Flamboyant (Vivaldi – Opera arias – Hammarström, Concerto de’ Cavalieri, Di Lisa – DHM)
C’est un enregistrement en forme de concert que nous propose le Concerto de’ Cavalieri dans son dernier enregistrement, dans lequel des pièces orchestrales encadrent des airs regroupés en deux parties. Ces derniers puisent à la fois dans de grands classiques du Prêtre Roux (les deux airs d’Orlando Furioso), d’autres moins connus (en particulier ceux du rare Teuzzone)…
Oiseau en plein vol (Sonate Concertate – Affetti Cantabili – Perc.pro)
Le Seicento voit fleurir dans les grandes cités du nord de la Péninsule de nombreux recueils de sonates à un, deux ou trois instruments concertants et basse, modèle bien vite repris par les auteurs de l’Empire germanique. Si le violon commence à assoir son hégémonie de virtuose, d’autres instruments, notamment à vent, peuvent prétendre au même répertoire, que leurs noms soient explicitement mentionnés ou non.
Padre del ciel (L’Aura mia sacra – La Main Harmonique, Bétous – Ligia)
La Main Harmonique est un ensemble vocal créé en 2008 sous l’égide du contre-ténor Frédéric Bétous. L’expression renvoie à une forme de notation vocale en usage à partir de la fin du Moyen Age, la main guidonienne. Guido d’Arezzo (moine bénédictin italien) propose de reporter les combinaisons sonores les plus courantes de son temps sur plusieurs points saillants de la main humaine.
Tamerlan à la cour du roi Guillaume (Haendel, Tamerlano – Cencic, Xabata, Pomo d’Oro – Naïve)
La rivalité des deux conquérants Tamerlan et Bajazet avait inspiré les auteurs de théâtre européens dès le XVIIème siècle. Après le Bajazet de Racine (1672, centré sur un personnage portant ce nom, mais dans une aventure contemporaine sans Tamerlan), l’auteur dramatique français Jacques Pradon écrivit en 1675 un Tamerlan ou la Mort de Bajazet.
Plaisir à l’état pur ! (Fontana, Sonates – Daniel Cuiller – Mirare)
Récréer en interprétant, montrer plus que démontrer, laisser parler la musique, le sujet de cet enregistrement est bien là. Daniel Cuiller à la tête de son ensemble Stradivaria, conduit avec maestria les Sonates a violino ed altri strumenti… de Giovanni Battista Fontana.
The musical Priest (Feileacan, Toss the Feathers)
Toss the feathers, c’est avant tout le nom d’un vieil air de cette verte Erin, de celle immortelle ou recréée, rêvée et fantasmée dans sa difficile lutte contre la domination anglaise qui débuta un beau jour de 1066 lorsqu’un certain Strongbow mit le pied sur l’île.
Cougar land (CPE Bach -Sonates – E. Guigues, A. Isoir – AgOgique)
Emmanuelle Guigues nous avait surpris dans un beau Portrait d’Iris couperinien (Paraty) et c’est avec plaisir que nous la retrouvons pour ces trois sonates très tardives pour viole de gambe composées par CPE Bach entre 1745 et 1759 à une époque où l’instrument était désormais bien archaïque.
Attaingnant – Tant que je vivray – Dunford, Eichelberger, Gallon – L’Encelade
Pierre ATTAINGNANT (ca. 1494 – ca. 1552) “Auprès de vous” Musique pour clavier sous le règne de François Ier Pierre...
Aux sources (Monteverdi, L’Orfeo, Taverner Consort, Parrott – Avie)
C’est un Orfeo remarquablement subtil, raffiné et érudit qu’Andrew Parrott nous convie. Un Orfeo homogène et doux, pastel et lumineux, nimbé de l’éclat de la Renaissance. Si l’on veut situer cette approche à l’emporte-pièce, on la dira totalement opposée aux visions musclées et opératiques à la Haïm (Virgin), ou à la luxuriance triomphante d’un Harnoncourt ou d’un Jacobs.
