Rédigé par 16 h 29 min CDs & DVDs, Critiques

Oui…non… m’enfin…

Parfois, le sort est cruel avec Vivaldi, et on se prend à imiter les accents d’un John Hawkins acerbe dès 1776 sur les talents de compositeur du Prêtre Roux. Parfois le sort est cruel avec le Jardin Harmonique, et on se prend à imiter les accents d’un C. H. du temps de sa splendeur à Répertoire, lorsqu’il parachutait d’infâmes critiques réduisant des carrières en cendres avec plus ou moins d’à-propos mais sans se départir de sa verve inimitable.

Antonio VIVALDI (1678-1741)

Concertos pour mandolines, concertos pour luth


Luca Pianca (archiluth), Duilo Galfetti (mandoline), Enrico Onofri (violon et viole d’amour)
Il Giardino Armonico
Direction Giovanni Antonini

64’46, Teldec, 1993. [clear]

Parfois, le sort est cruel avec Vivaldi, et on se prend à imiter les accents d’un John Hawkins acerbe dès 1776 sur les talents de compositeur du Prêtre Roux. Parfois le sort est cruel avec le Jardin Harmonique, et on se prend à imiter les accents d’un C. H. du temps de sa splendeur à Répertoire, lorsqu’il parachutait d’infâmes critiques réduisant des carrières en cendres avec plus ou moins d’à-propos mais sans se départir de sa verve inimitable.

Eh, quoi donc, lecteur, faut-il vraiment t’infliger cette heure entière de moineaux gazouillants picorant leurs petites graine en bas des marches de Santa Maria della Salute ? On se retrouve ici dans le même cas de figure qu’avec les sonates pour hautbois du même Vivaldi Antonio (Venise 1678  – Vienne 1741) critiquées par la plume un rien misogyne de notre confrère : un orchestre enthousiaste et virtuose, des passages excitants et endiablés, des instruments d’une brulante italianité (luth et mandoline) et puis… le vide et la monotonie d’entendre pour la énième fois des thèmes qui se ressemblent tous, des alignements de mesures charmeurs mais sans profondeur aucune. On a l’impression de faire la conversation à un inaccessible mannequin de magazine sans répartie. Vous me trouverez un brin blasée et sévère. Vous objecterez la beauté des timbres des chalumeaux (salmoè) du concerto RV 558, la magnifique complainte du largo du RV 540 (qui me ferait tomber dans les bras du premier Italien venu sachant jouer de la viole d’amour ou du luth), les cordes sautillantes et la mandoline virevoltante du RV 425. Et vous aurez raison. Mais 4 Muses n’est pas une mauvaise note, loin de là : cela signifie simplement « bon enregistrement ». Et lorsqu’après la seconde écoute, malgré les crescendos par paliers d’une  virilité brute d’Il Giardino Armonico (qui a décidément la pêche), on remise le CD dans un coin pour qu’il prenne la poussière pendant les 10 prochaines années, 4 Muses, ça a quand même un petit goût de pomme…

Armance d’Esparre

Technique : captation assez neutre, un peu proche

Étiquettes : , , , , , , , , Dernière modification: 25 novembre 2020
Fermer