Un sérail bien enlevé
Les circonstances de la création de l’Enlèvement au Sérail coïncident avec deux étapes importantes de la vie du jeune Mozart, qui va en quelques mois à la fois rompre avec l’archevêque de Salzbourg, et prendre la décision d’épouser Konstanze Weber. Ayant rejoint sur ordre son protecteur qui séjournait à la cour de Vienne au printemps 1781, Mozart devient rapidement la vedette musicale du moment de la capitale autrichienne.
L’art de la veduta, du souvenir de voyage aux cimaises des musées (Canaletto-Guardi – Musée Jacquemart-André, Paris)
De nos jours, quelques clichés pris sur le vif et aussitôt postés sur les réseaux sociaux suffisent à informer nos amis des villes visitées et des payasages rencontrés. Pour les adeptes des traditions, les lieux touristiques regorgent encore des ces bonnes vieilles cartes postales, qui firent le bonheur des collectionneurs et des préposés des Postes. Au XVIIIème siècle déjà les voyageurs anglais fortunés qui entreprenaient le Grand Tour (entendez : celui de l’Italie et du bassin méditerranéen) aimaient rapporter avec eux des témoignages visuels des villes traversées.
Vivaldi le Viennois
Cherchant à relancer sa carrière sous de nouveaux cieux, Antonio Vivaldi quittait en mai 1740 la Lagune pour Vienne, où il comptait de nombreux protecteurs, et pouvait s’enorgueillir de la faveur de l’Empereur Charles VI. Il emportait avec lui ses dernières partitions, dont celle de l’Oracolo in Messenia, créé en 1738 au Teatro s. Angelo.
Une exploration magistrale des opéras du Prêtre Roux
Après un récital fort réussi d’airs d’opéras du Prêtre Roux des mezzos Magdalena Kožená (Archiv) ou Vivica Genaux (Virgin), sans compter la controversée Sonia Prina (Naïve) il y a quelques temps, voici un nouveau pendant dans le registre de soprano par Roberta Invernizzi.
Pleins feux
Le maestro Marcello Di Lisa nous propose ici un panorama ramassé mais assez complet de l’œuvre de Pergolèse, compositeur emporté par la tuberculose à l’aube de sa carrière musicale. L’enregistrement est structuré autour de quatre opéras sérias, avec leur ouverture, suivie d’extraits chantés par la mezzo Daniela Barcellona. Les ouvertures offrent le champ libre à l’orchestre Concerto de’ Cavalieri pour donner la pleine mesure de son talent.
“Aussi l’ai-je tenté, mais tentative nulle Ce… nouveau-né, Madame, est un petit… Hercule.” (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, III, 7)
Après la magistrale biographie de Benoît Dratwicki consacrée à Antoine Dauvergne, compositeur et dirigeant incontournable de l’Académie Royale de Musique dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, nous étions quelque peu impatients de connaître de plus près son oeuvre, tombée dans l’oubli scénique et discographique.
Rubens, Van Dyck, Jordaens et les autres (Musée Marmottan, Paris)
Belle bâtisse de la fin du XIXème siècle à la lisière du cossu XVIème arrondissement, le musée Marmottan Monet est connu pour sa collection de toiles impressionnistes, même si sa principale richesse réside à mon sens dans sa magnifique collection de meubles Empire (lit de Napoléon de la Préfecture de Bordeaux aux urnes antiques finement ciselées, impressionnant bureau-ministre aux lions, sans compter les innombrables girandoles de bronze doré et la délicate pendule Hermès en biscuit de Sèvres…)…
L’extraordinaire aventure de la porcelaine française au XVIIIème siècle
Objet de luxe , la porcelaine était importée en Europe depuis au moins la Renaissance (les voyages de Marco Polo…) en provenance du Céleste Empire ; son transport, long et périlleux, en renchérissait considérablement la valeur. Avec Bernard Palissy, les Européens avaient tenté sans succès de percer le secret de la porcelaine. Au XVIIIème siècle un flux commercial considérable en provenance de l’Extrême-Orient s’était instauré, qui fit notamment la fortune de la Compagnie des Indes…
Opulence baroque (Artsemisia Gentilileschi, Musée Maillol)
Le courant baroque n’est évidemment pas propre à la musique : il a imprégné l’ensemble des arts de son époque, et en tout premier lieu la peinture. En Italie, à la suite de l’illustre Caravage, de nombreux peintres ont exploré la richesse des couleurs magnifiée par les effets de la lumière pour créer de nouveaux chefs-d’œuvre. Depuis quelques semaines le musée Maillol propose une intéressante exposition des peintures d’Artemisia Gentilileschi, femme peintre de la première moitié du XVIIème siècle…
De l’opéra au clavecin, étonnantes transpositions baroques
Nous avions eu l’occasion de rendre compte, il y a quelques mois, du jeu virtuose de Catherine Zimmer au sein de l’ensemble Salamandre dans une petite église du sud de la Corse. La plupart des pièces jouées étaient reprises d’un enregistrement récemment paru sous le label Encelade…
Festival pour deux contre-ténors
A côté des prestigieuses (mais coûteuses !) créations d’opéras, l’Italie baroque connut un foisonnement de cantates profanes et duos de chambre, émanant souvent des mêmes compositeurs. Qu’on en juge : plus de trois cents cantates de chambre pour le seul Bononcini, et plus de sept cents à l’actif du maestro Scarlatti !