Le passé d’une illusion
Dans un renversement des valeurs, on avouera de manière iconoclaste que héros de cet enregistrement n’est pas l’interprète, mais l’instrument. Un instrument hybride et ambigu, hermaphrodite, indéfini. On écoute le Prélude en do mineur, qui tient terriblement du luth ou de la guitare avant que le prélude de la suite en do mineur n’apporte une sorte de théorbe un peu atrophié, aux graves bougons.
Un oratorio politique
Nous l’attendions depuis un moment, ce Carlo, donné en concert en décembre 2009 en Norvège, mais surtout dès 2003 dans le cadre du Festival Scarlatti de Palerme avec Europa Galante cette fois-ci et ce malgré des difficultés financières. Nous l’attendions depuis un moment et encore plus depuis que Fabio Biondi avait mentionné cette parution dans un entretien qu’il nous avait accordé.
Beauté des repons (Gesualdo, Responsoria 1611, Herreweghe – Phi)
Certes la musique de Gesualdo bénéficie de l’admiration singulière de Stravinsky, mais reste assez mal connue et sa discographie n’est pas pléthorique, loin de là. Cet enregistrement est à marquer d’une pierre blanche tant cette intégrale des repons des ténèbres pour la semaine Sainte rend hommage au compositeur.
« Mon âme entend et voit comme tout jubile et rit pour magnifier le Créateur » HWV 207
L’on connaît Haendel pour ses oratorios (Le Messie), comme grand dramaturge des harmonies, déployant dans ses opéras de luxuriantes couleurs d’affects et de sentiments. Haendel dépeint par sa musique les fastes de la cour, la grandiloquence italienne comme la rosée fraîchement éclose, et magnifie la tragédie…
Haendel – Poro – Europa Galante, Biondi – Opus 111
Georg-Frederic HAENDEL (1685-1759) Poro, Rè dell’Indie Dramma per musica HWV 28, en trois actes, livret adapté par Antonio Salvi de...
Une nation de musiciens (Cabezon, Doulce Mémoire – Ricercar)
On oublie trop souvent que l’Espagne est une nation de musiciens au même titre que l’Italie, la France ou l’Allemagne. De nombreux compositeurs essentiels se sont succédés et ont contribué aux grandes mutations de la musique européenne : Diego Ortiz, Tomas Luis de Victoria, Juan Bautista Cabanilles, Antonio Soler, Isaac Albeniz, Manuel de Falla…
L’Everest du violoniste
Les sonates du Rosaire de Biber sont au violoniste ce qu’est l’Everest à l’alpiniste. Florence Malgoire relève le défi en s’attaquant à un véritable monument de la musique pour violon, une œuvre hors-norme et sans commune mesure. Avec ses quinze sonates, Biber innove et fait faire un grand pas à la littérature pour violon de son époque, personne avant lui n’étant allé aussi loin dans l’exploration de l’instrument.
Entre tradition et renouveau (Gossec, Thésée, Les Agrémens, Guy van Waas – Ricercar)
En cette seconde moitié du XVIIIème siècle, l’usage se développa à Paris de procéder à de nouvelles orchestrations d’ouvrages anciens, et de confronter lors des représentations le répertoire traditionnel aux œuvres nouvelles issues du même livret, toutefois généralement remanié.
Animal savant (Bach, Corette, Geminiani, Transfigurations, Les esprits animaux – Ambronay)
Il y avait eu un Telemann de bon aloi (Ambronay éditions). Convaincant mais un peu sec. Et voici les Esprits Animaux qui nous reviennent pour des transfigurations. Pour commencer, il faut bien avouer que le titre de ce programme qui ouvre la voie à un pot pourri allant « de la passacaille à la fugue, de la sonate aux chansons à boire, de la partition à l’improvisation » semble un prétexte à une plongée personnelle dans l’univers baroque…
Jubilate (Julia Lezhneva, Il Giardino Armonico – Decca)
Mea culpa Julia. Nous avons laissé de côté cette parution, sur un coin d’étagère, après une première écoute très partielle qui ne nous avait pas convaincus, en particulier l’ouverture du disque, avec les rodomontades nerveuses et excitantes mais bien vaines du “In Furore”, dévalant les doubles croches avec boulimie. Ca remue, ça secoue, mais une certaine fatuité superficielle nous a rebutés.
