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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Festival
Lumières sur la Chapelle Sixtine Doulce Mémoire, dir. Denis Raisin Dadre
© François Zuidberg, 2012
Cristobal de Morales
Leçons de ténèbres, office du Samedi Saint
Doulce Mémoire, dir. Denis Raisin Dadre
25 août 2012, Eglise Saint Jacques, Asquins Les promesses de l’aube Doulce Mémoire parvient à établir après à peine quelques mesures une atmosphère intense et fervente. Nous ne reviendrons pas sur les conditions de l’exécution de ces leçons lors de la Semaine Sainte, ni sur le rituel de l’extinction progressive des bougies, dont une évocation est proposée ici, et que Denis Raisin Dadre a évoqué longuement avec nous lors de notre entretien. On est happé par l’indiscutable cohérence des pupitres, le très subtil halo des flûtes qui se fondent aux voix, les enveloppant de leur douceur discrète, se confondant souvent avec elles, prolongeant de leur timbre velouté le souffle des voix humaines. La familiarité de l’ensemble avec cette œuvre depuis près de 10 ans est flagrante à l’écoute de la clarté de la polyphonie, la beauté grave et fervente du chant, d’une verticalité dynamique. Les mélismes se révèlent aériens, l’équilibre du contrepoint ne sacrifie pas la densité à la lisibilité et le choix des tempi, naturels et fluident, évitent l’écueil d’une interprétation trop monotone ou saccadée.
église Saint-Jacques le Majeur, Asquins © Muse Baroque, 2012 Ces leçons se consument dans un mysticisme sulfureux, et en dépit de la complexité de l’écriture, procurent une expérience auditive et émotionnelle immédiatement perceptible par le public, et encore accrue par la "mise en scène" - nous préfèrerons le terme de restitution contextuelle - indispensable pour préserver ce moment de communion et d’attente du renouveau de la tentation du simple concert qui en nierait le sens. Qu’ajouter à cela ? Le cycle des 3 leçons, entrecoupé des repons en plain-chant et de très brefs passages instrumentaux, hélas assez courts du fait des contraintes organisationnelles, se révèle ainsi envoûtant, d’une force spirituelle intacte, hymne de déploration et d’espoir qui débouche sur la promesse de l’aurore avec un Benedictus et Miserere évoquant le matin et l’office de Laudes. Et lorsque ce dernier se termine, le fracas du strepitum, bruit remémorant le tremblement de terre qui suivit la crucifixion, surprend par sa soudaine violence une assistance subjuguée.
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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