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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre : récital Claudio MONTEVERDI (1567-1643) "Teatro d’Amore" Toccata, “Ohimè ch’io cado", “Pur ti miro" , “Damigella tutta bella", “Amor" (Lamento della Ninfa, Rappresentativo),“Si dolce è’l tormento", Sinfonie & Moresca, “Interrotte speranze", “Chiome d’oro", “Oblivion suave", “Hor ch’el ciel e la terra", “Tempro la cetra", Ballo, “Con che soavità", “Vago augelletto, che cantado vai", “Zefiro torna"
Nuria Rial (soprano) Philippe Jaroussky (contre-ténor) Cyril Auvity, Jan van Elsacker (ténors) João Fernandes (basse)
L’Arpeggiata Direction Christina Pluhar
59'46, Virgin Classics, 2009
Monteverdi, cheek to cheek
Pour apprécier la réinterprétation de Christina Pluhar, il faut savoir oublier la musicologie, même si la harpiste sait passer du plus baroqueusement traditionnel (un "pur ti miro" passionné et sensuel entre Nuria Rial, Philippe Jaroussky) au plus… superbement débridé. C'est avec enthousiasme que nous nous sommes surpris à faire tournoyer une collègue sur les sur basses obstinées du "Ohimè ch'io cado" et "Chiome d'oro" que des profanes de peu de foi prendraient aisément pour du latino-jazz tant la ligne de basse a été remaniée avec espièglerie. Jaroussky s'en donne à cœur joie dans l'Ohimè, renouant avec le timbre enfantin et androgyne, bowmanisant dans les aigus, de ses débuts (rappelez-vous sa participation au Sedecia de Scarlatti), et très proche finalement de la voix aérienne et pure de Nuria Rial. Le contre-ténor livre également un magnifique "Oblivion suave", d'une tristesse languissante. Les deux artistes mêlent également leurs voix dans le duel troublant d'un "Zefiro torna" plus caressant que virtuose en dépit du soutien instrumental vigoureux. Parmi les autres scènes de ce théâtre, on distinguera la sautillante innocence villageoise du "Damigella tutta bella", qui délaisse les bergères de cour pour la clef des champs, l' "Amor" sur basse obstiné tiré du Lamento della Ninfa à l'ambiance noble et désespérée même si Nurial Rial y manque de profondeur, surnageant au-dessus des soupirs intercalés de ses collègues. Et puis il y a l'évanescence suggestive du "Sì dolce è'l tormento" strophique murmuré par un Philippe Jaroussky décidément olympien (et tellement plus nuancé que lorsqu'il dévale avec aisance les cascades d'arpèges vivaldiens). L'Arpeggiatta privilégie les cordes, pincées ou non, la vision est très rythmée, bondissante, un peu sèche, sauf dans le sombre "Interotte speranze". L'optique swingante et relâchée convient plus ou moins bien aux pièces sélectionnées : la majestueuse Toccata des Gonzague perd sa majesté, la Sinfonie et la Moresca aussi extraites de l'Orfeo paraissent précipitées. Toutefois, on admire le psaltérion argentin et le cornet swingant qui se lie avec chaleur dans un Ballo d'une désarmante candeur en notant avec une irritante joie l'intrusion fréquente de percussions parfois peu catholiques ("Zefiro torna") qui confèrent à l'ensemble un côté populaire d'Amérique latine que Christina Pluhar apprécie particulièrement. En bref, ce Teatro d'amore empli de couleurs et d'audacieuse vitalité, où les pièces s'enchaînent avec fluidité, fera songer à la provocante moue des macarons et des baskets versaillais du Marie-Antoinette de Sofia Coppola. Nous avons choisi de les croquer à pleines dents (les macarons, non les baskets).
Captation en concert © Virgin Classics Technique : enregistrement clair et précis, assez neutre.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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