“Bacchus ne défend pas d’aimer : et l’Amour nous permet de boire”
Avant de parvenir à cette conclusion bien accommodante, Anacréon – poète de l’Antiquité grecque – se trouve confronté à un terrible dilemme : succomber aux plaisirs bachiques ou bien s’abandonner aux délices qu’offre l’amour. Car tel est l’enjeu de cette petite comédie-ballet que Rameau composa en 1757…
D’amour et de mort (Didon & Enée – Les Arts Florissants, Christie, DVD Fra Musica)
Didon et Enée est à la fois l’un des plus connus et l’un des plus mystérieux opéras du répertoire baroque. La force de sa musique et l’intensité concise du drame ont fait sa renommée. Mais les circonstances de sa création (en décembre 1689 à la Boarding School for Girls de Londres, pensionnat de jeunes filles) demeurent incertaines.
Orfeo ou la régénération (Monteverdi, Orfeo, Les Arts Florissants, Christie – DVD Dynamic)
Inscrit à l’origine de la musique occidentale, le symbolisme de la gamme est la base de toute représentation musicale. L’Orfeo de Monteverdi, alpha de la musique représentative moderne, jongle avec les symboles qui ont été expliqués par Chailley et Viret dans leur thèse. La gamme musicale telle que nous la connaissons est inspirée par un hymne latin carolingien de Paul Warnefriend pour Saint Jean-Baptiste, Ut Quaent Laxis.
30 glorieuses peuvent-elles se résumer à si peu !
Les Arts Florissants, ensemble créé par William Christie, fêtent cette année leurs 30 ans. Durant ces belles années, ils ont enregistré des versions de référence sur tout leur répertoire du XVIIe et du XVIIIe siècle. Alors que d’autres éditent des coffrets pour fêter dignement leur anniversaire, les Arts florissants en cours d’existence ne peuvent le faire qu’en partie. Alors autour du Jardin des Voix créé en 2002 pour favoriser la formation des jeunes interprètes, un programme nous est ici offert de bien trop courts extraits des enregistrements réalisés sous le label Virgin Classics…
Le jeu n’en vaut pas la chandelle…
Une distribution honorable, me direz-vous. Certes, néanmoins… on est toujours condamné, avec ce DVD, à rester sur sa faim. Si Stéphanie d’Oustrac est une excellente Didon, que Sophie Daneman est agaçante ! De même, si les deux Sorcières sont géniales de ridicule, l’Enchanteresse est à peine supportable !
Un peu, beaucoup, à la folie !
Voici la première captation au DVD d’Orlando, l’un des opéras les plus originaux d’Haendel dans sa trilogie de l’Arioste qui comprend aussi Alcina et Ariodante. En effet, cette plongée dans la folie malmène totalement les conventions structurelles de l’opera seria par “de nombreux da capo peu catholiques…
Un vent de fraîcheur
Alors que Danielle de Niese retrouve en ce moment même (jusqu’au 7 février 2008) son rôle fétiche de Cléopâtre à la Monnaie de Bruxelles, Decca nous gratifie d’un joli récital consacré uniquement à des airs italiens et anglais de Haendel. On y retrouve d’emblée ce qui a charmé des milliers d’auditeurs depuis ce Giulio Cesare de Glyndebourne (DVD Opus Arte)…
Campra se retourne dans sa tombe (bis repetita)
Plusieurs années auparavant, William Christie avait ressuscité avec faste et élégance Idioménée du même compositeur aixois. De même, notre Bill national avait brillé dans divers grands motets dont ceux de Delalande, de Mondonville ou de Rameau. On espérait donc beaucoup de ce nouvel enregistrement.
That is the question…
Habituellement, pour les ouvrages lyriques de Rameau, la question de la version qu’on choisira ne se pose pas : les rares fois où deux enregistrements existent, l’un des deux semblent inenvisageable car un peu trop désuet – ainsi, des deux Dardanus, celui de Leppard et celui de Minkowski, ne sait-on d’avance lequel aura la préférence ?
Qu’elle est belle, la ville solitaire !
C’est dans les années 1714 -1715 que François Couperin compose ses Trois leçons de Ténèbres pour le Mercredy Sainct. Ce sont les seules du compositeur qui nous soient parvenues, bien qu’il ait affirmé en avoir écrit un cycle complet. Le Livre des Lamentations est un recueil de complaintes sur la chute de Jérusalem devant les glorieuses légions de Rome, vers – 587.
Il y a du Glenn Gould dans cet homme-là
J’ai toujours eu la vision de Bill, élégant et calme, atteint légèrement de calvitie. Un chef très “tragédie lyrique”, amateur de jolies danses, petites voix claires et sans vibrato, cuisine du Sud et jardinage. Mes amies me disent que je suis restée très 80’s, que les Arts Flo ont bien changé, que le temps des Atys, David et Jonathas et autres Idoménée nobles et froids est révolu. Que le DVD des Indes Galantes décoiffe par rapport à l’enregistrement plus ancien d’Aix.
Christie vs. Hogwood pour un Orlando élégiaque
Orlando est assurément l’un des opéras les plus originaux de Händel. Le livret, tiré du Roland Furieux de l’Arioste, sera bientôt suivi par 2 autres volets tout aussi réussis : Ariodante et Alcina. Orlando relate l’histoire classique du preux paladin Roland passionnément épris de la reine Angélique.
Ils sont fous ces romains !
Il est temps de critiquer cette interprétation désormais presque mythique, tout particulièrement pour la sublime et regrettée Lorraine Hunt dans l’un de ses plus beaux rôles.
Une superproduction Cleopâtre : après Liz Taylor, Danielle de Niese
Tout a sans doute déjà été dit à propos de ce Giulio Cesare désormais d’anthologie. Voilà le spectacle qui a lancé la jeune soprano américaine Danielle de Niese, la soprano qui danse. Voilà le spectacle qui a démontré de manière éclatante que le respect du drame historique n’équivalait pas à une succession pompeuse et statique de tableaux soporifique