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Versailles, la biche et le Titanic

Diane de Versailles – Wikimedia Commons

C’est une anecdote savoureuse, qui réjouit depuis quelques mois tous les amateurs du paquebot englouti, mais a davantage échappé à ceux du Grand Siècle. Une petite réduction en bronze de la Diane de Versailles, statue antique autrefois exposée dans la Grande Galerie de Versailles (et dont l’original est désormais conservé au Louvre), a été retrouvé contre toute attente parmi les débris du Titanic, au niveau des débris de la proue. Elle ornait autrefois le manteau de cheminée du grand salon des premières classes sur le pont A. Clin d’œil de l’Histoire, l’original grec devait être en bronze, comme l’indique le tronc d’arbre qui sert d’étai à la jambe gauche.

Diane de Versailles (détail) – Wikimedia Commons

Pour mémoire, la « Diane à la biche » puis « Diane de Versailles » est une statue de marbre antique, visible au rez de chaussée du Louvre (salle 348 de l’Aile Sully pour être précis), est une superbe copie romaine, plus grande que nature, de l’époque d’Hadrien d’un original grec d’une Artemis chasseresse du 3 ème quart du IVème siècle avant JC parfois attribué à l’Athénien Leocharès sur la base d’une comparaison stylistique avec l’Apollon du Bervédère faite dès le XVIIème siècle et où l’on avança que les deux statues formait une paire (l’historien de l’art Michael Pfrommer la date quant à lui du 2 ème siècle avant JC). La composition centrifuge, la pose dynamique, le mouvement, l’ondulation des cheveux, la virtuosité ferme du drapé en firent l’admiration des puissants depuis bien longtemps.

Diane de Versailles (détail) – Wikimedia Commons

Découverte en Italie, elle est offerte au roi de France Henri II par le Pape Paul IV, et parvient à Fontainebleau par l’intermédiaire de son neveu Carlo Carafa, ambassadeur à Fontainebleau en 1556. Il s’agit donc d’un don diplomatique papal et non d’un achat des collections royales. Sous l’Ancien Régime, la statue connaît immédiatement une grande renommée. Elle est alors exposée dans le Jardin de la Reine à Fontainebleau, puis dans la Salle des Caryatides (salle des Antiques) du Louvre, puis à Versailles dans la Grande Galerie. Elle fut habilement restaurée : en 1602, Barthelemy Prieur repolit les jambes et restaure largement la statue : le nez, les lobes des oreilles, le diadème, les deux bras, la jambe droite (jusqu’au mollet), une partie du pied droit, le carquois. Selon le Louvre, il restaure les flèches les pattes et la tête du cerf, d’autres sources signalent qu’il ajouta le petit cervidé. Elle retourne au Louvre en 1798.

 

 

Viet-Linh Nguyen

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Étiquettes : , , Dernière modification: 4 octobre 2024
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