“Aspirer à la liberté !” (Haendel, Récital Karina Gauvin – Salle Gaveau, 14/01/15)
Le 14 janvier dernier, lors d’une soirée consacrée à Haendel, le public parisien écoutait la soprano québécoise Karina Gauvin, et découvrait un nouvel ensemble de musique baroque, le Concert de la Loge Olympique, fondé par Julien Chauvin, issu du Cercle de l’Harmonie (co-fondé avec Jérémie Rhorer) dont voici le concert inaugural…
Acte de foi ? (Bach, Oratorio de Noël, Les Talens Lyriques – TCE, 20/12/2014)
Les fêtes de fin d’année sont l’occasion chaque année de mettre Bach à l’honneur, qu’il s’agisse de la famille Bach, des Passions ou de son Oratorio de Noël qui fait l’objet de cet article.
“Deh, se piacer mi vuoi” (Mozart, La Clémence de Titus – Le Cercle de l’Harmonie, Rhorer – TCE, 12/12/2014)
Le Théâtre des Champs-Elysées nous proposait en cette fin d’année une lecture très attendue, mise en scène par Denis Podalydès, avec des décors d’Eric Ruf et des costumes de Christian Lacroix. Celle-ci est plutôt convaincante au plan esthétique : les grandes cloisons d’acajou qui divisent la scène forment un bel écrin, qui évoque immanquablement un palace des années 30, et Christian Lacroix jongle habilement…
Lumières de Noël… (Haendel, Messie, Orfeo 55 & Le Choeur de Chambre de Namur, Stutzmann – Metz, 12/12/2014)
A quelques jours de la fête de Noël, Nathalie Stutzmann à la tête de son ensemble Orfeo 55 et du Chœur de Chambre de Namur, offre aux Lorrains un magnifique cadeau dans le cadre des Noëls de Moselle, Le Messie d’Haendel.
Rameau, Maître à danser (Les Arts Florissants, Christie – Cité de la Musique, 22/11/2014)
Au crépuscule de sa vie, Rameau ne compose guère, malgré la gloire qu’il a connue en tant que compositeur officiel et grand théoricien. Dans les années 1753-1754, il écrit quelques actes de ballets, dont Daphnis et Eglé, pastorale héroïque en un acte sur un livret de Charles Collé (1753) et La Naissance d’Osiris, acte de ballet sur un livret de Louis de Cahusac (1754). Ce sont des pièces de circonstance, des anecdotes aimables sans véritable intrigue, pour des représentations privées à Fontainebleau.
La constance de l’Amour (Rameau, Zaïs, Les Talens lyriques, Rousset – Versailles, 18/11/2014)
Pour nous présenter l’oeuvre, Christophe Rousset a choisi la version d’avril 1748. Comme à l’habitude il anime avec une précision minutieuse un orchestre des Talents Lyriques aux sonorités moëlleuses et aux attaques bien ajustées. Les percussions qui évoquent le chaos lors de l’ouverture du prologue offrent un effet saisissant particulièrement réussi ; elles semblent préfigurer les déconcertants accords syncopés du prélude du cinquième acte des Boréades.
Les enfants terribles (Hasse, Siroe, Armonia Atenea – Versailles, 26/11/14)
Une soirée de première à l’Opéra Royal de Versailles ressemble aux rêves des monarques qui élevèrent naguère leur demeure marmoréenne. Au cœur de la nuit de novembre, les pas frôlent les pavés humides où se reflète le mirage splendide du palais aux éclats pyrotechniques. Comme les ambassades grandioses d’antan, Versailles se paraît des atours de merveille pour accueillir le plus italien des Saxons : Johann Adolf Hasse.
Les ombres de Didon (Purcell, Didon et Enée, Novantik Project Basel – Bâle, 16/11/2014)
Ce programme original a suffisamment attiré notre attention pour que nous fassions le déplacement jusqu’à Bâle. A quelques jets de pierre de la frontière française, le cadre moderne de la Voltahalle, éclairé à la bougie, nous immergeait d’emblée dans une atmosphère résolument baroque.
Redécouverte (Dupuy, Le Triomphe des arts, Ensemble baroque de Toulouse – Blagnac, 4 octobre 2014)
Concentrés sur la recréation musicale, Michel Brun et son Ensemble Baroque de Toulouse ont choisi de présenter l’ouvrage en version de concert, assortie d’une mise en espace chorégraphique faisant intervenir deux danseurs lors des ritournelles orchestrales. Leurs évolutions, qui utilisent savamment des éléments architecturaux figurant un jardin à la française, mêlent avec finesse et un goût achevé le vocabulaire contemporain à la gestique baroque.
