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mise à jour 6 janvier 2014
| Tragédie-Ballet
[III, 303][bis]
On appelle ainsi une Tragédie, qui doit
être accompagnée de Chants & de Danses.
Tragédie-Lyrique
[III, 304][bis]
Voyez OPERA. On ne sera pas fâché de trouver ici ce que M. de Votaire dit de ce
Spectacle, & de ses observations qu'il y fait. L'Opera, dit-il, est un
Spectacle aussi bizarre que magnifique ; où les yeux & les oreilles sont
plus satisraites que l'esprit ; où l'asservissement à la Musique rend nécessaire
les fautes les plus ridicules ; où il faut chanter des Ariettes dans la
destruction d'une Ville, & danser autour d'un tombeau ; où l'on voit le
Palais de Pluton, & celui du Soleil, des Dieux, des Démons, des Ma-
[305]
giciens, des prestiges, des Monstres, des
Palais formés & détruits en un clin-d'oeil. On tolere ces extravagances ;
on les aime même, parce qu'on est là dans un pays de Fées ; & pourvu
qu'il y ait du Spectacle, de belles danses, une belle Musique, & quelques Scènes
intéressantes, on est content. Il seroit aussi ridicule d'exiger dans Alceste,
l'unité de lieu, de tems, & d'action, que de vouloir introduire des danses,
des Démons dans Cinna, ou dans Rodogune. Le vice de notre Opera,
dit-il encore, c'est qu'une Tragédie ne peut être par-tout passionnée ; qu'il
faut du raisonnement, du détail, des événemens préparés, & que la
Musique ne peut rendre heureusement ce qui n'est pas animé, & ce qui ne va
pas au coeur.
L'art du Musicien n'est pas moins nécessaire
pour la composition d'une Tragédie-Lyrique, que le génie du Poëte. Ils
doivent concourir l'un & l'autre à faire un même tableau, & à rendre,
par les moyens propres à leur art, les mêmes idées & les mêmes sentimens.
Le Poëte trace le plan, & donne l'ordonnance. C'est au Musicien à mettre
le coloris, & à faire paroître les objets sous les traits qui leur sont
propres. Selon la judicieuse remarque de l'Auteur du Spectacle des beaux Arts,
le Musicien est soumis pour la composition de son récitatif & de son chant,
aux même régles que l'est le Poëte lui-même pour la composition de son Poëme.
Il ne doit pas se contenter de donner une expression vague aux paroles du Poëte.
Il doit mettre de l'unité, de la marche, de la progression ; en-
[306] fin un ensemble, un tout dans sa composition, de maniere qu'il y ait une gradation sensible d'intérêt dans le plan Musical, ainsi que dans le Poëme. Pour cela il faudroit, selon le même Auteur, éteindre & supprimer l'Harmonie & le chant du récitatif, & donner plus d'éclat & de saillie aux airs. Les Vers devroient être rendus plutôt d'un ton de déclamation, que d'un chant soutenu & travaillé. Les morceaux destinés à former les airs, en sortiroient mieux, au lieu qu'ils sont, pour l'ordinaire, ensevelis & noyés dans le récitatif. Une régle excellente pour le Musicien, c'est de ne donner un mouvement marqué, un chant vif & saillant, en un mot, un caractère, qu'aux traits principaux du Poëme, & de chercher seulement un ton de déclamation analogue & propre à l'accent & au génie de la langue, pour tout ce qui n'est que de récit. Il doit se conformer à la nature ; être simple dans son récit ; énergique dans les morceaux de passion & de sentiment. Ainsi dans le langage ordinaire, & dans la bonne déclamation Théâtrale, la voix a peu d'inflexion, lorsqu'elle rend des choses indifférentes ; mais elle s'éleve & devient forte dans les mouvemens de passion.
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