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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre : œuvres pour clavier Jean-Philippe RAMEAU (1683-1764) Les Indes galantes, transcriptions originales pour clavecin Christophe Rousset (clavecin Jean-Henry Hemsch 1761)
63', Ambroisie - Naïve/Cité de la Musique, 2009.
Un nouveau monde...
Dès l'Ouverture, les auditeurs reconnaîtront le style de Christophe Rousset, Rousset, cette force envahissante, ce tsunami clavecinistique au toucher d'une fierté insolente, tranchant comme l'acier, d'une précision millimétrée, avec cette manière particulière de créer une épaisseur par l'accouplement violent des deux lignes (Air Polonais par exemple). Les tempi sont brossés avec allant, hédonistes jusqu'à l'ivresse, emportant les notes dans un tourbillon cristallin grisé par sa danse et ses couleurs. Ces Indes galantes sont celles de l'excitation, du plaisir, de la frénésie, bien loin de certaines interprétations beaucoup plus mesurées et curiales. Mais il serait erroné de songer que Rousset se complait dans une épuisante démonstration de virtuosité (et pourtant, quelle ductilité !), car l'artiste sait jouer des silences, esquissant tendrement la Musette en rondeau dans un demi-sourire qui pousse à tendre l'oreille, caressant d'un tintement l'Air gracieux pour les Amours aux trilles un peu trop réguliers, retenant avec hésitation l'Air tendre pour la rose, presque à contrecœur. Le Rondeau gracieux, d'une timidité couperinienne s'imagine le yeux tournés vers le sol et la moue gênée... Pourtant, le claveciniste est encore plus convaincant dans le mouvement, tel un Tiepolo ou un Fragonard capturant la spontanéité déferlante de l'instant. Ecoutez le martèlement insensé de l'Air pour les Guerriers, martial et bombant le torse de ses graves appuyés, cette Gavotte pour les Fleurs carrée et dansante plus que galante, et bien sûr ces Tambourins dignes presque rageurs qui suivent des Rigaudons troussés d'une main irrésistible. Les ornements sont jetés avec mordant (sans jeu de mots), les articulations souvent ironiques dans les reprises. Une heure est déjà passée lorsque l'on surprend des le fameux Air des Sauvages claudiquant autour du totem, assuré et vif. Il ne manque à ce Rameau-ci qu'une once de poésie et de sensualité, mais l'on ne peut qu'admirer l'opulente Chaconne conclusive, presque orchestrale dans ses timbres, où l'on se surprend à battre du pied. Et l'on se dit, un peu tard, qu'il y avait en réalité 2 grands artistes dans cet enregistrement : Christophe Rousset et un certain Jean-Henry Hemsch, facteur de son état.
Technique : prise de son claire et précise, mettant bien en valeur le superbe instrument.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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