Rédigé par 16 h 20 min CDs & DVDs, Critiques

Un violon haute couture

La Cetra (La Cène) est un recueil de concertos pour violon moins célèbre que l’opus précédent Il Cimento dell’armoni e dell’invenzione (celui qui contient Les Quatre Saisons), et moins audacieux que l’Estro Armonico opus 3.

Antonio VIVALDI (1678-1741)

La Cetra, concertos pour violon opus 9


vivaldi_cetraMonica Huggett (violon), Alison Bury (violon, concerto n° 9),Raglan Baroque Players, dir. Nicholas Kraemer. 

2 CDs, Virgin Veritas, enr. 1986. [clear]

La Cetra (La Cène) est un recueil de concertos pour violon moins célèbre que l’opus précédent Il Cimento dell’armoni e dell’invenzione (celui qui contient Les Quatre Saisons), et moins audacieux que l’Estro Armonico opus 3. Pourtant, on y trouve des pages magnifiques comme le largo du Concertos pour 2 violons n°9, repris avec à-propos dans le générique des Liaisons Dangereuses de Stephen Frears.

Cette version n’est pas froide. Les tempi sont enlevés, les cordes chantantes, l’orchestre précis et enthousiaste. Mais on ne se débarrasse pas de la Tamise si facilement, et les musiciens ont quand même du mal à rivaliser avec Il Giardino Armonico, Europa Galante ou l’Orchestre baroque de Venise pour ce qui est de la fougue et de la virtuosité. Les deux heures passent avec plaisir mais sans excitation. Monica Huggett déploie pourtant sa technique infaillible, ses phrasés légers, insiste parfois sur la rudesse de la corde en boyau. Rien n’y fait, cela reste cantonné dans le décoratif, la Tafelmusik. En bref, c’est du Saint-Laurent. Des pans impeccables, des coloris un rien fous mais juste ce qu’il faut. Se faire remarquer sans l’ostentation, séduire sans minauder, voilà la devise de Nicholas Kraemer et de sa soliste Monica Huggett. Mais cela est un peu passé de mode et ne nous suffit plus.

Katarina Privlova

Technique : Prise bien équilibrée

Étiquettes : , , , , , Dernière modification: 25 novembre 2020
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