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La Pépinière des Voix, formation pour jeunes chanteurs

La Pépinière des Voix ou des arts florissants. Tout commence en 2008, quand Agnès Mellon décide de se lancer dans un projet de formation pédagogique avec Les Folies Françoises et Patrick Cohen-Akenine, qui géraient déjà une Académie. En tant qu’enseignante, j’avais beaucoup de demandes de la part de jeunes chanteurs de vingt à vingt-cinq ans, sortis des conservatoires mais pas encore vraiment professionnels, aussi bien sur le plan technique que pour des aspects stylistiques.

La Pépinière des Voix ou des arts florissants

La Pépinière des Voix, formation pour jeunes chanteurs
Diffusion d’œuvres vocales baroques mises en scène
Avec le parrainage de William Christie et la participation de la chorégraphe Natalie van Parys

« La jeunesse est comme la pépinière de l’Etat » (Rollin)

Tout commence en 2008, quand Agnès Mellon décide de se lancer dans un projet de formation pédagogique avec Les Folies Françoises et Patrick Cohen-Akenine, qui géraient déjà une Académie.

« En tant qu’enseignante, j’avais beaucoup de demandes de la part de jeunes chanteurs de vingt à vingt-cinq ans, sortis des conservatoires mais pas encore vraiment professionnels, aussi bien sur le plan technique que pour des aspects stylistiques. Il n’y a pas beaucoup de départements de chant baroque dans les conservatoires. Par exemple, il n’y en a pas au CNSMDP ; il y en a un au CNR, où enseigne Howard Crook, mais pas au CNSM. Mon but en créant la Pépinière était de proposer une formation pérenne, à l’année. »

Le concept n’est pas sans rappeler celui développé par William Christie avec Le Jardin des Voix. « Il n’y a pas de lien effectif avec le Jardin des Voix, même si nous avons le parrainage symbolique de William Christie. Bien sûr, le nom que j’ai choisi n’est pas un hasard ! Je dois beaucoup aux Arts Florissants et à William Christie, ce sont mes racines. La filiation est plutôt symbolique, elle est dans ce que je transmets. »

Après une année consacrée à la musique allemande et une autre à la musique italienne, le projet prend un tournant. « Je faisais beaucoup seule », nous confie Agnès Mellon, « et travailler avec l’équipe de production des Folies est un soulagement pour moi. Je n’ai plus à m’occuper de la partie gestion, je me concentre sur l’artistique. » 

Pour cette année consacrée à la musique française, Patrick Cohen-Akenine a choisi deux petits opéras de Charpentier, Les Arts Florissants et Les Plaisirs de Versailles : « Ce sont deux œuvres très différentes, et déjà en cela c’était intéressant. Avec les Folies Françoises, nous connaissions bien Les Plaisirs. L’effectif est idéal, et l’esprit qui en découle convenait bien : l’esprit d’une petite troupe, comme celle qu’animait Charpentier pour la Duchesse de Guise. » Agnès Mellon ajoute : « Dans Les Arts Florissants, il y a vraiment huit chanteurs, aucun ne peut se dissimuler dans le groupe, le chœur ; s’il y en a un qui baisse les yeux, qui est moins attentif, qui se laisse trop aller, on ne voit que ça. C’était donc aussi une école d’exigence. Travailler ainsi à huit, devoir se regarder, s’écouter, faire les ornements ensemble, tout cela sans avoir un chef sous les yeux qui mâche le travail, c’est une merveilleuse école pour de jeunes chanteurs. »

« J’ai été étonnée », nous avoue-t-elle, « d’avoir autant de choses à dire. En fait derrière des apparences simples, la musique française est très difficile. Il y a beaucoup à faire pour le style, le mot, la rhétorique, l’ornementation… »

Pour la mise en scène, Patrick Cohen-Akenine et Agnès Mellon choisissent Natalie van Parys, danseuse et chorégraphe. « Je les avais déjà fait venir toutes les deux », nous explique le chef des Folies Françoises, « et j’avais envie de nous réunir pour un projet commun. Ça s’est concrétisé sur ce projet pédagogique. » Natalie van Parys leur apporte le savoir du chorégraphe et du scénographe : « Prendre conscience du corps et du partage de l’espace ; savoir porter un costume, ce qui est primordial pour faire vivre le personnage ; poser son regard ; savoir dialoguer, être en interaction avec ses partenaires, se déplacer avec les autres… Ça ne vient pas tout seul ! Tout ça ne leur est pas forcément appris dans leur cursus. J’ai voulu leur faire partager ma vision de comment on se comporte sur une scène. »

Autre changement : la formation s’achève par une production, opportunité pour ces jeunes chanteurs de découvrir le monde de la scène, comme le souligne Hasnaa Bennani : « Ç’a été l’occasion de rencontres, mais aussi de se faire une vraie expérience scénique, d’apprendre de nouveaux rôles, de nouvelles œuvres. »

Et pour la suite ? « La Pépinière des Voix n’a pas reçu de subventions », nous confie Agnès Mellon, « et il n’est pas facile de continuer sans fonds. La formation est gratuite pour les chanteurs, mais elle ne pourra sans doute pas le rester car il faut bien payer les intervenants, mais aussi les déplacements, l’hébergement, les costumes… Ce sont de gros budgets, il faut en rester conscients. » Mais tout ne s’arrête pas là : en 2012, l’équipe se concentrera sur un projet non scénique autour de la musique de J.S. Bach ; puis, sur la musique sacrée italienne du début du XVIIe siècle en 2013 ; et à nouveau sur un projet scénique pour la musique française, du Rameau en 2014. « Du moins, je l’espère », nous dit Patrick Cohen-Akenine. Nous l’espérons de même.

Loïc Chahine

La Pépinière des Voix sur le site officiel d’Agnès Mellon 
Site officiel des Folies Françoises 

Étiquettes : , , , Dernière modification: 9 juin 2020
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