Rédigé par 22 h 53 min Actualités, Brèves

Armide bientôt à l’Opéra Comique ! Gens, Rousset, Baur (du 5 au 15 novembre 2022)

© Julia Lamoureux

Christoph Willibald Gluck
Armide, drame héroïque en cinq actes sur un livret de Philippe Quinault (1777)

Six représentations Salle Favart pour la belle ensorceleuse, dans une mise en scène de Lilo Baur. Il aura fallu 91 ans pour qu’un téméraire (le Chevalier Gluck) ose ce remake du chef-d’oeuvre de Lully. Et contrairement à l’Armide de Francoeur, heureusement remisée dans les cartons, celle de Gluck vaut le détour et rivalise avec celle du Florentin, dans un style de composition bien différent. Créée à Paris le 23 avril 1777, sur exactement le même livret (à 4 vers insérés en fin de l’acte III, sans compter le Prologue supprimé) Gluck utilisa à quelques mots de récitatif près le livret de Quinault déjà mis en musique par Lully près d’un siècle auparavant – le prologue en moins. Si les livrets de Métastase furent abondamment reutilisés de seria en seria, ce n’était pas le cas des tragédies lyriques en France, et encore moins pour celles du tandem sacré Quinault/ Lully. Pourtant petit à petit ce respect disparaît vers les années 1770 qui voit les “remakes” éclore, notamment  Amadis de Gaule par J.C. Bach en 1779, Atys par Piccini en 1780, Persée par Philidor en 1780, Thésée par Gossec en 1782. 

Joseph Siffred Duplessis, Portrait de Christoph Willibald Gluck (1775)
Kunsthistorisches Museum Wien – Source : Wikimedia Commons

Cette Armide-ci, 4ème opéra parisien de Gluck, s’inscrit en outre dans une de ces fameuses querelles musicales dont le siècle fut friand. Aux Bouffons succédèrent les Gluckistes contre les Piccinistes (“On fit venir d’Italie à Paris Piccinni, qui devait apprendre aux Français ce que c’était que du chant, et la guerre commença, guerre inconcevable qui n’eut jamais sa pareille et qui, lorsqu’on en suit les péripéties dans les mémoires et les gazettes du temps, fait croire que notre pays était devenu fou” comme l’écrit avec verve le Dictionnaire des opéras de Félix Clément et Pierre Larousse). Marie-Antoinette soutint Gluck, à la fois parce qu’elle fit venir en France son ancien professeur de musique viennois pour redonner du souffle à la tragédie lyrique, mais aussi parce qu’elle avait du goût. Et l’on attend avec impatience que Christophe Rousset, dont on sait les affinités avec les tragédies lyriques de Lully à Dauvergne nous plonge dans les derniers feux de cette déclamation à la française et ce genre complet et merveilleux. [M.B.]

Distribution :

Armide : Véronique Gens
Renaud : Ian Bostridge
Hidraot : Edwin Crossley – Mercer
La Haine : Anaïk Morel
Aronte, Ubalde : Philippe Estèphe
Artémidore, Le Chevalier danois : Enguerrand de Hys
Sidonie, Mélisse, Plaisir et Naïade : Florie Valiquette
Phénice, Lucinde, Bergère : Apolline Raï – Westphal

Les Talens Lyriques
Choeur de chambre Les Elements
Direction musicale : Christophe Rousset
Mise en scène : Lilo Baur
Décors : Bruno de Lavenère
Costumes : Alain Blanchot
Lumières : Laurent Castaingt

Danseurs : Fabien Almakiewicz, Nicolas Diguet et Mai Ishiwata

Production Opéra Comique
Dates et horaires des représentations : samedi 5, lundi 7, mercredi 9, vendredi 11, mardi 15 novembre à 20h , dimanche 13 novembre (séance Relax) à 15h Spectacle en français, surtitré en français et en anglais.
Durée estimée : 3h30 entracte compris
Tarifs : 145, 125, 100, 75, 50, 35, 15, 6 €
Renseignements : www.opera-comique.com 

Étiquettes : , , , , , , Dernière modification: 8 novembre 2022
Fermer