Miroir, mon beau miroir…
Première question en voyant cette Psyché : mais où donc est passé Quinault, le fidèle comparse, le librettiste galant qui sombra dans la piété à la fin de sa carrière ? Et pourquoi Lully s’est-il acoquiné avec ce Corneille de l’Isle (Thomas Corneille) aux vers d’une indigeste indigence passant du niais bancal…
Stupeur ou tremblements ?
Il arrive parfois que des luttes fratricides déchirent la rédaction sur les mérites de tel ou tel enregistrement ou concert. C’est le cas ici. Et dans un souci de transparence totale, nous vous avouons que ces 5 Muses sont le fruit d’un difficile compromis entre les parties en présence.
L’Art du ballet
Jusqu’ici, le ballet de cour a peu intéressé les musiciens, à l’exception, notable, d’Hugo Reyne : il a en effet déjà donné un remarquable Ballet de Flore dès le volume II de sa collection “Lully ou le musicien du Soleil”, puis, dans le volume consacré aux musiques du mariage de Louis XIV, l’intégralité des deux ballets accompagnant les opéras de Cavalli représentés en France…
“Une corbeille de primeurs” (F. M. Sardelli)
Sous l’ombrelle de nouvelles découvertes, Federico Maria Sardelli nous convie à une plongée dans quelques-unes des pépites vivaldiennes ressuscitées depuis le lancement de la Vivaldi Edition en 2000. On y trouvera donc de nouvelles pièces désormais attribuées au Prêtre Roux provenant à la fois de la collection Foà-Giordano de Turin, et d’autres fonds européens.
Beau, agréable mais… ennuyeux
On pourrait s’attendre, à la lecture du titre principal Chansons de l’Escorial, à un répertoire avec lequel nous ont familiarisé Jordi Savall et son équipe, un répertoire proprement espagnol. Pourtant, la liste des pistes nous laisse entrevoir des titres en italien, en français et seulement un en espagnol, qui semble d’ailleurs justifier le sous-titre…
“Le bel âge d’or”
Des 5000 pages de L’Astrée, le lecteur moderne ne connaît souvent rien, et ignore même que ce nom d’Astrée est celui de la bergère. Il pouvait donc paraître téméraire de proposer un programme autour de ce roman. L’auditeur sera sans doute surpris de voir que plusieurs pièces ne tiennent que de manière un peu lâche au roman d’Urfé, et qu’il s’agit plus en réalité d’un disque d’airs de cour autour de L’Astrée que sur L’Astrée proprement dit.
Aimantes religieuses
En 1349, alors que la Peste Noire s’abat sur l’Europe répandant ses linceuls et sa pourriture, il est décidé à Tournai qu’une messe cum nota (chantée) sera interprétée quotidiennement. Ainsi, un clerc et cinq chantres se rassemblaient, au matin, dans la partie sud du transept…
Les déplaisirs de l'île enchantée
Durant l’année 1735, Haendel créa deux opéras inspirés de l’Orlando Furioso d’Arioste : Ariodante en janvier, et Alcina créé le 16 avril. Le livret d’Alcina constitue un remaniement anonyme de celui écrit par Antonio Fanzaglia pour l’opéra de Riccardo Broschi, L’isola di Alcina.
"Il n'y a pas d'endroit où se cacher chez Haendel" (R. Villazón)
Avec ce nouvel album, j’ai voulu me rapprocher de la musique du ténor baroque plutôt que d’en donner simplement l’interprétation d’un ténor lyrique.écrit Rolando Villazón dans les notes de programme qui précisent ensuite que Villazón a voulu entrer complètement – sur le plan musical, stylistique et philosophique – dans le monde de l’interprétation de la musique baroque sur instruments anciens..
Que d’eau, que d’eau !
On est toujours particulièrement exigeants avec les “tubes”. L’oreille, gorgée de références discographiques, de souvenirs de concerts, espère les délices d’une compagnie originale, personnelle, différente.
“Tandis que des soldats, de moments en moments, Vont arracher pour lui les applaudissements”(Racine, Britannicus, IV, 4)
Le marketing a parfois du bon. Car qui s’intéresserait réellement à un disque intitulé Regna Triumphalem à 12 voix et Missa super Dominis Regnavit à 16 voix ? Pourtant, il s’agit bien-là des deux compositions principales sur lesquelles se fonde cette reconstitution fastueuse du Couronnement de l’Archiduc Mathias, frère de Rodolphe II, en 1612.
“Que j’ay le jugement peu sain / De m’abîmer dans le dessein / D’élever au Ciel ta loüange: […] L’accident seroit trop étrange, / D’entendre qu’un Hibou loüat un Rossignol.” — L.-G. Brosse, Ode à Gantez.
Annibal Gantez. Voilà un nom qui a bien de quoi nous intriguer, soulevant sous notre crâne une tourbillon d’interrogations : d’abord, d’où vient-il ? D’Espagne, de Gascogne, de quelqu’autre endroit à peine exploré ? Mais surtout, qui est donc ce brave monsieur, auteur d’une messe pourtant imprimée chez Ballard, d’une autre chez Sanlecque, au nom si tonitruant et exotique?
L’Alchimie élisabétaine
Recueil manuscrit pour brocken consort, la formation musicale sans doute la plus répandue et populaire dans l’Angleterre élisabéthaine, les pages du Walsingham consort book présentent exceptionnellement les différentes parties instrumentales des morceaux…
Danse avec les fous
Peu de témoignages de musique instrumentale médiévale d’avant l’apparition de la polyphonie nous sont parvenus. En outre, le système de notation de l’époque, qui ne mentionne souvent que les hauteurs de sons mais non leur durée, laisse une très grande marge d’interprétation.
Splendide et insaisissable Blandine Rannou
Attention, chef-d’œuvre sacrilège ! Les pièces de viole d’Antoine Forqueray publiées, remaniées et complétées par son fils Jean-Baptiste Antoine sont bien connues des mélomanes. Paolo Pandolfo en a d’ailleurs livré une lecture aussi belle que rude, hélas épuisée, chez Glossa.
Imprononçable !
Saluons d’abord l’audace du label Etcetera, relativement peu connu en France, et qui a osé l’improbable parution d’un double CD avec fourreau, à la facture soignée et sobre, qu’orne le nom totalement imprononçable d’ Hieronymus Lauweryn van Watervliet (ca. 1505) (sic).
Le non divin Mozart
Les disques de pianoforte font rarement beaucoup de bruit, peut-être à l’instar de l’instrument qu’on y entend. Peut-être aussi parce que beaucoup d’interprètes n’ont pas choisi le pianoforte, mais ont seulement choisi l’instrument d’époque en une démarche louable, mais qui ne s’avère pas toujours musicalement intéressante.
Le miel de l'Abbaye…
Jamais autant une époque n’aura célébré l’art choral avec autant de flamboyance que le XVIIIe siècle. Il devient l’aboutissement ultime, d’un baroque cherchant toujours à s’élever en un mouvement perpétuel, là où la courbe se fait couleurs, nuances, pourpres et or. Les deux œuvres retenues dans cet enregistrement par Arsys Bourgogne en sont la démonstration.
Mozart brisé, Mozart martyrisé mais Mozart libéré !
Les concertos pour violon de Mozart… Cinq œuvres célébrées jusqu’à la trame, jouées, rejouées, rebattues jusqu’à la banalité et à l’indifférence. Et, en dépit de la jaquette du disque qui prétend que cette nouvelle interprétation sur instruments d’époque apporterait une nouvelle énergie et vitalité aux concertos…
