Entretien avec Fabio Biondi, violoniste
Entretien avec Fabio Biondi, violoniste et directeur musical d’Europa Galante. 2 ans après notre précédent entretien d’Ambronay, nous retrouvons Fabio Biondi lors d’une séance plus sereine, dans le lobby de son hôtel parisien. Engoncés dans nos confortables fauteuils, la lumière tamisée propice aux confidences, le grand musicien engage l’échange, dans un français parfait, à peine teinté d’un accent chantant. Il ne manquait qu’un violon et un whisky pour refaire ensemble le monde…
Entretien avec Violaine Cochard, claveciniste
Entretien avec Violaine Cochard, claveciniste, chef de chant et membre fondateur de l’ensemble Amarillis. Le Café de la Musique, ses banquettes élimées, son atmosphère un peu jazzy. Violaine Cochard arrive, souriante et naturelle, l’oreille collée à son téléphone pour vérifier encore quelques détails sur la facture du clavecin avec Laurent Soumagnac – pour ne pas dire de bêtises – avoue t-elle malicieusement. Nous espérons ne pas en avoir trop dites, lors de cette conversation amicale et détendue que nous avons le plaisir de vous faire partager…
Le Turlusiphon a t-il existé ?
Il n’a pas échappé à nos lecteurs que la Scientific Review of Albanian Musicology a publié le mois dernier – dans son numéro-spécial n°321 commémorant le XXe anniversaire des élections de la Kuvendi Popullor de mars 1992 qui ont vu la victoire du Parti démocratique d’Albanie (PDA) – un article controversé démontrant scientifiquement l’existence du turlisiphon du Moyen-Age au XVIIIe siècle dû à la plume rigoureuse du Pr. Adem Zadeja. Il nous a donc paru essentiel d’en résumer la teneur.
Les caprices d’un fleuve
Janvier 2012. Il y a des enregistrements qui fascinent. Dont l’univers happe l’auditeur, annihile sa conscience, le happe irrésistiblement, le ballotte au gré de l’écume des notes. Ces Variations comptent parmi ceux-là. On ne les attendaient pas. Ou plutôt pas comme ça, pas si fortes, pas si intenses.
Au coin d’un virginal
Alors que le film Bruegel, le Moulin et la Croix nous transporte sur le chemin du Calvaire, imaginons-nous un instant, en ce début d’année, au coin d’un virginal. L’expression est incorrecte, et l’on ne peut se lover contre l’instrument comme près d’une cheminée ou d’un poêle. Mais elle transmet ce sentiment de chaleureuse intimité, de relâchement serein, d’abandon heureux que nous vous souhaitons pour cette année bissextile, la 2765ème du calendrier julien…
Silencieuse, la nuit avait étendu ses ailes ouvertes (Brossard, La Rêveuse – Mirare)
Brossard n’est pas seulement un papi qu’emportent les enfants à l’heure du goûter, ou l’auteur du fameux Dictionnaire de Musique paru en 1701, ce que prouve de manière éclatante cet enregistrement majeur, qui compte parmi les plus réussis de La Rêveuse, et enrichit avec à-propos la discographie somme toute anémiée consacrée à ce grand compositeur.
“J’ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre…” (Arthur Rimbaud, Les Illuminations)
Capté par les micros superlatifs d’Alessandra Galleron, un peu moins intrusifs que ceux d’Alpha (aux captations au demeurant très riches, qui n’ignoraient cependant rien des respirations de l’artiste ou de ses doigts glissant sur la touche au risque de troubler la ligne mélodique), tout en restituant les somptueux coloris instrumentaux avec chaleur et intimité, cette Nascita del Violoncello se veut un voyage initiatique, rêveur et poétique…
Voyage sur un archet
Les pièces de viole d’Antoine Forqueray publiées, remaniées et complétées par son fils Jean-Baptiste Antoine sont bien connues des mélomanes. C’est d’abord un bel objet que ce luxueux disque sous fourreau doté d’un livret riche en extraits de traités d’époque…
“Atys, ne feignez plus, je sais votre secret” (Idas, Acte I, scène 2)
Noël 2011. Le 13 mai dernier, nous subissions le choc dramatique et esthétique de la recréation du mythique Atys de Christie / Villégier à l’Opéra Comique, et nous ne reviendrons pas sur les qualités exceptionnelles de cette production, que nous avons abondamment décrites dans un compte-rendu enthousiaste auquel nous vous renvoyons.
