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mise à jour 20 janvier 2014
| Genre : musique religieuse Antoine BOESSET (1587-1643)
"L’Archange & le Lys" Messe & Motets d’Antoine Boesset
Antoine BOESSET (1587-1643) Manuscrit "Deslauriers" (1650-1660): Messe à quatre du 11e mode Anna mater matris redemptoris nostri
Domine salvum fac regem Magnificat Avec mater pia Salve Regina
Quam pulchra es Dixit Dominus Sancta Maria
Antiphonier de Montmartre (1643) : Missus est Gabriel Angelus Ave maria gratia plena Ecce ancilla Domini Gabriel Angelus
Etienne MOULINIE (c.1600-c.1670) Meslanges de sujets chrestiens (1658) : "Dum esset rex", "Beata Dei genitrix"
Giuseppe GIAMBERTI (1600-1662) Antiphonæ (1650) : "Similabo eum viro sapienti", "Veni electa mea"
Henry DU MONT (1610-1684) Cantica sacra (1652) : "Allemanda gravis", "Symphonia a quatro viole" Meslanges (1657) : "Prélude"
Anonyme Visitat Maria Elisabeth (probablement composée par Guillaume Bouzignac)
Caroline Bardot, Juliette Perret (dessus), Marie Pouchelon, Lucile Richardot (bas-dessus)
Ensemble Correspondances : Myriam Rignol, Pau Marcos (dessus de viole), Laurent Dublanchet (ténor de viole), Victor Aragon (basse viole), Lucile Perret, Matthieu Bertaud (flûtes à bec), Diego Salamanca (théorbe), Sébastien Daucé (orgue et virginal)
Direction Sébastien Daucé.
68’, Zig-Zag territoires, enregistré en 2011.
Qu'elle est belle, la ville solitaire !
Mêlant étroitement le contrepoint à des passages concertants ou plus solistiques, la Messe du 11e mode témoigne du goût de l’époque pour des œuvres brèves, peu développées mais soignées à l’extrême et dont un voile de profond recueillement enrobe les accents d’exaltation. Par un important travail de recherche effectué sur le mélange des timbres et les couleurs sonores, les musiciens réunis autour de Sébastien Daucé restituent à cette messe une grande force, mais toujours nuancée de douceur. L’absence de voix vraiment grave rehausse la légèreté de celles de Caroline Bardot et Juliette Peret, et la prédominance du registre aigu favorise la transparence de l’écriture ; les furtifs frottements harmoniques qui la caractérisent sont alors rendus particulièrement saillants. Construit sur un dialogue solo-tutti, le "Gloria" permet d’apprécier la très belle conduite vocale de Lucile Richardot qui, d’une voix délicieusement suave et sûre, participe à l’édification d’une polyphonie expressive car bien soutenue. C’est également dans ce chant que l’engagement ornemental se fait le plus sentir, les autres motets étant marqués d’une certaine sobriété, notamment de la part des chanteuses. Les agréments instrumentaux, et généralement ceux des flûtes, sont quant à eux trop souvent estompés par une prise de son par ailleurs bien équilibrée. Si, en dépit d’une diction exigeante, les plain-chants issus de l’Antiphonier de Montmartre peinent à convaincre par un déroulement au rythme un peu mécanique, les deux motets du romain Giamberti s’avèrent riches en contrastes rythmiques – qui rappellent les alternances binaire/ternaire chères à la Renaissance - et en mélodies envoûtantes, presque incantatoires. L’intéressante ligne de basse ouvrant le "Veni electa mea" aurait sans doute méritée d’être davantage mise en avant pas Victor Aragon, afin de faire ressortir les dissonances effleurées par la voix, suscitant de rapides frissons. Les pièces instrumentales de Henry Du Mont attestent de la réelle préoccupation de l’ensemble Correspondance à rechercher un son, une matière sonore ayant une texture et une épaisseur malléables. Elles témoignent également du plaisir manifeste qu’éprouvent ces musiciens à jouer ensemble et à instaurer un dialogue cohérent, au sein du consort de violes dans le "Prélude", mais aussi avec les flûtes dans la "Symphonia" où l’intimité des timbres est troublante. L’ensemble Correspondances poursuit donc par ce second enregistrement l’exploration du répertoire sacré de la France du XVIIe siècle ; le respect qu’il porte à ces œuvres exigeantes, les sérieuses recherches effectuées sur les partitions et les possibilités d’interprétation lui a permis de leur restituer la profondeur louée par tous les contemporains de Boesset. Le caractère dominant reste en effet celui du recueillement et de l’intime action de grâce, loin de toute démonstration. Outre de réelles qualités interprétatives, l’enregistrement est accompagné d’un livret extrêmement bien renseigné et rédigé dans un esprit clair et concis.
Autres enregistrements recommandés : prise de son respectueuse des différents timbres, permettant d’apprécier la richesse des mélanges et de l’harmonie, bien que les instruments prennent parfois le pas sur les voix.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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