Flamboyance napolitaine (Franco Fagioli, Alessandro De Marchi, Academia Montis Regalis – Naïve )
Après son inoubliable prestation dans l’Artaserse de Vinci, le contre-ténor Franco Fagioli nous propose une autre incursion dans le répertoire napolitain, à travers des airs de Porpora. A l’exception de la cantate Il ritiro, il s’agit d’extraits d’opéras du compositeur parténopéen, mal connus car rarement enregistrés en intégrale.
Caprices… de trublions (A due Cembali, Aline Zylberajch & Martin Gester – K617)
Il est de ces artistes qui s’essaient avec complaisance à une originalité exarcerbée dans les projets qu’ils proposent et dans ce domaine, Aline Zylberajch et Martin Gester, clavecinistes et trublions chevronnés de profession n’en sont pas à leur coup d’essai.
Plaisirs enchantés des Gaules (Lully, Amadis, Choeur de Chambre de Namur – Les Talens Lyriques, Aparte)
Après le succès de Phaéton (1683), Amadis marque une nouvelle étape de la fructueuse collaboration entre Lully et Quinault. Mais le contexte politique a fortement évolué en quelques mois, tandis que les deux compères renouvellent le genre de la tragédie lyrique en plusieurs de ses points fondamentaux. En France la Reine est morte en juillet 1683, et si dès octobre le Roi se remarie secrètement avec Madame de Montespan, il est tenu officiellement d’observer une période de deuil…
Meslanges pour la Chapelle d’un Prince, Ensemble Correspondances, Daucé – Harmonia Mundi
Concurrent politique de Louis XIII dans son propre royaume, instigateur de nombreux complots, Gaston duc d’Orléans rivalisa également avec son frère dans le domaine des arts. Il sut notamment s’entourer de fameux compositeurs dont Etienne Moulinié, qui durant plus de trente ans le servit en tant que directeur de sa musique…
Viva el Maestro ! (El Maestro Farinelli, Concerto Köln, Archiv)
La surprise a son lot de mystère. Surtout maintenant où on a l’habitude d’entendre pléthore d’enregistrements à l’ère médiatique. Les stars et les novices s’accrochent à l’aura magnifique d’un nom ou d’un concept qui fait rêver. On peut penser que la musique classique est passée, désormais, dans les mains habiles des experts des relations publiques. Un projet est habillé comme un mannequin et exposé comme une voiture de luxe, quand il est soutenu par les bons accessoires et déféré devant les bons agents de diffusion.
Effluves (Leclair – Sonates en trio, Rosasolis – Musica Ficta)
L’on sait les affinités de RosaSolis avec les sonates de type corellien puisque leurs deux opus discographiques précédents étaient respectivement dédiés aux trop peu jouées sonates d’église du jeune Haendel (Musica Ficta) ou à celles de Corelli, Leclair (déjà) et Haendel (toujours). C’est donc au sein de leur terre de prédilection que les quatre brillants instrumentistes s’attardent pour l’Oeuvre IV des Sonates en trio de Leclair
La belle folie (Haendel, Orlando – Mehta, B’Rock, Jacobs – Archiv)
Orlando constitue le dernier opéra de Haendel destiné au castrat Senesino, qui devait quitter la troupe dès juin 1733 suite à une dispute avec le compositeur, puis rejoindre la troupe de l’Opera of the Nobility créé l’année précédente. Le compositeur y renoue avec la tradition magique des débuts londoniens, qui anime notamment le Rinaldo.
Cougar land (CPE Bach -Sonates – E. Guigues, A. Isoir – AgOgique)
Emmanuelle Guigues nous avait surpris dans un beau Portrait d’Iris couperinien (Paraty) et c’est avec plaisir que nous la retrouvons pour ces trois sonates très tardives pour viole de gambe composées par CPE Bach entre 1745 et 1759 à une époque où l’instrument était désormais bien archaïque.
