Une folle envie de découvrir
A la fin du XVIIe siècle, un orphelin d’une dizaine d’années chaparde des partitions…, non ce début n’est pas celui d’un roman de Dickens, mais une histoire véridique qui en dit long sur le tout jeune Jean-Sébastien Bach. Confié à son frère ainé à la mort de ses parents, le tout jeune garçon remarque un livre dans la bibliothèque de son frère contenant des œuvres de Froberger, Kerll ou Pachelbel.
Si lo la flour plus que ne puis dicter…
… la fleur, la femme-fleur, la fleur faite femme : c’est en effet une dialectique bien proustienne que nous présente ce recueil de douze pièces chantant la grâce féminine, tant d’esprit que de chair. Roses et lis ay veu en une flour qui moult flurrist et veut fructifier… ; Passerose de beaute la noble flour, margarite plus blanche que nul cygne…
10 voix
Nous avions chroniqué il y a quelques temps l’excellent enregistrement de ce Stabat Mater de Scarlatti à 10 voix par Vox Luminis (Ricercar) dont nous avions loué la clarté des lignes et le dolorisme inspiré. L’Ensemble Jacques Moderne nous offre de cette même œuvre une lecture un peu moins recueillie et avec des tempi légèrement plus vifs, où l’extrême transparence des pupitres irradie l’espace avec force et relief…
Ay, ay !
Derrière les sonorités du Sud de Matheo Romero se cache en réalité le Liégeois de naissance Matthieu Rosmarin, dont le nom fut ibérisé vers 1594 lors de sa promotion comme chantre adulte à la Capilla flamenca de Madrid créée dès 1516. Bien en cour et musicien de talent, Romero fur nommé directeur de la Chapelle par Philippe III.
“Das Leben ist ein Traum”
Haydn fut sans doute un grand passionné de théâtre. Outre ses opéras, quelque peu oubliés aujourd’hui, on ne peu manquer d’observer son sens de la dramaturgie dans Die Jahreszeiten et Die Schöpfung, et même dans les symphonies.
Enfin de retour !
Lorsque Joseph Haydn (1732-1809) reçoit, sans doute dans le second semestre de 1774, la commande d’un oratorio destiné à la Tonkünstler Societät (Société des musiciens), fondée en 1771 à Vienne par le très italianisé Florian Gassmann (1729-1774) afin de venir en aide aux veuves et aux orphelins des musiciens, il est au service de la famille Esterhazy depuis 13 ans…
“Là mi dirai di sì”
Airs de concert, d’opéras, duos, musique religieuse : visiblement Danielle De Niese a souhaité nous livrer à travers ce récital un panorama assez complet de la création vocale du divin Mozart. D’emblée, disons que le plaisir des oreilles est au rendez-vous, et le résultat convaincant malgré d’inévitables nuances.
Per l’Aquila, e per Mozart
C’est d’abord une aventure humaine (comme le dirait certaine chaîne culturelle) que conte Michel Stockhem dans les notes de programme, qui – avant les doctes considérations musicologiques – s’abandonne à l’anecdote d’un dîner de juillet 2009, quelques jours après que la terre eut engloutie une partie de l’Aquila…
Desprez où coule une rivière
Il était une fois… le timbre de L’Homme armé. Pour ceux qui ne craignent point son regard masqué par le mézail du bassinet, et la rutilance de l’acier, le combattant provient d’une chanson profane à la mélodie aussi entraînante que simple…
L’agaçante Pantomime
Nos lecteurs les plus assidus (et nous savons que vous existez) auront remarqué les délais impressionnants dans la parution d’ycelle critique. Votre serviteur, dont la fidélité et la dévotion à votre égard est, malgré ces apparences, inchangée, se doit d’alléguer plein de justifications si peu intéressantes qu’il ne le fera pas ici. Toutefois, il faut aussi avouer que la jaquette du disque ornée de la figure d’un Pierrot au teint devenu bien trop pastel par des retouches excessives ne pouvait que le faire frémir d’effroi.
“I doe not studie Eloquence, or professe Musicke, although I doe love Sence and affect Harmony” — Hume, Préface du First part of Ayres
De Tobias Hume, on ne sait presque rien. Sinon qu’il fût mercenaire, et qu’il mourrut dans un hospice. Et c’est ce mystère qui l’auréole qui le rend d’autant plus fascinant, car en dehors de quelques lettres que nous avons de lui et de sa préface à son First part of Ayres (publié chez Widet en 1605), pleines de verve et de bravade, sa musique seule peut nous parler encore, et nous parle encore, forte de son truculent humour et de sa mélancolie maladivement désespérée.
“El Españolito se lo pasaba divinamente con todo esto y bien que se aprovechó de la situación.”
Le petit Espagnol s’amusait divinement de tout cela et il profita bien de la situation. C’est dans des termes quelque peu cavaliers que le spirituel Lorenzo Da Ponte s’exprime des premières rencontres artistiques qu’il a eu avec Vicente Martín i Soler.
“Ainsi sont toutes femmes, femmes.” (François Rabelais)
Au grand Trivial Pursuit Muse Baroque, les joueurs butent souvent à la question Citer quatre compositrices baroques. Echappent de lèvres soudainement tétanisées les noms de Barbara Strozzi ou d’Elisabeth Jacquet de La Guerre avant le souffle du néant. Voici donc l’occasion de découvrir les œuvres des religieuses Isabella Leonarda (1620-1704) et Caterina Assandra (c. 1609-1618), aux côtés des plus célèbres Francesca Caccini, fille de Giulio, et Barbara Strozzi.
Exquis, mais un peu creux
L’adagio de la sonate RV 53 qui ouvre le disque laisse entrevoir des promesses qui ne sont que partiellement tenues. Le hautbois virtuose et très grainé de Paul Goodwin sculpte chaque note sur un motif de basse martelé avec vigueur, accentuant avec franchise l’acuité d’un drame qui guette chaque mesure, et où la tension d’un ciel d’orage est palpable.
“Pour ce que l’on voudra” (Charpentier, O Maria! – Ensemble Correspondances, Daucé – ZZT)
Septembre-Octobre 2010. Les amateurs des motets de maîtrise de Charpentier ont sans doute usé leurs coudes dans les bacs des disquaires, collectionnant la remarquable série d’enregistrements d’Hervé Niquet parus chez Naxos puis Glossa ou les Motets pour le Grand Dauphin (Alpha). Il faudra désormais compter avec la vision lumineuse et sensuelle de Sébastien Daucé, qui propose une sélection de pièces intimistes des années 1680
Un Orient baroque à souhait
Mozart composa à 14 ans son premier opera seria, Mitridate. Créée au Regio Ducal Teatro de Milan le 26 décembre 1770 lors du carnaval, l’œuvre connut immédiatement le succès avec 21 représentations.
On the road
Mai-Juin 2010. Que peux contenir un luxueux digipack, doté d’un livret de 79 pages, et d’un généreux DVD bonus ? La dangereuse récidive de l’Arpeggiata de Christina Pluhar, soucieuse de poursuivre son voyage à travers les cultures, qu’il s’agisse des genres ou des continents.
“On doit tout redouter d’un peuple furieux” (II, 2)
Avril 2010. Voici un disque comme on les aime. Un digipack-livre soigné portant sur une œuvre rare, avec une documentation abondante et bien illustrée, où les 2 disques sont accompagnés d’un DVD reprenant une captation de concert de l’œuvre dans une version légèrement abrégée. Mais cela ne serait rien si l’ivresse ne répondait au flacon…
