cinq coffrets dédiés respectivement aux Concerti, aux Oratorios, à des  collections d'airs d'opéras et enfin à trois belles intégrales dues à René Jacobs, dont le dynamique Flavio épuisé depuis longtemps avec Derek Lee Ragin et Lena Lootens au livret inspiré partiellement du Cid de Corneille. La direction dramatique et contrastée annonce déjà le Giulio Cesare enregistré l'année suivante, en 1991. Dommage que le chapitrage des plages ne permettent pas de séparer les airs des récitatifs qui les précèdent.

Retrouver pour un prix doux les 4 CDs du Giulio Cesare mythique de Jacobs - toujours insurpassé en dépit des excellentes gravures de Minkowski (Archiv) ou Christie (DVD Opus Arte) - ne se refuse guère. Enchantement de bout en bout alliant une précision millimétrée, un Concerto Köln percutant aux cordes incisives, des solistes impeccables et aux timbres très bien distribués par rapport à l'intrigue (superbe couple entre le glorieux César (Larmore) et la fragile Cléopâtre (Schlick), cette merveille du monde est de celle dont on ne se lasse pas. On aura fait des da  capos plus démonstratifs depuis, mais cette poésie épique est un délice. Enfin, le Rinaldo est plus inégal, inventif et surabondant mais sans brillance, avec une Vivica Genaux techniquement instable, et quelques coupures inexplicables. La version de Hogwood est plus équilibrée, mais plus contemplative. L'enregistrement permet de percevoir l'évolution de l'approche de Jacobs chez Haendel, même si on avouera avec nostalgie que le Jacobs vintage des début 90's nous plaisait plus. Enfin, on regrettera que les livrets ne soient disponibles qu'en téléchargement en .pdf.

Teldec avait sorti cette Gustav Leonhardt Edition (à ne pas confondre avec d'autres coffrets presque du même nom comme la GL Jubilee Edition) en 1998. A l'époque, il s'agissait d'un énorme fourreau en carton dur, dans lequel les boîtiers cristal de 21 Cds venaient se loger, ce qui occupait sans problème une étagère de votre bibliothèque. A présent, comme le nous le déplorions dans l'éditorial de ce mois-ci, le coffret n'est plus qu'une boîte cartonnée de la taille d'un opéra, avec des pochettes cartonnées, et pour sensiblement le même prix qu'avant...

Heureusement, le contenu est le même que l'ancienne édition, regroupant des raretés du fonds "Das Alte Werk" enregistrées entre 1962 et 1971, où l'on trouve un Leonhardt très introspectif et analytique, adoptant des tempi souvent sereins, rigoureux et un brin sévère (son toucher s'assouplira notablement dans les années 80). On notera en particulier le volume de "Harpsichord & Consort Music" comportant un agréable florilège de Frescobaldi, Turini, Caccini Marini et Scarlatti, le côté original et pince-sans-rire des Quolibet, canons et chansons de Bach, la "Consort Music" un peu rude de Biber, Muffat, Rosenmûller, Scheidt et Schmelzer, et enfin des Chansons et œuvres instrumentales de Purcell très poétiques. Pour les amateurs de Leonhardt, et d'un clavecin bien tempéré mais diablement sérieux.

Depuis la parution de l'oratorio dramatique Juditha Triumphans de 2001 qui marqua le coup d'envoi de l'ambitieuse Vivaldi Edition - dont le but est d'enregistrer la plus grande partie de la vaste collection de manuscrits vivaldiens conservée à la Bibliothèque nationale de Turin - 8 opéras ont été enregistrés : Orlando Finto Pazzo (Marchi), Tito Manlio (Dantone), La Verità in Cimento (Spinosi), Orlando Furioso (Spinosi), Atenaïde (Sardelli), L'Olimpiade (Alessandrini), la Griselda (Spinosi). Il sont tous rassemblés ici dans ces livres roses et noirs, avec en prime le bouillonnant Farnace de Savall, et un DVD bonus. La variété des directions, largement dépendante du tempérament des chefs en est d'autant plus visible, depuis la vigueur large et élégiaque de De Marchi jusqu'à l'énergie imprévisible de Spinosi en passant par l'italianité lumineuse d'Alessandrini. Bien entendu, les solistes sont très différents, mais on ne trouvera aucun enregistrement déparant ce lot de haute volée. Voilà donc un beau coffret qui convaincra n'importe quel auditeur que Vivaldi ne se réduit pas à un compositeur de concertos pour violons...

Il y a bien des choses dans ce coffret anniversaire paru à l'occasion des 50 ans de Deutsche Harmonia Mundi (qui n'a plus rien à voir avec Harmonia Mundi France et USA) et qui recèle des jalons de Lassus à Gluck avec une part importante d'enregistrements anciens des années 70 et 80, et un programme exigeant où abondent les œuvres hors des sentiers battus. Certains enregistrements ont été remasterisés. On redécouvre pêle-mêle des Vêpres à la Vierge turbulentes d'Ireneu Segarra où les enfants s'époumonent avec mysticisme, de sensuelles Airs de Caccini par Savall, les intimistes Suites pour violoncelle de Bach par Suzuki, pas mal de Leonhardt dans les Goldberg ou dirigeant un Requiem a 15 de Biber, des Concertos pour violoncelle de Boccherini avec l'archet précis de Bylsma...  Et la liste des convives est toujours triée sur le volet, mélangeant les genres et les générations : Alfred Deller, Skip Sempé, Thomas Hengelbrock, les Kuijken, René Jacobs, Andreas Steier. Le contenu est inégal, surprenant, d'une densité et d'une richesse qui en fait une malle aux trésors pour baroqueux nostalgique et/ou averti.

 

M.B.

 

Archives :

La sélection des Cadeaux de Noël 2007 : choix de coffrets spéciaux

La sélection des Cadeaux de Noël 2006 : œuvres baroques liées à Noël

 

 

 

Affichage minimum recommandé : 1280 x 800

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