Retour vers le futur : 2440 ou l’Odyssée de l’Espérance de Louis Sébastien Mercier (1771)
Point de lendemain ! Par cette formule un brin nihiliste Dominique Vivan Denon titrait en 1777 un court roman de jeunesse, ode...
L’Amphithéâtre sanglant, La Lumineuse, Florence Beillacou (20ème Théâtre, Paris – 05/05/2015)
L’âpre saveur de la vie! La formule est mise en exergue du premier chapitre de L’automne du Moyen-âge (1919). Nous ne pouvons que souscrire à la démarche et à la formule à la redécouverte des textes de Jean-Pierre Camus (1584-1652), prédicateur tombé dans l’oubli,…
L’entretien des Muses (Rameau, Pièces de clavecin, Bertrand Cuiller, Mirare)
Nos lecteurs connaissent bien Bertrand Cuiller, que nous avions interviewé il y a longtemps déjà, avant que le grand public ne le découvre comme l’un des clavecinistes les plus talentueux de sa génération. Il avait fait merveille chez Scarlatti… Dans cet opus richement coloré, chantant et fier, impérieux et jouissif, le claveciniste, omniprésent, conteur sans limite, nous livre un Rameau tourbillonnant
Le Louvre doit rester à Paris !
Ce n’est certes pas le Louvre que l’on déménage à Liévin, à 203,7 km de Notre-Dame, mais l’intégralité de ses réserves alors même que le projet initial était de mettre à l’abri (et pourquoi aussi loin ?) les seules œuvres menacées par la crue centennale, et la presse paraît bien discrète si ce n’est quelques échos étrangers et médias spécialisés. Il vaut toujours mieux exécuter au petit jour, à l’heure où les bonnes gens sont encore endormis.
Ambition et débauche (Graun, Haendel, Perti, Porpora, Agrippina, Ann Hallenberg – DHM)
bien plus abouti que les récitals d’autres starlettes idolâtrées, ce disque nous révèle qu’un programme pensé et conçu intelligemment par des artistes qui se sont surpassés avec splendeur, et qui recèle douze airs rares démontrant avec variété et éclat que tout l’opera seria ne se réduit pas à un Haendel et un Porpora.
Ecce homo (Reinhardt Keiser, Markus Passion, Gli Incogniti, Jacques Moderne, Beyer, Sububiette – Mirare)
Bien que le nom de Reinhardt Keiser orne ce disque, cette Markus Passion est sans doute plus ancienne, et pourrait être attribué à Nicolaus Bruhns ou Gottfried Keiser, père de Reinhardt… Quoiqu’il en soit, la version proposée, donnée à Weimar dans les années 1710-1713, eut sans doute pour auguste Kapellmeister Bach lui-même,
Façon puzzle (Paul Scarron, le Roman Comique – 1657)
Comment ne pas être séduit par la vie et l’œuvre de celui qui, au détour d’un chapitre, n’hésite pas à interpeller le lecteur et à le mettre en garde par ces mots : « Je suis trop homme d’honneur pour n’avertir pas le lecteur bénévole que, s’il est scandalisé de toutes les badineries qu’il a vu jusques ici dans le présent livre, il fera fort bien de n’en lire pas davantage ; car en conscience il n’y verra pas d’autres choses. »
Des moustaches à la Joconde ? (Bach, Variations Goldberg, Duo Mélisande – Rochemontès, 01/03/2015)
Initialement composées pour le clavecin, les Variations Goldberg ont été transcrites à de nombreuses reprises. L’idée d’une transcription pour deux guitares respecte l’esprit de l’œuvre tout en renouvelant ses couleurs. Selon un tempo étonnamment lent, comme en suspension, qui aura pu en gêner certains, les deux guitares chantent et se répondent par une complicité absolue.
L’Allée du Roi s’en est allée (décès de Nina Campaneez)
« La grandeur d’un destin se fait de ce qu’on refuse autant de ce qu’on obtient » (F. Chandernagor, l’Allée du...
« Louis a les yeux bleus » : Versailles sur Canal+
De la fin de tournage de la première saison de la série Versailles Du plus grands des héros célébrons les exploits « Fabien »,...