L’Europe haendélienne, de la Sicile à la Scandinavie
Dernier oratorio composé par le Cher Saxon, Jephta incorpore des réminiscences de ses œuvres antérieures mais aussi des matériaux issus des six Messes du compositeur bohémien Franz Habermann (1706-1783), publiées en 1747. Pour adapter cet épisode de l’Ancien Testament, Haendel s’appuya sur le révérend Morell, qui intégra la tradition littéraire antérieure…
Entre tradition assumée et modernité triomphante
Dans la lignée des publications du Centre de Musique baroque de Versailles et de l’éditeur belge Mardaga, c’est un ouvrage fort didactique que nous livre Benoît Dratwicki sur Antoine Dauvergne, à la fois instrumentiste (il débuta comme violoniste à la Chambre du Roy), compositeur, responsable à trois reprises des destinées de l’Académie Royale de Musique, sans oublier son passage à la tête du Concert Spirituel où il succéda à Mondonville…
Entretien avec Max Emanuel Cencic, contre-ténor
Entretien avec Max Emanuel Cencic, contre-ténor. Quelques moments avant son entrée sur la scène néo-classique de l’opéra de Nancy – qui bien qu’inauguré en 1919 n’en respecte pas moins le style baroque de la Place Stanislas – Max Emanuel Cencic – que nos lecteurs ont l’habitude de trouver sur nos pages au gré de nos recensions – Max Emanuel Cencic, donc, a accepté avec naturel de répondre à quelques questions, lors d’un face à face aussi agréable que frustrant, tant nous aurions aimé approfondir la discussion. Partie remise ?
Entretien avec Jérôme de la Gorce, directeur de recherche au CNRS, et Pierre Jugie, conservateur en chef à la section ancienne des Archives Nationales
Entretien avec Jérôme de la Gorce, directeur de recherche au CNRS, et Pierre Jugie, conservateur en chef à la section ancienne des Archives Nationales, commissaires de l’exposition Dans l’Atelier des Menus-Plaisirs du Roi…
Les Menus Plaisirs du Roi…et le nôtre !
Les Archives Nationales nous gratifient jusqu’au 24 avril d’une magnifique exposition intitulée “Dans l’atelier des Menus Plaisirs du Roi – Spectacles, fêtes et cérémonies aux XVIIème et XVIIIème siècles”. Il s’agit d’un magnifique témoignage couvrant la période baroque, et particulièrement l’opéra et le ballet baroques, même si le dernier volet, consacré aux pompes funèbres, est un peu plus éloigné de nos préoccupations musicales…
"Extase des regards, scintillement des nimbes !" (Stéphane Mallarmé)
Brillant hautboïste (dont nous avons pu apprécier la virtuosité il y a quelques semaines à Froville aux côtés de Damien Guillon), Marcel Ponseele nous livre ici trois cantates de Bach faisant appel à cet instrument, ainsi que le beau lamento Ach, dass ich Wassers gnüg hätte de Jean-Christophe Bach (composé pour une voix d’alto).
Les ors vivaldiens de Vicence
Ottone in villa, créé le 17 mai 1713 à Vicence, est le premier opéra officiellement composé par le Prete Rosso, à l’âge de 35 ans. En réalité, Vivaldi avait approché l’univers de l’opéra en tant que retoucheur de partition, et probablement déjà composé pour le compte d’autres compositeurs lyriques…