Triomphe de l’art : Julia Lezhneva, Il Pomo d’Oro (Théâtre des Champs Elysées, Paris, 15 /11/2014)
Il y avait longtemps que je n’avais pas entendu une telle pureté dans le son d’un violon me suis-je dit alors que s’élevaient les premières notes du Concerto pour violon en si bémol majeur de Telemann. Dirigé par Dmitry Sinkovsky, également premier violon, l’attaque du concerto était précise et nette et la technique parfaitement maitrisée.
Les Enfers en triomphe (Gala Rameau, Le Concert Spirituel, Niquet – Metz, 09/11/2014)
En cette fin d’après-midi à l’Arsenal de Metz, Hervé Niquet à la tête du Concert Spirituel et des Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles (CMBV) offre un programme exceptionnel comme ceux proposés au XVIIIe siècle, mêlant avec génie le sacré et le profane et s’inscrivant dans le cadre du Gala Rameau.
Festival international de musique ancienne de Lanvellec et du Trégor (week-end du 17/10/2014)
En conclusion d’un week-end plus que réussi on se doit de constater que, à l’exception de quelques déceptions ou surprises mineures et qui sont le lot de n’importe quel concert du simple fait de la diversité des goûts qui peuplent la Terre, tout les concerts auxquels nous avons assistés furent un enchantement tant par les artistes, le répertoire ou encore le cadre, choisi sur mesure de chacun des programmes. Tout ceci ne peut qu’être porté au crédit du Festival de Lanvellec qui prouve une fois de plus la qualité de sa programmation.
Rameau & Mondonville (Les Passions – Festival baroque de Pontoise, 19/10/2014)
Ce dimanche 19 octobre, en clôture de la 29ème édition, l’ensemble Les Passions, au meilleur de leur forme, sous la direction de Jean-Marc Andrieu a offert au public venu nombreux dans la belle cathédrale Saint-Maclou qui couronne la ville, un programme de musique sacrée d’une haute tenue consacré aux Grands Motets versaillais de Jean-Philippe Rameau (1683-1764) et de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772).
Sous le signe de la tragédie (Rameau, Castor & Pollux, Le Concert d’Astrée, Haïm – Lille, 17/10/2014)
Cette année musicale placée sous le signe du 250ème anniversaire de Rameau a suscité plusieurs productions de son Castor et Pollux, généralement à partir de la seconde version (1754) plus aboutie que celle de 1737. Nous avions chroniqué il y a quelques mois une fort honorable version de concert donnée à Bordeaux par Raphaël Pichon.
L’envers du succès (Rameau, Grands Motets, Les Arts Florissants – Cité de la musique, 02/10/2014)
Dans le domaine friand de fraîcheur et de rareté qu’est celui de la musique ancienne, rares sont les programmes que l’on peut qualifier de grands classiques. C’est pourtant bien ce dont nous fûmes témoins ce soir là. En effet, Les Arts Florissants, ensemble de référence par excellence, sous la houlette de son chef de toujours William Christie, reprenait un programme de Grands Motets de Mondonville et Rameau…
Rameau au Temple de la Gloire (Les Agréments, van Waas – Versailles, 14/10/2014)
En ce frisquet mardi soir d’Octrobre renaissait, sous les ors parmi les plus illustres du monde une œuvre pour le moins injustement méconnue, fruit de la collaboration fertile de deux esprits des plus féconds, pour le premier de la philosophie et de la littérature, pour le second de la musique et de la théorie musicale.
« La vengeance flatte la gloire ; Mais ne console pas l’Amour. » (Rameau, Castor & Pollux, Concert Spirituel, Niquet – TCE, 17/10/2014)
Au terme de cette année Rameau, c’est avec Castor & Pollux qu’Hervé Niquet initie son propre hommage au grand compositeur, hommage qui se poursuivra en novembre par le Gala Rameau. Tragédie éminemment guerrière, dépourvue dans sa version de 1754 de l’usuel prologue politique, elle recèle toute l’exubérance mélodique de Rameau, et déploie dans ses harmonies ce qu’Hervé Niquet n’hésite pas à appeler le summum de l’abstraction.