Sondern Barrabam ! (Bach, Passion selon Saint Jean, Herreweghe – TCE, 03/04/2015)
Nul doute que Philippe Herreweghe connaît sa Saint Jean sur le bout des ongles… Ce soir, au Théâtre des Champs Elysées, le chef a livré une vision personnelle, finement ciselée, touchante et fervente, narrative et puissante de cette grande fresque. Force est d’avouer que Philippe Herreweghe a réussi une interprétation marquante. Marquante par son lyrisme intense et sa cohérence : voilà une Passion qui baigne dans un climat de déploration sans s’y complaire.
Déménagement de l’Opéra Garnier à Clichy-sous-Bois et Dubaï
Lors d’une conférence de presse dans les salons du Palais-Royal avant le prochain transfert des services du Ministère de la Culture et du Conseil d’Etat à Fresnes, la Ministre de la Culture a annoncé qu’elle suivrait intégralement les recommandations de la Commission bipartite pour la promotion de la Musique pour Tous…
“Croix, supplices, joie des âmes” (Bach, Passion selon Saint Matthieu, Concert Lorrain, Prégardien – Luxembourg, 25/03/2015)
Avec la Philharmonie Luxembourg, le Grand-duché, qui compte environ un demi-million d’habitants, dispose de l’une des salles de concerts les plus prestigieuses d’Europe. Elle est située sur le Plateau du Kirchberg à Luxembourg-Ville. La Philharmonie Luxembourg, dénommée « Salle de concerts grande-duchesse Joséphine-Charlotte », a été inaugurée en 2005…
Le Crépuscule des Dieux : décès d’Oleg Bryjak et Maria Radner
c’est un ange noir qui a brisé les destins de deux chanteurs que n’avons pas eu l’occasion de suivre sur nos pages du fait de leurs penchants wagnériens : le baryton-basse Oleg Bryjak (54 ans) et son épouse la contralto Maria Radner (34 ans) ont péri dans l’accident du vol de la Germanwings reliant Barcelone à Düsseldorf qui s’est écrasé mardi dans les Alpes. Ils revenaient de Barcelone…
Hibernatus (Keiser, Pomona, Capella Orlandi Bremen, Ihlenfeld – CPO, 2014)
On parle et surtout on entend de plus en plus d’opéras de Keiser pour notre plus grand bonheur, notamment depuis l’extraordinaire resurection du Croesus sous la baguette de René Jacobs en 2000 (Harmonia Mundi). En effet cet immense compositeur a toujours pâti de l’ombre de Haendel (son premier violon et parfois assistant à Hambourg) et de Telemann, son successeur au poste d’ « intendant » au Gänsmarktoper de la grande ville Hanséatique.
Vermeer sur tatami (National Museum Art Center, Tokyo de février à juin 2015)
L’exposition actuellement présentée au National Museum Art Center de Tokyo réunit 83 œuvres de l’Antiquité au XIXème siècle, autour du thème des scènes de genre. Le sujet fait la part belle à la peinture flamande et hollandaise, mais aussi au XVIIIème…
Les sous-titres à genoux (ou du bon exemple du Kabuki-za)
Le Théâtre national du Kabuki de Tokyo (Kabuki-za) – archétype de permanence et de transmission de la tradition, tant au niveau de la pratique interprétative musicale que de la gestuelle ou de la mise en scène – vient à compter de mars de mettre à disposition du public tant japonais qu’étranger un dispositif innovant qui pourrait donner de bonnes idées à nos salles d’opéras. Il s’agit d’une sorte d’écran rectangulaire,…
De l’inadéquation entre ce que l’on voit et ce que l’on entend
L’art de la mise en scène est un art subtil. Il exige non une idéologie prête à porter qui n’est qu’une facilité pour l’esprit, mais la capacité à mettre en adéquation ce qu’une écoute sincère, authentique, personnelle de l’œuvre fait naître en nous, et ce qu’on en donne à voir sur une scène. Il semble cependant que depuis quelques années, la musique baroque se voit régulièrement affublée d’un visuel en total décalage…