La plume, pierre noire et sanguine de Mariette
C’est une exposition à la fois intime et discrète que le Louvre convie le visiteur qui ne s’est pas égaré dans le dédale du palais-musée avant d’arriver dans ces petites pièces du département des Arts Graphiques, où quelques curieux et amateurs s’attardent autour de quelques beaux dessins à l’encre brune et au lavis, à la mine de plomb, pierre noire ou sanguine. Ces quelques dessins, souvent magnifiquement encadrés, superbement montés (le fameux montage dit Mariette dont nous vous reparlerons plus loin) ne constituent qu’une infime partie de la collection initiale de Pierre Jean Mariette (1694-1774)…
Le chant de la terre
Ce chant naît de la contemplation d’un monde surexposé, irradié d’une lumière paillée renonçant à la douceur mordorée du soir. Il laisse paraître son émerveillement et sa déception au sein du crin des archets, du laiton des pavillons des cuivres, de la douceur du palais ou de l’anche des hautbois. Alors qu’en dehors du confort velouté du canapé bourgeois et de l’installation audiophile, ou à l’extérieur des rideaux cramoisis damassés des opulentes salles de concert, le monde s’égare, que les rebelles luttent, que les gouvernements s’interrogent sur leur pérennité, que les égos s’entrechoquent pour les candidatures, nous voici, intangibles amateurs du beau et de l’émotion, confinés dans la pétillance de notre bulle de champagne et de ses plaisirs.
Entretien avec Jérôme Correas, directeur musical des Paladins
Entretien avec Jérôme Correas, directeur musical des Paladins, autour du L’Egisto de Marco Marazzoli & Virgilio Mazzocchi. Parmi nos bonnes résolutions pour 2012 figure celle d’exhumer les interviews inédites. Il ne s’agit pas ici de se livrer à des mémoires d’outre-tombe, en ressuscitant la parole d’artistes disparus, à la manière de cet entretien de Pasolini, donné 3 jours avant sa mort, et que son traducteur suédois a retrouvé et fait publier dans l’Espresso en décembre dernier…
Entretien avec Váklav Luks, claveciniste, directeur du Collegium 1704
Entretien avec Váklav Luks, claveciniste, corniste & directeur musical du Collegium 1704, à propos de l’oeuvre de Zelenka et du Messie de Haendel. L’interview n’est prévue que dans quarante-cinq minutes, un court entretien d’une demi-heure environ. Dans le hall de l’hôtel, nous croisons soudain quelqu’un. Visage souriant, petit air d’adolescent espiègle, voici Váklav Luks. Nos bagages encore à la main, nous voici lancés dans une conversation à bâtons rompus, amicale et passionné, assis sur la fraîche terrasse, jusqu’à ce que l’attaché de presse finisse par nous séparer au bout d’une bonne heure, pour nous rappeler nos emplois du temps respectifs…
Entretien avec Benjamin Lazar, comédien et metteur en scène, à propos du spectacle Visions d’après Francisco de Quevedo
Entretien avec Benjamin Lazar, comédien et metteur en scène à propos du spectacle Visions d’après Francisco de Quevedo. Il est l’heure de déjeuner, et nous privons Benjamin Lazar de quelques minutes précieuses de sustentation… Souriant, un brin fatigué, toujours élégant, le voici qui s’installe sur ce vieux fauteuil cabriolet de style Louis XV, au velours rouge râpé, pour cet échange en français contemporain.
Entretien avec Jean-Paul Combet, directeur artistique du festival d’Arques-la-Bataille
Entretien avec Jean-Paul Combet, directeur artistique du festival d’Arques-la-Bataille. Jean-Paul Combet. Le nom semblera familier à certains, non pour l’Académie Bach et le festival d’Arques-la-Bataille, mais pour une aventure discographique, celle du label Alpha. Pourtant, près d’un jubé Renaissance miraculeusement préservé en dépit des préconisation du Concile de Trente, niché au pied d’un orgueilleux castel plusieurs fois assiégé autour duquel Henri IV défit les Ligueurs, meurtri par un Groupe Scolaire plus proche du Blockhaus que du Bauhaus…
D’une grandiose volupté
Juillet-Août 2011. Maître de Chapelle de la Cathédrale de Ségovie puis du renommé Monastère royal de La Encarnaciòn à Madrid, Josep Mir i Llusà fut un compositeur prolifique, sous la plume duquel fusionnent harmonieusement l’esprit galant du baroque tardif, son expressivité lorgnant vers l’opéra dotée d’une aisance mélodique attrayante, avec un substrat polyphonique et un choix des timbres instrumentaux plus traditionnels.
Lettres de Grignan
Tandis que notre rédaction, assoupie, se disperse par monts et par vaux en vue d’endurer les affres d’un repos bien mérité, que certains pratiquent une cure de silence cembalistique, que d’autres se livrent derrière des portes closes et dans de lointaines contrées à l’écoute de compositeurs maudits post-1759, que certains, enfin, dédaignent majestueusement l’invitations de festivals pour l’appel d’une chaise-longue ou d’un hamac (et nous serions le premier à ne point leur jeter la pierre), la Muse, frappée d’une pilosité palmaire que nos lecteurs vilipenderont à juste titre, prend ses quartiers d’été. Aussi, pour cet éditorial qui sent bon la lavande et le soleil, plutôt que de dresser comme à l’accoutumée une litanie suggestive de friandises festivalières baroques, nous exhumerons quelques écrits inédits et à l’attribution controversée, qui feront le lien avec notre Tribune vous invitant à découvrir les charmes de Grignan, en vantant la sévère antiquité de sa collégiale et la théâtralité des façades Renaissance de son castel.