Décoratif…
Pour le passionné de musique baroque, ce DVD est la conjonction de deux promesses : le livret de l’Olimpiade de Pietro Metastasio, l’un de ces serpents de mer que la plupart des compositeurs ont mis en musique, et un lieu mythique, tel le Teatro Malibran de Venise, anciennement Teatro San Giovanni Grisostomo, la salle la plus célèbre de la Lagune et d’Europe quand le baroque régnait sur les esprits.
“…Y los sueños, sueños son”
Enfermé dans sa tour, le prince Segismundo rêve-t-il qu’il vit ? La pièce de Don Pedro Calderón de la Barca, créée en 1635 constitue un monument de la littérature. Cela s’explique parce que Calderón semble poser la question existentielle absolue de son temps, que René Descartes développera dans ses Méditations Métaphysiques
Un bal démasqué
Voilà encore un compositeur bien énigmatique qui pourrait aisément prétendre au Panthéon des illustres inconnus peuplant la sphère musicale du XVIIe siècle. Bartolomé de Selma y Salaverde naquit en Espagne à la fin du XVIe siècle, d’un père musicien à la Chapelle royale ; l’on ne possède en vérité que bien peu d’informations au sujet de sa formation et savons seulement qu’il voyageait entre les chapelles autrichiennes (Cour de Habsbourg) et Venise où il côtoya probablement Monteverdi, Dario Castello ou encore Biagio Marini.
“D’un sonet vau pensan” (“Jai une chanson en tête”)
C’est un CD qui parle, qui raconte, qui décrit. Qui relate la rencontre de deux mondes tous deux nimbés de mystère et d’encens. De deux civilisations séparées par le Bosphore et ses eaux sombres. C’est aussi un parfum et un toucher de XVIème siècle que nous livre Doulce Mémoire, à travers une évocation presque physique, tout autant olfactive et tactile que musicale…
“On oublie toujours ceux qui vous ont fait du bien” Debureau, Sacha Guitry
Les passionnés de musique baroque ont souvent l’esprit entreprenant de l’archéologue. C’est parfois sous les noms les plus méconnus que se trouvent les trésors enfouis, les perles cachées de l’art baroque. Il est fréquent d’être surpris, à l’écoute de ces musiques oubliées…
Un caprice des dieux
Carlo nous a roulé dans la farine. Nous ne connaissons pas même sa date de naissance, qu’on imagine formé à Mantoue où il aurait passé sa jeunesse musicale aux côtés de Monteverdi, Rossi ou Buonamente, assisté à la création de l’Orfeo, voire accompagné le grand Claudio dans son périple vénitien.
“On désire savoir ce qu’est devenu Monsieur du Phly, ancien maître de clavecin à Paris, où il était en 1767.”
Il y a d’abord un lieu magique, le Château d’Assas et son instrument hanté par le regretté Scott Ross… Il y a ensuite un compositeur, souvent un peu méprisé car classé dans la catégorie des petits maîtres post-couperiniens, relégué avec les Balbastre, Boismortier et autres Pancrace Royer
La grâce de l’ineffable !
Alors que l’ère classique règne, annonciatrice de temps nouveau, et que la musique cherche de nouvelles formes, s’accompagnant d’instruments plus “modernes” tel le pianoforte, la fugue provenant de l’époque baroque tombée en désuétude connait un nouveau succès…
Gelobet sein
Pour les impatients qui ne pourront pas attendre la suite des gros coffrets d’ébène, Masaaki Suzuki poursuit avec constance et inspiration son intégrale des cantates de Bach. Cette nouvelle étape du périple bacchien est fidèle aux précédentes, nimbée d’une douceur tendre, d’une ferveur humble.
“Pentiti, scellerato !”
Inégal est le mot qui semble s’imposer après avoir visionné de cette nouvelle production du Don Giovanni. Il y a du bon, de l’excellent même, et il y a du déplaisant. Il y a d’abord et aussi du neutre. C’est dans cette catégorie que l’on est tenté de placer la mise en scène de Francesca Zambello, ni laide ni belle, souvent elliptique…
Judas Maccabée, ou quand la politique emprunte le répertoire du religieux
Conçu dans le contexte politique particulier de l’écrasement de la rébellion jacobite dans l’Angleterre du XVIIIème siècle par le Duc de Cumberland, Judas Macchabée met en scène l’oppression du peuple israélite par un souverain syrien, et son soulèvement avec l’appui de Rome.
Maubeuge, terreau de musiciens
Durant la première moitié du XVIIIe siècle, cette ville de notre actuel Nord-Pas-de-Calais apparaissait comme un pôle majeur de l’enseignement musical du nord de la France. Le célèbre compositeur Joseph Gossec (1734-1829), codirecteur du fameux Concert Spirituel en 1773, s’y rendit en effet pour étudier le violon.
1515, voilà the Sixteen !
Composée par Clément Janequin au lendemain de la bataille de Marignan (1515), La Guerre est une des plus fameuses chansons de la Renaissance parvenues jusqu’à nous. Déjà à l’époque, elle suscita un grand engouement, si bien qu’elle fut reprise et arrangée pour divers usages et par divers compositeurs.
En tournant les pages du cahier…
Un nouveau label créé pour l’occasion, un digipack épais, manuscrit, presque artisanal. Haendel au piano. Encore. On met le disque sur la platine, presque à regret devant ce nouvel outrage fait à notre clavecin chéri pour goûter la sensualité d’une caresse, la douceur satinée d’un toucher qui prend son temps…
"Man muss lernen, was zu lernen ist, und dann seinen eigenen Weg gehen" (Haendel)
Voici un digipack soigné, un peu coûteurx, orné d’une belle photographie dépliante où l’interprète sourit humblement adossée aux superbes rayonnages d’une vieille bibliothèque aux reliures d’époque. Une interprète qui joue les 16 Suites pour clavecin du Caro Sassonne sur un gros Steinway.
Des concerti dégrossis
Nous voilà gâtés. Pratiquement au même moment, l’Opus 6 de Haendel fait l’objet de deux enregistrements on ne peut plus différents, et de très haut niveau. Disons-le tout net, si la prestation survitaminée d’Il Giardino Armonico (Decca) ne nous avait à ce point enthousiasmé, Martin Gester aurait obtenu une Muse d’Or…
Pas si Léger ! (Haendel, Motetti e sonate da chiesa – RosaSolis – Musica Ficta)
Voici une facette moins connue de Haendel, un Haendel italien autour des années 1707 (sauf les sonates de l’opus 5 londonien), intime, avec des arabesques tant violinistiques que vocale. Pourtant, l’enregistrement se lève du pied gauche : dès les premiers traits de violon du Gloria, Rosasolis étale un son incisif, presque grinçant, relativement sec.
