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20 janvier 2014

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Sélection Noël 2007

Les Cadeaux de la Muse

ou comment passer un Noël baroque

Détail de la Porte de Paris, à Lille. Edifiée entre 1685 et 1692 par Simon Vollant pour célébrer la prise de la ville par Louis XIV en 1667. © V.L.N. 2006

"Noël, Noël !" s'écrie le peuple en liesse, massé aux portes de la cathédrale alors que le dauphin vient d'être couronné. "Noël, Noël !" crie votre fils en tournant autour de ses cadeaux. Pendant ce temps, vous triez du regard votre discothèque pour trouver une ambiance sonore appropriée. Hélas, votre femme s'impatiente (ah, ces nymphes capricieuses !) et redemande les langoureuses Christmas Songs de Diana Krall. Après quelques pas de danse et deux coupes de champagne, vous profitez perfidement de la somnolence de votre ravissante épouse pour revenir vers votre étagère de musique baroque. Pendant ce temps, votre bambin commence à déchirer les emballages colorés avec violence, avant minuit bien sûr. Vous n'y prêtez guère attention car une seule question se pose : que diable vais-je pouvoir écouter ?

Pour une sélection autour d'œuvres consacrées spécifiquement à Noel, voir Les Cadeaux du Parnasse 2006.

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Cette année, nous allons naviguer parmi les nombreux coffrets et rééditions parus en vue des fêtes de fin d'année. Voici donc l'occasion de vous faire plaisir, et de combler votre entourage de cadeaux baroques...

Pour commencer, Teldec propose - pour la modique somme de 250 euros environ - l'intégrale des Cantates sacrées de Jean-Sébastien Bach, enregistrées par Nikolaus Harnoncourt et Gustav Leonhardt de 1971 à 1989. Pour cette 4ème ré-édition en 60 CDs, le luxe encombrant des pochettes couleur crème de Das Alte Werk ou le modernisme des cubes de Bach 2000 ont laissé la place à un simple rectangle, bourré de pochettes cartonnées. Côté packaging, on est donc plus proche de l'austérité spartiate de Brilliant Classics que du classicisme de bon goût de Teldec. Qu'importe, le contenu demeure renversant, car cette intégrale pionnière et désormais mythique n'a rien perdu de sa fraîcheur, de son enthousiasme, de sa rutilance, et de son humanité. Alternant la rigueur et l'intériorité de Leonhardt et l'énergie débordante d'Harnoncourt, cette intégrale se laisse toujours écouter avec autant de plaisir. Certes, les cuivres sont faux, les choristes et solistes enfants peinent parfois, la battue est souvent trop saccadée. Mais il se dégage de l'ensemble comme un mysticisme naïf, et l'impression de suivre dans leur périple et leur chemin vers la maturité une poignée d'amis, et de grands artistes : l'excellent soprano garçon Panajotis Iconomou, le dramatique Kurt Equiluz, le fragile Paul Esswood, le chaleureux Max Van Egmond... Et que dire des instrumentistes quand on retrouve Harnoncourt au violoncelle, sa femme au violon, Anner Bylsma au violoncelle, Bruce Haynes au Hautbois, Franz Brüggen à la flûte. Alors n'hésitez surtout pas si vous ne possédez pas déjà ce monument, parfois inégal et si souvent sublime.

Le gros coffret 20 Cds de 200 ans de musique à Versailles (Label MBF). Du Lully, du Charpentier, du Rameau, du Mondonville, du Delalande, du Marin Marais... N'en jetez plus, la Cour de marbre est pleine. D'autant plus que les enregistrements sont judicieusement choisis et font appel à des spécialistes plus qu'aguerris : Les Arts Florissants, le Ricercar Consort, Les Musiciens du Louvre, Il Seminario Musicale... Les 20 Cds suivent une progression chronologique de Louis XIII à Louis XVI et constituent un panorama aussi remarquable que didactique de la musique française du Grand Siècle aux Lumières (cf détail des pistes), avec des certains enregistrements inédits issus des concerts de l'Automne musical 2007. On regrettera toutefois que les disques 3, 4 et 9 résument la tragédie lyrique à une compilation d'extraits, et que les livrets et notes - très bien ficelés - ne soient accessibles qu'en pdf à imprimer sur un Cd-Rom séparé. Sinon, une excellente initiative et un parfait cadeau pour les néophytes pour environ 60 euros.

Musique à Versailles (coffret 7 Cds comprenant la quasi intégrale des grands motets de Lully, et des motets de Charpentier, par le Concert Spirituel, Naxos). Un coffret plus modeste, qui regroupe les fastueux grands motets versaillais du Surintendant et les motets pour maîtrise beaucoup plus dépouillés de Charpentier. Toujours dynamique et avide de contrastes, Niquet est parfaitement à l'aise dans les Grands Motets de cour en dépit d'un effectif un peu trop réduit. Les contrastes entre le chœur de solistes et les choristes sont superbement rendus. Chez Charpentier, plus sensible et plus audacieux harmoniquement, la lecture est équilibrée et claire, même si elle manque parfois de profondeur.

L'intégrale des pièces de clavecin de Couperin par Olivier Baumont (10 Cds, Erato, enr. 1992-1995). A seulement 35 euros, Erato-Warner fait très très fort. Nous avions déjà mentionné cette lecture déstabilisante et crépusculaire, d'un spleen lugubre et magnifique. La note est ici réajustée pour tenir compte du prix défiant toute concurrence, mais l'ordre de préférence demeure le même. A saisir d'urgence, mais ne pas oublier pour autant Noëlle Spieth (Solstice) et Scott Ross (Erato) !

Coffret 4 Cds Purcell (Music For Queen Mary / Hail ! Bright Cecilia / The Indian Queen / The Tempest, The English Baroque Soloist, dir. John Eliot Gardiner, Erato). Cela fait au moins la troisième année consécutive qu'Erato réchauffe ce coffret qui n'est autre qu'un re-emballage des disques dans un fourreau cartonné assez laid. Et la Muse (Erato, pas notre revue) a raison. Individuellement, on peut préférer d'autres versions comme celle d'Andrew Parrot pour Hail Bright Cecilia, mais ces interprétations sont d'un excellent niveau, avec une grande musicalité et des timbres fruités. L'orchestre est précis à défaut d'être vif, quelques solistes ne sont pas tout à fait dans leur meilleur jour, mais le chef sait à merveille faire chanter la partition sans sombrer dans le décoratif.

 

 

M.B.

 

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