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6 janvier 2014

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Chronique Concert

All’improviso :

Chaconnes, bergamasques et un peu de folie...

© Ribes & VO Van Tao

Lucilla Galeazzi : A vita bella

Maurizio Cazzati : Ciaccona

Improvisation : Follia

Lucilla Galeazzi : Voglio una casa

Claudio Monteverdi : Ohimè ch’io cado

Giovanni Girolamo Kapsberger : Toccata Arpeggiata

Luigi Pozzi : Cantata sopra il Passacaglio

Marcello Vitale : Tarantella a Maria di Nardo

Traditionnel des Pouilles : La Caprinese

Improvisation : Bergamasca ; Canario

Claudio Monteverdi : Si dolce e ’l tormento

Andrea Falconiero : Suave Melodia

Lucilla Galeazzi : Sogna, fiore mio

Traditionnel : Tarantella italiana

Marcello Vitale : Moresca

Mattei / improvisation : La dia spagnola

Barbara Strozzi : L’Eraclito amoroso

Giovanni Felices Sances : Presso l’onde tranquillo

Improvisation : Turlurù

Kapsberger / improvisation : Kapsberger

Improvisation : Ciaccona

Improvisation : Ninna nanna sopra la Romanesca

 

Philippe Jaroussky, contre-ténor

Lucilla Galeazzi, chant

Gianluigi Trovesi, clarinettes jazz

Christina Pluhar, théorbe et direction

Anna Dego, danse

 

L’Arpeggiata

 

9 juin 2008, Cité des Congrès, Nantes

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Melting pot

Voici un concert qui ne se raconte pas, il fallait y être. Et puisque le Printemps des Arts avait investi pour l'occasion la salle 800 (soit près de deux fois plus de places qu’au Musée des Beaux-Arts), beaucoup y étaient. Que faire alors pour en donner un compte-rendu ? Faudrait-il passer en revue tous les morceaux, alors que c’est avant tout une impression d’ensemble qui a séduit, et conquis l’ensemble du public ?

Il faut bien avouer que la majorité des personnes présentes étaient venues écouter Philippe Jaroussky.  Pourtant, c’est le groupe entier qui a plu, avec L’Arpeggiata, sa chanteuse “populaire”, son clarinettiste, son contre-ténor voire... sa danseuse. Sur ce dernier point, force est de constater que les danses n’eurent pas le succès escompté, apportant peu à la musique et au spectacle, tout en n’étant même pas esthétiques à contempler. Quoique... lors d’un bis qui restera sans doute fameux, Philippe Jaroussky est venu sur scène dansant à la manière d'une parodie en tenant une robe qu’il ne portait d'ailleurs pas, ce qui a provoqué un grand moment d’amusement.

La reine de la soirée semble avoir été Lucilla Galeazzi. Dès les premiers mots du premier morceau - chantés hors scène, et qu’on entendait se rapprocher depuis le lointain - jusqu’aux derniers du dernier bis, l'artiste a su nous captiver avec un chant sensible, simple, et beau, un art de s’impliquer et d’impliquer le public, réussissant même à faire chanter toute la salle en reprenant “Volgia una casa” en bis, un exploit dans un concert a priori "classique" qui rappelle qu’aux XVIIème et XVIIIème, le public chantait ou parlait. Si cette deuxième pratique est relativement bien conservée, on observe aujourd’hui plus rarement la première.

Quel ravissement aussi, que d'entendre ce numéro d’improvisation sur “Turlurù” avec Gianluigi Trovesi  finir par un pied de nez ! La clarinette jazz a dans l’ensemble su se placer au bon moment, et Trovesi, d’une sobriété assez étonnante dans sa personne, avec un jeu gardant la bonne mesure, a très bien su percevoir le moment où mettre « un peu de folie », comme disait le programme. Seul raté, le premier “Ohimè ch’io cado”, où la fusion Arpeggiata – clarinette – Jaroussky n’a pas opéré. Heureusement, il a été repris en bis, et avec tant de justesse que cette performance additionnelle effacait aisément dans notre mémoire l'autre essai.

Jaroussky y a fait preuve de son humour en essayant, à l’exemple de Lucilla Galeazzi, de faire chanter la première phrase de la belle pièce de Monteverdi au public nantais, sans autre réponse, évidemment, que des rires. Les premières interventions du célèbre contre-ténor n’ont pas tant enchanté que celles de Lucilla, mais il a livré un morceau d’anthologie avec son improvisation jazzy au milieu de “Presso l’onde tranquillo”. L’Eraclito amoroso était aussi, bien que plus sobre, un beau moment. Hélas, le programme n’a pas jugé utile d'en donner le texte ni la traduction. Dans l’ensemble, on regrettera tout de même un certain manque de sincérité et un air un peu trop poseur, contrastant avec la spontanéité de Luccilla Galeazzi. Là encore, ce sont les bis qui ont beaucoup apporté sur ce plan.

Pari gagné, en tout cas, pour L’Arpeggiata, qui a amplement démontré sa maîtrise et son talent. En effet,  il faut faire preuve d'un certain génie pour pouvoir improviser ainsi en groupe et réussir à fusionner des styles si différents, même si l’on imagine le travail qu’il peut y avoir derrière. On regrettera néanmoins une erreur de placement stratégique de la violoniste Aira Maria Letipuu qu’une grande partie de la salle a très mal entendue : pourquoi diable aller la mettre presque de dos ? D’autant que ce qu’on a réussi à entendre laissait deviner qu’on ratait quelque chose !

Découverte pour certains, confirmation pour d’autres, la soirée aura été riche pour tous, et l’enthousiasme total, tant du côté des musiciens que de l'auditoire.

 

Loïc Chahine

 

 

 

Affichage recommandé : 1280 x 800

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