Si c’est pour lui faire de beaux enfants…
Mars 2010. Voici un CD qui aurait pu passer aussi inaperçu qu’un garde suisse fermant une grille versaillaise, qu’un courtisan cherchant une chaise d’affaire, qu’un solliciteur faisant les cent pas devant l’Aile des Ministres. Un digipack élégant mais neutre, un label peu connu et difficilement trouvable en grandes enseignes, une œuvre très, trop fameuse.
“Bacchus ne défend pas d’aimer : et l’Amour nous permet de boire”
Avant de parvenir à cette conclusion bien accommodante, Anacréon – poète de l’Antiquité grecque – se trouve confronté à un terrible dilemme : succomber aux plaisirs bachiques ou bien s’abandonner aux délices qu’offre l’amour. Car tel est l’enjeu de cette petite comédie-ballet que Rameau composa en 1757…
Ecrin de virtuosité pour Bach
Composées aux alentours de 1720, les sonates et partitas pour violon seul de Johann Sebastian Bach requièrent, comme la plupart des œuvres pour instrument solo, une grande virtuosité, poussant l’interprète à explorer et exploiter les moindres possibilités techniques que lui offre son instrument.
La Folle Journée revisitée
On ne présente plus Les Noces de Figaro du divin Mozart, chef d’œuvre musical transcrit de la pièce à succès de Beaumarchais par Lorenzo da Ponte. René Jacobs, à la tête du Concerto Köln, en a dirigé un excellente version il y a quelques années au Théâtre des Champs-Elysées, que BelAir nous propose maintenant en DVD.
Il n’en fait qu’au quintette (2)
L’on connait déjà l’habile savoir faire de l’Europa Galante (qui fêtera ses vingt ans l’an prochain) grâce notamment à ses interprétations sulfureuses mais terriblement sensuelles des Concerti de Vivaldi. L’orchestre de Fabio Biondi nous offre ici de découvrir les Quintettes à cordes d’un compositeur dont l’on ne rattache trop souvent le nom qu’à son seul Menuet du quintette à deux violoncelles en mi Majeur
The Sixteen dans la chapelle
Mieux que le texte convenu de n’importe quelle carte de vœux, ce disque vous fera débuter l’année armé d’un inébranlable optimisme. Car the Sixteen, trop souvent stigmatisés pour leur froideur lisse et leur perfection – si flegmatique qu’elle peut en devenir ennuyeuse – signent ici un enregistrement qui fera date, et qu’une prise de son d’une générosité superlative vient encore renforcer.
L’un des rares disques consacrés au clavicorde
On ne juge pas un livre à la couverture, et un disque non plus. Derrière une pochette dont on serait tenté de dire que nous la trouvons presque hideuse, Mathieu Dupouy, claveciniste et fondateur du label Hérisson nous offre un programme intéressant, interprété avec beaucoup de sensibilité…
Malgoire, amour et beauté
Les enregistrements de Campra sont peu nombreux, surtout en ce qui concerne les œuvres scéniques ; ce n’est donc pas le moindre mérite de ce coffret de figurer parmi les trois seuls existants, malgré quelques coupures dont la plus gênante a été pratiquée dans le prologue…
Et flûte ! (CPE Bach, Concerti – Kossenko, Arte dei Suonatori – Alpha)
Ce deuxième et dernier volume des concertos pour flûte de C. P. E. Bach, attendu après un brillant premier, ne déçoit pas. Dès les premières mesures, le caractère enflammé, Strum und Drang, transparaît ; mais dès l’entrée du soliste on entend que le disque ne sera pas non plus uniforme.
"Mortels dieux, révérez la divine harmonie"
Il a déjà été prouvé plusieurs fois que Bach ne pouvait assurément pas être humain, mais en réalité une incarnation de la musique ; nous ne nous attarderons donc pas à démontrer ce dernier point, pour davantage nous concentrer sur le quatrième tome des Concerts avec plusieurs instruments qu’Alpha et le Café Zimmermann consacrent au divin Cantor…
Magnificat !
On ne présentera plus les protagonistes de ce disque, ni Philippe Pierlot qui ne manque pas de nous enchanter, qu’il soit à la viole ou bien à la baguette, ni le Magnificat, et encore moins son compositeur, qui commence à avoir sa petite réputation dans le milieu, tous des individus très fréquentables, que votre dévoué serviteur ne se lasse toujours pas de louer inlassablement dans ses papiers verts.
Des agréments qui nous agréent
Riche et copieuse, la musique de Jean-Henry d’Anglebert est d’une confondante légèreté, tout en ornements, en agréments. Jamais virtuose à l’excès, souvent d’une densité machiavélique, elle sait nous enchanter très vite. Et il en va de même pour l’interprétation que donne Laurent Stewart de ces trois Suites pour clavecin…
Tendres facéties vénitiennes
Comme il est loin le pesant Adagio en sol mineur qui vous écrase de la fatalité du monde et dont la simple audition des premières notes ne peut que vous arracher un profond soupir auquel s’ajoutent parfois quelques sanglots ! C’est pourtant lui qui nous vient à l’oreille aussitôt que l’on entend le nom d’Albinoni
Sei getreu !
Ce voyage, c’est celui d’un quatuor de solistes d’exception. Françoise Lasserre a choisi comme fil directeur de ce programme le motif de la chaconne, le fameux tétracorde descendant reposant sur quelques notes d’un thème répété, avec parfois une utilisation envoûtante en basse obstinée.
Un nouveau monde…
Superbe idée que celle de cette nouvelle addition à la collection Ambroisie – Naïve en partenariat avec la Cité de la Musique, qui permet aux mélomanes d’entendre les trésors que recèle le Musée de la musique (avec une notice très instructive dévolue à l’instrument). Christophe Rousset est tout à Rameau ces temps-ci.
Un genre musical propre à l’éducation esthétique des dames…
… Voici le jugement, légèrement condescendant, que posait sur les œuvres de Tomaso Albinoni la plupart de ses contemporains. Il est vrai que, n’ayant ni le talent, ni la flamboyance, ni peut-être le goût du faste, des honneurs et des mondanités que Vivaldi ou Geminiani, celui qui se décrivait lui-même comme un simple dilettante veneto de musico di violino poursuivit une carrière discrète…
“Des excès de plaisirs”
Pour le passionné de musique baroque il est souvent des personnages qui demeureront dans le mystère de leur époque. Le temps, n’épargnant en rien les visages, les registres de naissance et la matière vivante, seule la création exprime un semblant d’éternité. Tel est le cas de compositeurs tel Nicola Matteis.
L’orgue est décidemment le roi des instruments
Les Orgues Bernard Aubertin de Saint-Louis-en-l’île avait déjà fait les délices suprêmes de votre humble serviteur, lorsque doucement mis en branle par Gustav Leonhardt, maître incontesté et incontestable de l’instrument, le mois dernier.Voici l’occasion donc de les entendre à nouveau, et dans un répertoire totalement différent
Le jeu en valait la chandelle
Après Händel, Bach ! Parallèlement à une activité de défricheur en matière de musique française – dont une collection consacrée à Lully et une autre à Rameau font état, pour ceux qui n’auraient pas la chance de posséder quelques disques épuisés consacrés à Desmarest ou Gautier de Marseille…
