Le triomphe de l’Amour (Leclair, Scylla & Glaucus, van Wanroij, Dubois, Gens, Orfeo Orchestra, Vashegyi – Glossa)
Jean-Marie LECLAIR (1697-1764) Scylla & Glaucus Tragédie en musique en un prologue et cinq actes, représentée à l’Académie...
Le duel des versions : Francesca Caccini, La liberazione di Ruggiero dall’isola d’Alcina (Van Nevel ǀ Sartori ǀ Tozzi)
Etonnante vitalité discographique, et difficulté, en cette ère raffolant des intégrales et raretés, de réellement parler d’inédits. Pourtant l’œuvre est à la fois importante sur le plan musicologique, complexe à restituer en raison du matériau lacunaire, et tout simplement vocalement et dramatiquement belle. L’œuvre ? Un de ces proto-opéras : 1625, quelques années après l’Orfeo montéverdien, à Rome, la fille de Giulio Caccini, soprano virtuose et compositrice, commet cette Libération de Roger, inspirée du Tasse. Une œuvre foisonnante, encore expérimentale, entre les intermezzi de la Renaissance, et la forme opératique en devenir
Douceurs (Charpentier, Messe de Mr Mauroy, Le Concert Spirituel, Niquet – Glossa)
La réalisation est absolument splendide, et l’on y retrouve le Concert Spirituel et Hervé Niquet des grands jours. Inspiré, souple, intense et fluide, le chef sait imprimer grandeur et naturel aux masses chorales, sculpte les textures, joue sur les couleurs des timbres instrumentaux, fait jaillir les échappées solistes ça et là.
En un mot, vivant (De Machy, pièces de viole, Pandolfo – Glossa)
Pour les violistes, Monsieur de Machy fait souvent figure de mystère. Dans cet avant Marais qui marque l’histoire de la musique pour viole soliste, il est le seul à avoir publié sa musique devançant en cela d’un an son illustre contemporain. Pourtant, ces Pièces de viole pour viole seule, en notation sur portées et en tablatures sont rarement jouées, et encore plus rarement enregistrées.
C’est la faute à Voltaire
Janvier – Février 2013. Nous le disions du côté des concerts avec la résurrection de l’Andromaque de Gretry, l’Amadis de Gaule de Jean-Chrétien Bach, le Renaud de Sacchini ou encore le Thésée de Gossec, sans même mentionner la Mort d’Abel de Kreuzer, l’heure est à la tragédie lyrique. Non pas celle que nous autres baroqueux connaissons bien, du monopole lullyste aux créations tardives de Rameau, mais à cette tragédie lyrique entre modernité et tradition …
Une exploration magistrale des opéras du Prêtre Roux
Après un récital fort réussi d’airs d’opéras du Prêtre Roux des mezzos Magdalena Kožená (Archiv) ou Vivica Genaux (Virgin), sans compter la controversée Sonia Prina (Naïve) il y a quelques temps, voici un nouveau pendant dans le registre de soprano par Roberta Invernizzi.
L’Écho retrouvé
Présageant dans sa maxime lapidaire le temps des touristes absents, des cacophonies photographiques et des dialectes multicolores, Arbit Blatas, artiste plastique et laconique observateur du monde, nous livre l’image la plus précise de la Sérénissime délaissée par les hordes qui l’envahissent sans cesse.
Le langage des papillons
En 1708 le armées du déclinant Louis XIV sont battues à Oudenaarde; depuis le début de ce que l’histoire moderne appelle la Guerre de Succession d’Espagne, les prétentions royales de l’archiduc Charles de Habsbourg recueillit les suffrages d’une Catalogne avide d’autonomie. Ce prince est un personnage incontournable pour la vie musicale de son époque et surtout pour l’engouement de sa ville natale, Vienne, pour la musique.
“La langue noble est moins favorable à la musique »
Nombreuses sont les critiques qui ont fusé contre Alexandre Pitra, le librettiste adaptateur de cette Andromaque, tout comme autant de reproches d’inexactitude et d’imprécations contre ce que qualifiera le sulfureux comte Grimm d’ hérésie du goût.
Cum Sancto Spiritu, in gloria Dei Patris
Ne se contentant pas de nous faire simplement entendre les partitions (dans la version autographe de Charpentier) qui nous sont parvenues de cette messe écrite pour l’Assomption de la Vierge (composée entre 1698 et 1702), Hervé Niquet et son Concert Spirituel nous proposent une sorte de reconstitution de ce qu’aurait pu être musicalement la célébration religieuse…
Trop aristocratique…
Il existe de ces petites blagues de très nombreuses versions au disque. La plus récente, sous la direction de Christina Pluhar en compagnie de Philippe Jaroussky et Nuria Rial a reçu un accueil parfois mitigé de la critique en raison de son côté jazzy très marqué et très original (Virgin). Celle de La Venexiana est un peu plus neutre, plus orthodoxe. Claudio Cavina revendique toutefois cette idée de musique légère associée à ces canzonette.
Stupeur et tremblements
Depuis sa résurrection à Beaune en 2006, à Montpellier, puis au TCE en version de concert, Hervé Niquet a eu le temps d’affiner sa lecture de la dernière tragédie lyrique de Marin Marais. Trois ans après le succès d’Alcyone et de sa mémorable Tempeste, le compositeur récidive avec une Sémélé tout aussi audacieuse…
Et si…
Paolo Pandolfo est un gambiste. Mais il aime les 6 Suites pour Violoncelle de Bach. Alors, le temps d’une rêverie poétique qu’il justifie avec brio et tendresse dans un Dialogue imaginaire entre un violoncelle et une viole de gambe, le musicien transpose les tonalités, multiplie les doubles cordes, reconstruit les articulations, ajoute des ornements. Le résultat de l’expérience est grandiose…