Genre : œuvres pour clavier
Jean-Philippe RAMEAU (1683-1764)
Les Indes galantes,
transcriptions originales pour clavecin
Kenneth Gilbert (clavecin
Donzelague, Lyon 1716)
43'10, Harmonia Mundi, enr. 1979.

Les Indes ronflantes
Ces transcriptions sont de la main même de Rameau et furent
publiées avec l'unique édition de l'opéra, peu après 1735. Le compositeur
regroupait certains airs et danses en quatre grandes suites, qui sont
très partiellement enregistrées ici (16 numéros sur 32). Hélas, il semble que la transcription a étiolé le langage
suggestif ramiste, et le jeu mécanique de Kenneth Gilbert ne fait qu'accroître
une fâcheuse impression de tricotage de luxe. Tempi uniformes, jeu trop
lisse et régulier, maniaque dans les trilles, timide dans les ornements,
toujours propre et retenu. L'ouverture pontifiante et traînarde, la Musette
raide, les Menuets terriblement convenus. Que retenir de ces 40 minutes où
Rameau se mue en Tafelmusik meublant un salon versaillais tandis que les
courtisans jouent au tric-trac ? Peut-être les Sauvages, d'un lumineux
équilibre, ou bien l'Air tendre pour la rose d'une douceur souriante. Le
clavecin même (pourtant un Donzelague de 1716) ne paraît guère à la fête,
accusant un son terne, parfois aigre, manquant de corps et de profondeur.
L'interprète s'ennuie. Et nous avec lui. Si bien que l'on se rattrapera
bien vite avec les débordements énergiques de
Christophe Rousset (Ambroisie) autrement plus percutant.
Technique
: bonne prise de son, mais le clavecin sonne un peu aigre.