Le jeu n’en vaut pas la chandelle…
Une distribution honorable, me direz-vous. Certes, néanmoins… on est toujours condamné, avec ce DVD, à rester sur sa faim. Si Stéphanie d’Oustrac est une excellente Didon, que Sophie Daneman est agaçante ! De même, si les deux Sorcières sont géniales de ridicule, l’Enchanteresse est à peine supportable !
La folle journée avant Figaro
Alors que la canicule laissait planer ses ailes dorées sur le désert discographique de la saison des plages, le chroniqueur assoiffé descendit dans les souterrains frais des disquaires. Passée presque sous silence, la dernière production de l’estivale Cappella de’Turchini continue de nous étonner par la surprise de la résurrection des maîtres napolitains…
Un peu, beaucoup, à la folie !
Voici la première captation au DVD d’Orlando, l’un des opéras les plus originaux d’Haendel dans sa trilogie de l’Arioste qui comprend aussi Alcina et Ariodante. En effet, cette plongée dans la folie malmène totalement les conventions structurelles de l’opera seria par « de nombreux da capo peu catholiques…
Eh oui ? ENO.
Après le superbe Giulio Cesare de Glyndebourne 2005 (Opus Arte), nous avions commencé à exhumer d’autres captations video dont l’honorable Hickox (Euro Arts). Quelle ne fut pas notre surprise de voir à plusieurs reprises mentionnée dans nos courriers d’électeurs (de Bavière) cette réalisation historique de l’ENO à laquelle il faut rendre justice…
Le spectacle d’une grandiose antiquité
Disons-le tout net, nous ne sommes pas forcément des admirateurs inconditionnels de Jean-Pierre Ponnelle. Sa trilogie monteverdienne avec Harnoncourt est très inégale, alliant le kitch le plus affreux et les zooms de séries B à un réel sens dramatique infaillible et une belle poésie.
Plongeons dans le bain de Cléopâtre…
Voici une captation vidéo de l’opéra le plus fameux de Haendel injustement oubliée. Certes, si elle évite heureusement les laideurs actualisées de Peter Sellars (DVD Decca, enr. 1990), cette ancienne lecture de Francisco Negrin ne peut prétendre à la quasi-perfection de la récente version de William Christie (DVD Opus Arte, enr. 2005) qui s’en inspire clairement sur certains points.
Rembrandt fecit 1669
Pour le 400ème anniversaire de la naissance de Rembrandt, le film de Jos Stelling, sorti en 1977, re-apparaît fugitivement sur les écrans en copie neuve, et a fait l’objet d’une parution DVD en novembre 2006. Il était temps.
Le Rembrandt de Jos Stelling est assurément un film étrange. Un film pratiquement muet, puisque les dialogues, paroles laconiques arrachées de temps à autres, doivent constituer environ 30 % de la durée totale du film…
Ils sont fous ces romains !
Il est temps de critiquer cette interprétation désormais presque mythique, tout particulièrement pour la sublime et regrettée Lorraine Hunt dans l’un de ses plus beaux rôles.
Une superproduction Cleopâtre : après Liz Taylor, Danielle de Niese
Tout a sans doute déjà été dit à propos de ce Giulio Cesare désormais d’anthologie. Voilà le spectacle qui a lancé la jeune soprano américaine Danielle de Niese, la soprano qui danse. Voilà le spectacle qui a démontré de manière éclatante que le respect du drame historique n’équivalait pas à une succession pompeuse et statique de tableaux soporifique
« Come dolci, Signor, come soavi…
…riuscirono a te, la notte andata, di questa bocca i bacci, murmure Poppée l’intrigante, c’est-à-dire As-tu trouvé assez doux et suaves, la nuit dernière, les baisers de ma bouche, seigneur, et voilà Néron ferré, éperdu d’amour, prêt à sacrifier son maître Sénèque, sa femme Octavie et l’Empire.
Sublime !
Enfin, aurait-on eu envie de dire, car l’Orfeo n’est pas une œuvre facile d’accès au public non italianisant : comme pour tout opéra inscrit dans le drame et dans la parole, il faut en comprendre le texte ; or comprendre le texte dit avoir les yeux rivés sur le livret pendant l’écoute, ce qui est loin d’être idéal. Le DVD est souvent un moyen adéquat d’avoir la musique et le livret sous les yeux sans effort, avec en prime, quand tout va bien, le drame qui se déroule réellement sous nos yeux, comme si on y était.
Chronique d’un désastre
Voici donc en DVD, après avoir sévi sur les écrans – et après plus de trente ans d’absence puisque le Cantor avait disparu après l’extraordinaire Chronique d’Anna Magdalena Bach de Jean-Marie Straub avec Gustav Leonhardt sortie en 1967 – l’un des plus grands génie musical de tous les temps. Malheureusement, tous les ingrédients sont ici réunis pour réaliser l’ultime navet…