Furieux (Haendel, Orlando – Mehta, Hammarström, Jacobs – Paris, 19/06/2014)
Voici 2 ans, les heureux avaient pu assister aux représentations à La Monnaie, dans une mise en scène relativement quelconque de Pierre Audi, peu inspiré. Mezzo avait d’ailleurs procédé à une captation. Entre-temps, le disque est paru, dont vous lirez la chronique sur nos pages, superlatif et différent par rapport à la référence des 2 incursions de Christie (Erato et DVD Arthaus).
Vieilles pierres et musique baroque (Laurence Boone à l’Élysée)
Et non, vous ne rêvez pas, et vous n’êtes pas en train de feuilleter la Tribune, les Echos ou le Figaro Economie. Nous voici à parler d’économie. A nouveau site, nouveaux sujets ? La Muse a t-elle été rachetée par un puissant groupe de presse pour faire sienne les éloges sur le caractère accommodant de la politique monétaire européenne depuis la dernière baisse du taux directeurs,…
Dimanche avec Scarlatti
Le dimanche, jour de repos bien mérité, de délassement et de farniente, propice à l’otium latin. L’occasion de ramper après un brunch mondain branché et exténuant vers sa discothèque sous prétexte de la dépoussiérer, de se saisir au hasard du doigt qui caresse les coffrets un gros monceau cartonné, et de se retrouver, un peu par hasard dans la Kk 260 de Scarlatti…
« Vivez, Clorinde vous l’ordonne » (Campra, Tancrède – Schneebeli, Tavernier – Versailles, 07/05/2014)
Bien entendu, l’histoire contrariée de Tancrède et Clorinde d’après la Jérusalem délivrée du Tasse, cette West Side Story des croisades comme la vante les notes de programme, c’est d’abord le Combattimento di Tancredi e Clorinda de Monteverdi, d’une puissance condensée inégalée.
Cougar land (CPE Bach -Sonates – E. Guigues, A. Isoir – AgOgique)
Emmanuelle Guigues nous avait surpris dans un beau Portrait d’Iris couperinien (Paraty) et c’est avec plaisir que nous la retrouvons pour ces trois sonates très tardives pour viole de gambe composées par CPE Bach entre 1745 et 1759 à une époque où l’instrument était désormais bien archaïque.
Présent des dieux (Rameau, Castor & Pollux – Pygmalion, Pichon – Opéra Comique, 21/03/2014)
Pour ce Castor & Pollux que nous suivons de près, puisque nos lecteurs trouverons également la chronique du concert du lendemain plus convaincant au Grand Auditorium de Bordeaux, Raphaël Pichon, fidèle à sa série ramiste, s’attaque à Castor & Pollux dans sa version de 1754, plus resserrée dramatiquement, débarrassée de son Prologue, où l’intrigue est ramenée à son essence…
Manque de graves (Süskind, La Contrebasse – Clovis Cornillac)
On ne présente plus La Contrebasse, publiée en 1981 par Patrick Suskind. Le bref court roman, d’une belle concision, retrace le portrait de ce musicien de l’Orchestre National, où à travers une relation d’amour-haine avec l’instrument sont passés au crible tantôt ironique, tantôt désespéré, le portrait d’une vie d’artiste aux illusions musicales comme amoureuses déçues, à l’amertume d’une Sarabande, solitaire mais en musique.
Passage
En ce dimanche de Pâques, nous saisissons l’occasion de cette fête pour converser un peu avec nos lecteurs, rétablissant la fonction quasi-épistolaire des éditoriaux, dont la nature protéiforme et indéterminée se fait tour à tour article, billet, ou apostrophe. Mais avant de poursuivre, bien que notre Muse soit à l’image de notre République, c’est-à-dire laïque et ne promouvant pas de religion en particulier, force est de reconnaître l’héritage chrétien, qu’il soit dangereusement schismatique du côté des anthems purcelliens…
Attaingnant – Tant que je vivray – Dunford, Eichelberger, Gallon – L’Encelade
Pierre ATTAINGNANT (ca. 1494 – ca. 1552) « Auprès de vous » Musique pour clavier sous le règne de François Ier Pierre Gallon...
Aux sources (Monteverdi, L’Orfeo, Taverner Consort, Parrott – Avie)
C’est un Orfeo remarquablement subtil, raffiné et érudit qu’Andrew Parrott nous convie. Un Orfeo homogène et doux, pastel et lumineux, nimbé de l’éclat de la Renaissance. Si l’on veut situer cette approche à l’emporte-pièce, on la dira totalement opposée aux visions musclées et opératiques à la Haïm (Virgin), ou à la luxuriance triomphante d’un Harnoncourt ou d’un Jacobs.
Stupeur et tremblements (Telemann, Bach – Arsys Bourgogne, Opera Fuoco, Stern – Cité de la Musique, 01/04/2014)
Il est des compte-rendus sur lesquels la plume préfère regagner son encrier, et fuit l’espace immaculé de la feuille. Des soirs de méforme, de relative déception, où même les plus grands peuvent faillir. Alors, on avouera brièvement, avec franchise, qu’Opera Fuoco n’était pas dans son assiette en ce concert du 1er avril…
Fashion victim (Rameau, Platée – Agnew, Beekman, Kermes, Christie, Carsen – Opéra Comique)
C’est à une relecture d’une efficacité endiablée, maîtrisée, un brin cynique, renouant avec la nature satyrique du livret que Robert Carsen s’est attelé. Exit la grenouille des marais et de ses facéties auxquelles nous nous étions habitué, Carsen revient aux sources du livret…
Vernis Martin (Bach, Suites anglaises – Béatrice Martin – Cité de la Musique, 13/03/2014)
Nous voici devant le magnifique Ruckers ravalé par Taskin, avec ses piétements à la droiture cannelée si Louis XVI, contrastant avec les aimables rinceaux sur fonds dorés qui ornent la caisse et au milieu de la luxuriance desquels se nichent quelques aimables angelots.
Un clavecin qui en pinçait pour le luth (Bach, Baumont, Cité de la Musique, 13/03/2014)
On ne s’attardera pas tant que ça sur le fameux Lautenwerk, à propos duquel les lecteurs trouveront un peu plus de matière dans la critique du disque paru pratiquement au même moment, et ces quelques lignes auront plutôt le mérite de rendre compte de ce concert double, puisqu’Olivier Baumont a choisi à la fois d’interpréter des pièces pour clavecin-luth ou luth sur une reconstruction de William Martin (1991) utilisée également pour le CD tout juste paru chez Loreley, …
A charmer les lions (Bach, Suites françaises – B. Rannou – Cité de la Musique, 16/03/2014)
Blandine Rannou. Nous ne cachons pas ici notre admiration pour la claveciniste, pour son éloge de la lenteur, son spleen équilibré et doux-amer, cette manière si unique qu’elle a de laisser sonner puis mourir les notes, en leur conférant profondeur et conviction.
« As with rosy steps the morn, Advancing, drives the shades of night (…) »
Theodora est l’un des oratorios tardifs de Haendel. Créé en 1750, il ne connut qu’un succès d’estime auprès du public londonien, avec 3 représentations. Pourtant, de même qu’avec l’ultime Jephta, cette œuvre, à la fois directe et tendre, compte parmi les plus belles du compositeur, visiblement inspiré par cette trame pourtant d’une désarmante simplicité dû à un Révérend Morell à la plume un brin indigeste.
Michael Kohlhaas : hard-boiled
A l’occasion de sa sortie en DVD, glissons quelques mots sur ce Michael Kohlhaas, qui ne fit pas les délices de la croisette et bénéficia d’une diffusion médiocre dans les salles obscures.