Terra di Dio (Rossellini, la Prise de pouvoir par Louis XIV – 1966)
La Prise de Pouvoir par Louis XIV annonce bien son objet dès le titre : chronique par tableaux inspirée des travaux de Philippe Erlanger, elle conte, épisodes par épisodes, la mort de Mazarin, la disgrâce de Fouquet, la création de Versailles, les amours avec Melle de La Vallière, les rituels de la cour. Film éminemment politique et didactique, un peu poussif dramatiquement, La Prise de Pouvoir recèle des scènes d’anthologie.
Plaisirs, doux vainqueurs… (Rameau, Hippolyte & Aricie, Christie, Kent – Glyndebourne, Opus Arte)
La production 2013 de Glyndebourne emprunte avec bonheur quelques-uns des interprètes de la remarquable production de Garnier en 2012, dirigée par Emmanuelle Haïm. On y retrouve en particulier le couple royal composé de Sarah Connolly et Stéphane Degout, ainsi que François Lis (qui ajoute le rôle de Neptune à ceux de Pluton et Jupiter).
Le beau doublé (Gluck – Iphigénie en Aulide / en Tauride – Les Musiciens du Louvre, Marc Minkowski – Opus Arte)
Arrivé à Paris à l’automne 1773 à l’instigation de sa protectrice la Dauphine Marie-Antoinette et soutenu par Antoine Dauvergne qui était alors l’un des Directeurs de l’Académie Royale de Musique, le chevalier Glück était venu en France avec le grand dessein de renouveler le genre de la tragédie lyrique française.
La palme pour Cléopatre
Giulio Cesare se signale comme l’œuvre la plus monumentale et la plus brillante de Haendel, dans laquelle les arias da capo tubesques, perles du répertoire baroque, s’enchaînent à un tel rythme qu’ils semblent rebondir les uns contre les autres pendant près de quatre heures ! L’Egypte des derniers Ptolémées et de la fin de la République romaine constitue l’écrin exotique de cette intrigue politico-amoureuse où se déchaînent fantasmes, trahisons et inévitables rebondissements en tous genres.
Le baroque américain, entre Broadway et Hollywood…
Prenez deux pièces de Shakespeare (La Tempête et Le Songe d’une nuit d’été), soigneusement mélangées pour le livret, des extraits d’airs de Purcell, Haendel, Campra, Vivaldi et Rameau (et de quelques autres compositeurs baroques moins connus : Leclair, Rebel, Ferrandini) tous transposés en anglais
Le Maître de Musique
Ceux qui ont regardé consciencieusement un générique de la série Kaamelott le savent déjà : le talent d’Alexandre Astier ne se limite pas à jouer la comédie. En plus d’être l’auteur de la série, il est également, entre autres, le compositeur de sa musique, tout comme de celle de son film David et Madame Hansen.
Galipettes orientales
Après une Olimpiade mitigée, notamment en raison de la fadeur de sa mise en scène, Dynamic ravira les amateurs de Galuppi par la parution de cet opera-buffa en 3 actes dont l’écriture virtuose et survitaminée ne peut que susciter l’enthousiasme et explique la renommée internationale dont le compositeur jouit à l’époque (il fut même nommé compositeur officiel de la Cour de Saint-Péterbourg).
Profond Carmin (Lully, Armide, d’Oustrac, Les Arts Florissants, Christie – DVD FraMusica)
Les dernières pages du monumental Ulysse de James Joyce s’achèvent par l’éternel féminin, le monologue extraordinaire de Molly Bloom. Si la femme concupiscente du peu reluisant Leopold Bloom n’a rien d’une enchanteresse mythique, Joyce, en quelques pages, nous fait pénétrer au coeur même du subconscient…
Pergolèse entre seria et bouffe
Fauché à la fleur de l’âge par la maladie (probablement la tuberculose), Giovanni Battista Pergolesi n’eut guère de temps pour contribuer au répertoire lyrique baroque. Ses rares productions se distinguent toutefois par leur raffinement musical. Cette grande qualité intrinsèque est probablement à l’origine de la notoriété du compositeur, qui a résisté à l’oubli où étaient tombés les compositeurs baroques au XIXème siècle et au début du XXème. En 2010, la Fondation Pergolesi Spontini entreprit d’enregistrer l’ensemble des oeuvres parvenues jusqu’à nous du compositeur (soit quatre opere serie, deux intermezzi, et deux comédies)…
Un Orient baroque à souhait
Mozart composa à 14 ans son premier opera seria, Mitridate. Créée au Regio Ducal Teatro de Milan le 26 décembre 1770 lors du carnaval, l’œuvre connut immédiatement le succès avec 21 représentations.
