Le feu sous la glace (Lully, Atys, Gens, Piau, Vidal, Les Ambassadeurs – La Grande Ecurie, Kossenko – Tourcoing, 17 mars 2024)
« Je souhaite, je veux, je crains, je me repens » (Atys, acte III, scène 1) Jean-Baptiste LULLY (1632-1687) Atys, Tragédie en...
Telemann, Autobiographies (Editions Symétrie)
Et pour continuer la comparaison, celle des bibliographies est tristement édifiante : à côté des milliers d’ouvrages sur Bach, de ceux recueillant ses écrits et même ceux de ses contemporains, recueillant la moindre ligne, ce qui concerne Telemann est peu de choses, et les livres en français sont fort rares.
« Les maîtres de musique »
Après l’édition de l’an passé, nous revoici à Lanvellec pour la fin de cette édition consacrée cette fois-ci consacrée aux maîtres de musique, mais qui ne délaissera pas la « folie » qui nous avait précédemment gagné. On y retrouve cette ambiance si particulière et terriblement difficile à transcrire, la magie des lieux que transcende la musique…
L’année Rameau, ce devrait être tous les ans.
1735. Pour beaucoup, ce n’est qu’une date. Pour certains mélomanes, c’est l’année d’Alcina et d’Ariodante. Pour d’autres, c’est l’année de naissance de Johann Christian Bach. Pour quelques-uns, enfin, c’est l’année des Indes galantes. Jean-Philippe Rameau a 52 ans, c’est son deuxième opéra.
« Écoutons le cœur de Rameau » — Claude Debussy
La France était à l’honneur. Initialement, René Martin, maître d’œuvre du festival, avait voulu rendre hommage à l’Espagne, cette Espagne d’Albéniz, de Falla et de Granados… Elle avait trop peu à offrir pour remplir cinq jours de festival, et la France est venue à son secours — car Albéniz comme Falla sont venus à Paris.
De Chambonnières à Rameau
Skip Sempé n’arrivait pas en terrain conquis : il remplaçait Bertrand Cuiller. Grâces lui soient rendues d’avoir accepté et d’avoir proposé un programme riche et varié où se croisent encore les Couperin et Rameau, mais aussi Chambonnières, Forqueray, d’Anglebert et même Luigi Rossi.
« Quand on joue, on ne pense pas : on a pensé. »
Pierre Hantaï a composé un programme couvrant, chronologiquement, la majeure partie de l’école française de clavecin : de Louis Couperin (vers 1626–1661) à Jacques Duphly (1715–1789) en passant, bien sûr, par François Couperin et Jean-Philippe Rameau.
Un Berger fidèle
Le Ricercar Consort proposait un programme majoritairement ramiste, augmenté de quelques pièces chambristes de François Couperin — La Française des Nations et la Passacaille du Deuxième Ordre des Nations. Évoquant plus complètement le talent de Rameau, le programme allait d’extraits de deux cantates, Le Berger fidèle et L’Impatience aux célèbres Sauvages extraits des Indes galantes, en passant par la musique de chambre…
Les violons chantent
Commençons donc par Stradivaria. L’ensemble baroque nantais a choisi pour programme les Concerts en sextuor, arrangement dû à la plume d’un anonyme, daté du milieu des années 1760, des Pièces de clavecin en concert de Jean-Philippe Rameau. Choix d’autant plus judicieux que cet arrangement a connu une certaine fortune dès la fin du XIXe siècle…
Correspondances
Rares sont les claviéristes aujourd’hui qui s’aventurent avec bonheur à jouer la musique de Carl Philipp Emanuel Bach au clavicorde. Parmi les réalisations marquantes, signalons celle de Mathieu Dupouy (Hérisson Productions), signalons celle de Marcia Hadjimarkos (Pièces de caractère, Zig Zag Territoires), et signalons encore celle de Jocelyne Cuiller…
Une merveille d’équilibre
On ne peut pas dire qu’André Campra soit méconnu ; les mélomanes le connaissent. Pour autant, connaît-on vraiment sa musique ? Rares sont les œuvres lyriques enregistrées — son Europe galante n’est pour beaucoup qu’un titre, et on attend toujours une parution discographique pour pallier à la faible version Leonhardt
En un mot, vivant (De Machy, pièces de viole, Pandolfo – Glossa)
Pour les violistes, Monsieur de Machy fait souvent figure de mystère. Dans cet avant Marais qui marque l’histoire de la musique pour viole soliste, il est le seul à avoir publié sa musique devançant en cela d’un an son illustre contemporain. Pourtant, ces Pièces de viole pour viole seule, en notation sur portées et en tablatures sont rarement jouées, et encore plus rarement enregistrées.
Un plaisir calme et apaisé
Charpentier a écrit plusieurs cycles de leçons de ténèbres, à différentes périodes de sa carrière. Les premières étaient très ornementées, dans la plus pure tradition française, cette tradition même qui sera ensuite rejetée par une partie de l’Église, scandalisée de voir que les églises se muaient quasiment en maisons d’opéra pour l’occasion.
Il n’y a pas que les feuilles qui ont de belles couleurs !
Le concerto pour orgue et orchestre n’est pas un genre facile, ne serait-ce que parce que l’orgue est un instrument très complet. Dans le cas de ceux de Händel, la tâche est encore compliquée par le fait que la partie de l’orgue, en de nombreux endroits, devait être improvisée. Cela justifie du moins la multiplicité des versions… qui au demeurant ne sont pas fort nombreuses.
Le trou de serrure
La musique pour consort de violes comme celle des lute songs ne relevaient pas, dans l’Angleterre du XVIe et du début du XVIIe siècle, du concert mais plutôt de la pratique musicale privée. C’est ce que rappelle Richard L. Smith au début du texte qui accompagne ce disque…
« Parmi les morts, il y en a toujours quelques-uns qui désolent les vivants. »
C’est en ces termes ambigus que Diderot fait parler Jean-François Rameau dans sa Satire Seconde, plus connue aujourd’hui sous le titre de Neveu de Rameau.
« L’amour le plus parfait n’est pas le mariage. » Pierre Corneille, La galerie du palais
Le mariage est une célébration religieuse, cela est entendu. Mais les réjouissances ne se font pas qu’à l’église, et le présent programme mêle des œuvres destinées à l’office — la cantate de Böhm et celle de Johann Sebastian Bach — à d’autres qui évoquent davantage les festivités familiales qui le suivait.
« La bière et les violes de gambe sont arrivées toutes deux en Angleterre la même année »
Le champ de la musique pour consort est vaste et varié ; il recouvre un peu plus d’un siècle de musique dans toute l’Europe — l’Angleterre surtout, mais aussi la France, l’Allemagne et l’Italie. Henry Peacham écrit en 1636 que la bière et les violes de gambe sont arrivées toutes deux en Angleterre la même année, sous le règne du roi Henry VII.
"On peut et on doit dire que voyla de la bonne et de l’excellentissime musique rien n’y manque qu’une bonne execution"
La musique de chambre de Couperin est à l’honneur : deux versions des sonates en trio du claveciniste paraissent en quelques semaines : ce fut d’abord l’intégrale des Nations par le jeune ensemble Les Ombres (Ambronay éditions), et voici maintenant les versions premières des sonades, seules (sans les danses qui les suivent dans les Nations), par les Dominos.