Rechercher Newsletter  - Qui sommes-nous ? - Espace Presse - FAQ - Contacts - Liens -   - Bookmark and Share

 

mise à jour

6 janvier 2014

Editorial

Brèves

Numéro du mois

Agenda

Critiques CDs

Critiques concerts

Interviews

Chroniques 

Tribune

Articles & Essais

Documents

Partitions

Bibliographie

Glossaire

Quizz

 

 

 

François Couperin :

portrait par Evrard Titon du Tillet dans ses Vies des Musiciens et autres Joueurs d'Instruments du règne de Louis le Grand (1732, aug. 1743, 1755)

François Couperin. D.R.

L'œuvre d'Evrard Titon du Tillet est tout à fait essentielle à l'étude biographique des grands compositeurs de la fin du XVIIème siècle. Sous forme de courtes notices, parfois mentionnant des anecdotes, l'auteur retrace brièvement la carrière et les œuvres des ces derniers, y compris celles qui ne nous sont pas parvenues. Dans le cas d'un compositeur aussi discret que Couperin, ce texte révèle ainsi que le composteur s'est aventuré dans le genre versaillais par excellence du Grand motet à double chœur. Des trois cycles de Leçons de ténèbres, seules celles du Mercredi Saint nous sont parvenues. Le texte est ici reproduit dans son intégralité, l'orthographe de l'époque a été respectée.

horizontal rule

 

FRANCOIS COUPERIN

Parisien, organiste de la Chapelle du Roi, mort à Paris le 12 septembre 1733 dans la 65ème année de son âge, inhumé en l'Eglise de St Joseph, Aide de la Paroisse de S. Eustache.

 

Son Père, Charles Couperin, organiste de l'Eglise S. Gervais, fut un des meilleurs Organistes de son temps ; il mourut âgé de 40 ans en l'an 1679 et eut pour fils celui dont on parle ici, qu'il laissa âgé de dix ans, et hors d'état d'avoir pu profiter de ses leçons et de son sçavoir ; mais le jeune Couperin trouva en Tomelin, Organiste de l'Eglise S. Jacques de la Boucherie, homme très célèbre de son Art, un second père, qui se fit un plaisir de la perfectionner dans l'Orgue et le Clavecin, et dans la Composition.

François Couperin avoit des dispositions si grandes pour son Art, qu'en peu de temps il devint excellent Organiste, et qu'il fut en possession de l'Orgue qu'avoit son père. Pendant plus de trente ans qu'il a eu cette orgue, il attiroit un grand concours de monde, et d'habiles Musiciens qui l'écoutoit avec beaucoup de plaisir, et qui admiroient son beau génie, et son heureuse exécution.

Le Roi Louis XIV lui donna vers l'an 1700 la place d'Organiste de la Chapelle, et depuis il le reçut en survivance à la Charge de Clavecin de sa Chambre, dont le sieur d'Anglebert est Titulaire. Couperin eu l'honneur de montrer à jouer du Clavecin à M. le Duc de Bourgogne, Dauphin de France, de même qu'à Madame Anne de Bourbon Douairière de Conti, et à M. Louis Alexandre de Bourbon, Comte de Toulouse, qui lui a continué une pension de mille livres jusqu'à sa mort.

Le grand nombre des Œuvres de Couperin, fait connoitre la beauté et la fécondité de son génie. Il a fait graver diverses Pièces de Clavecin, en quatre volumes in-folio ; on peut dire qu'elles sont d'un goût nouveau, et d'un caractère où l'auteur doit passer pour Original. Ces Pièces remplies d'une excellente harmonie, ont un chant noble et gracieux ; et ce chant même a paru si beau et si naturel qu'on a composé des Paroles sur la musique de quelques-unes ; elles peuvent être jouées sur le Violon et sur la Flûte, de même que sur le Clavecin. Ces Pièces ont fait honneur à leur auteur, non seulement dans toute la France, mais encore dans les pays étrangers ; elles sont très estimées en Italie, en Angleterre et en Allemagne. Son divertissement, intitulé Les Goûts Réunis, ou l'Apothéose de Lully et de Corelli eu la même vogue que les Pièces précédente. Ces Livres se vendent chez Christophe Ballard Imprimeur du Roi et chez François Boivin à la Règle d'or rue St. Honoré, de même qu'un livre de Trios de Violons. Couperin a encore fait d'autres Ouvrages qui n'ont point été encore gravés ni imprimés : sçavoir un Concert de Violes, des Cantates, des Leçons de Ténèbres, une grande quantité de Motets, dont douze à grands chœurs ont été chantés à la Chapelle du Roi [hélas perdus, NdlR]devant Louis XIV qui en fut très satisfait, de même que toute la Cour. La demoiselle Louise Couperin sa cousine, Musicienne-Pensionnaire du Roi, y chantoit plusieurs Versets avec une grande légèreté de voix, et un goût merveilleux.

Couperin a été marié à la Demoiselle Marie-Anne Ansaul, dont il a eu deux filles, dignes héritières des talents de leur Père pour toucher l'Orgue et le Clavecin : l'aînée s'appelle Marie-Anne, elle est Religieuse Bernardine de l'Abbaye Royale de Maubuisson près Pontoise ; et la cadette se nomme Marguerite-Antoinette. Le Roi a accordé à celle-ci en faveur de la manière sçavante et admirable dont elle joue du Clavecin, une grâce singulière, c'est la survivance qu'avoit son Père de la charge de Clavecin de la Chambre, qui s'en étoit démis deux ans avant sa mort. (Charge, qui n'avoit été remplie jusqu'à présent que par des hommes.) C'est elle qui l'exerce dans tous les Concerts qui se font dans les Appartements du Roi et de la Reine, le Titulaire étant trop vieux pour en remplir les fonctions. Le Roi a aussi choisi cette Demoiselle pour montrer à jouer du Clavecin à Mesdames de France.

***

 

 

 

Affichage recommandé : 1280 x 800

Muse Baroque, le magazine de la musique baroque

tous droits réservés, 2003-2014