Beauté des repons (Gesualdo, Responsoria 1611, Herreweghe – Phi)
Certes la musique de Gesualdo bénéficie de l’admiration singulière de Stravinsky, mais reste assez mal connue et sa discographie n’est pas pléthorique, loin de là. Cet enregistrement est à marquer d’une pierre blanche tant cette intégrale des repons des ténèbres pour la semaine Sainte rend hommage au compositeur.
Haendel – Poro – Europa Galante, Biondi – Opus 111
Georg-Frederic HAENDEL (1685-1759) Poro, Rè dell’Indie Dramma per musica HWV 28, en trois actes, livret adapté par Antonio Salvi de...
Une nation de musiciens (Cabezon, Doulce Mémoire – Ricercar)
On oublie trop souvent que l’Espagne est une nation de musiciens au même titre que l’Italie, la France ou l’Allemagne. De nombreux compositeurs essentiels se sont succédés et ont contribué aux grandes mutations de la musique européenne : Diego Ortiz, Tomas Luis de Victoria, Juan Bautista Cabanilles, Antonio Soler, Isaac Albeniz, Manuel de Falla…
Entre tradition et renouveau (Gossec, Thésée, Les Agrémens, Guy van Waas – Ricercar)
En cette seconde moitié du XVIIIème siècle, l’usage se développa à Paris de procéder à de nouvelles orchestrations d’ouvrages anciens, et de confronter lors des représentations le répertoire traditionnel aux œuvres nouvelles issues du même livret, toutefois généralement remanié.
Animal savant (Bach, Corette, Geminiani, Transfigurations, Les esprits animaux – Ambronay)
Il y avait eu un Telemann de bon aloi (Ambronay éditions). Convaincant mais un peu sec. Et voici les Esprits Animaux qui nous reviennent pour des transfigurations. Pour commencer, il faut bien avouer que le titre de ce programme qui ouvre la voie à un pot pourri allant « de la passacaille à la fugue, de la sonate aux chansons à boire, de la partition à l’improvisation » semble un prétexte à une plongée personnelle dans l’univers baroque…
Jubilate (Julia Lezhneva, Il Giardino Armonico – Decca)
Mea culpa Julia. Nous avons laissé de côté cette parution, sur un coin d’étagère, après une première écoute très partielle qui ne nous avait pas convaincus, en particulier l’ouverture du disque, avec les rodomontades nerveuses et excitantes mais bien vaines du « In Furore », dévalant les doubles croches avec boulimie. Ca remue, ça secoue, mais une certaine fatuité superficielle nous a rebutés.
Le beau doublé (Gluck – Iphigénie en Aulide / en Tauride – Les Musiciens du Louvre, Marc Minkowski – Opus Arte)
Arrivé à Paris à l’automne 1773 à l’instigation de sa protectrice la Dauphine Marie-Antoinette et soutenu par Antoine Dauvergne qui était alors l’un des Directeurs de l’Académie Royale de Musique, le chevalier Glück était venu en France avec le grand dessein de renouveler le genre de la tragédie lyrique française.
L’éternel féminin (Provenzale, Stellidaura vendicante, Alessandro De Marchi – DHM)
La féminité fascine. Depuis les plus lointaines expressions de l’art, la féminité a toujours été au cœur de la civilisation. Pacha Mama, Vénus-Astarté, Coatlicue, Marie, Sarah et Shérahazade, les rêves de l’art ont toujours eu au centre l’inspiration féminine.
Beaucoup de bruit pour rien (Venezia, Cencic, Il Pomo d’Oro – Virgin)
La production de Max Emanuel Cencic est particulièrement abondante ces derniers mois, avec les enregistrements des intégrales d’Artaserse (Virgin Classics) et d’Alessandro (Decca) sortis fin 2012, accompagnés de nombreuses représentations, et alors que résonnait encore le succès de ses Duetti avec Philippe Jaroussky parus en début d’année