La Folle Journée revisitée
On ne présente plus Les Noces de Figaro du divin Mozart, chef d’œuvre musical transcrit de la pièce à succès de Beaumarchais par Lorenzo da Ponte. René Jacobs, à la tête du Concerto Köln, en a dirigé un excellente version il y a quelques années au Théâtre des Champs-Elysées, que BelAir nous propose maintenant en DVD.
Un drame inexorable
Cette nouvelle version en DVD du Didon et Enée de Purcell est résolument placée sous le signe du drame. Point ici d’effort d’imagination pour tenter de reconstituer, comme récemment dans l’enregistrement de William Christie à l’Opéra Comique, le prologue perdu : dès les premières mesures de l’ouverture, et jusqu’au final, la vis tragica constitue le ressort de la direction impérieuse de Christopher Hogwood, dont la théâtralité s’est renforcée depuis la version de 1994 avec la Belinda rêveuse d’Emma Kirkby (Decca / L’Oiseau-lyre).
D’amour et de mort (Didon & Enée – Les Arts Florissants, Christie, DVD Fra Musica)
Didon et Enée est à la fois l’un des plus connus et l’un des plus mystérieux opéras du répertoire baroque. La force de sa musique et l’intensité concise du drame ont fait sa renommée. Mais les circonstances de sa création (en décembre 1689 à la Boarding School for Girls de Londres, pensionnat de jeunes filles) demeurent incertaines.
Orfeo ou la régénération (Monteverdi, Orfeo, Les Arts Florissants, Christie – DVD Dynamic)
Inscrit à l’origine de la musique occidentale, le symbolisme de la gamme est la base de toute représentation musicale. L’Orfeo de Monteverdi, alpha de la musique représentative moderne, jongle avec les symboles qui ont été expliqués par Chailley et Viret dans leur thèse. La gamme musicale telle que nous la connaissons est inspirée par un hymne latin carolingien de Paul Warnefriend pour Saint Jean-Baptiste, Ut Quaent Laxis.
La richesse d'une serenata
Après la Didon et Enée du même tandem Hogwood / Mac Gregor (DVD Opus Arte), voici un autre opéré, haendélien cette fois-ci. Opéra, pastorale ou serenata ? Acis and Galatea dans sa version de 1718 (à ne pas confondre avec Aci, Galatea e Polifemo de 1708, chanté en italien, ni avec la reprise de 1732, mélange de la précédente avec la version de 1718, donc chantée en deux langues !) a tour à tour bénéficié des trois appellations.
Décoratif…
Pour le passionné de musique baroque, ce DVD est la conjonction de deux promesses : le livret de l’Olimpiade de Pietro Metastasio, l’un de ces serpents de mer que la plupart des compositeurs ont mis en musique, et un lieu mythique, tel le Teatro Malibran de Venise, anciennement Teatro San Giovanni Grisostomo, la salle la plus célèbre de la Lagune et d’Europe quand le baroque régnait sur les esprits.
« Pentiti, scellerato ! »
Inégal est le mot qui semble s’imposer après avoir visionné de cette nouvelle production du Don Giovanni. Il y a du bon, de l’excellent même, et il y a du déplaisant. Il y a d’abord et aussi du neutre. C’est dans cette catégorie que l’on est tenté de placer la mise en scène de Francesca Zambello, ni laide ni belle, souvent elliptique…
"Quand on lui dit : Comment? Il répond, je le veux." (Arbas, Acte I, scène 1)
Voici presque un an que nous attendions cette parution après l’émerveillement des représentations de l’Opéra Comique. Nous ne reviendrons pas ici sur le contexte et les caractéristiques de l’œuvre elle-même qui sont étudiés dans un article dédié, mais uniquement sur la captation de ces instants de magie, que le souvenir et les mois passés ont sublimés.