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6 janvier 2014

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Chronique Festival

 

 

Lumières sur la Chapelle Sixtine

Doulce Mémoire, dir. Denis Raisin Dadre

 

© François Zuidberg, 2012

 

Certes, le petit village d'Asquins, qui ne compte pas même 300 âmes, ne peut rivaliser avec la Vatican, et l'église Saint-Jacques le Majeur ne saurait rivaliser avec la Sixtine en dépit des fresques du XVe découvertes dans la sacristie... En dépit de son aspect extérieur, l'église remonte au XIIe siècle, et vit sans doute les départs des pèlerins. Les festivaliers bruissent. Le petit tertre de l’église, déserté voilà quelques heures, est soudain empli d’une foule souriante et impatiente, qui n’en admire pas moins les proportions harmonieuses de la façade XVIIIe, d’une simplicité noble. Le temps est changeant, un soleil triomphant a toutefois dégainé ses rayons, et par-delà le muret de pierre, on aperçoit Vezelay et son Abbatiale, sentinelle silencieuse perchée sur sa colline. Les étendards roses et bleus des Rencontres claquent au vent, et nous cherchons notre place dans la nef, avant d’en découvrir le numéro près d’une sorte de stalle, boiserie cerclant un pilier. Les instrumentistes réchauffent leurs flûtes, l’église, plongée dans les ténèbres, ses vitraux recouverts, dégage une impression irréelle de mystère, comme si le porche se faisait frontière, engloutissant l’insouciance estivale et sa lumière dans une pénombre austère.

Cristobal de Morales

 

Leçons de ténèbres, office du Samedi Saint

 

Doulce Mémoire,

dir. Denis Raisin Dadre

 

25 août 2012, Eglise Saint Jacques, Asquins

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Les promesses de l’aube

Doulce Mémoire parvient à établir après à peine quelques mesures une atmosphère intense et fervente. Nous ne reviendrons pas sur les conditions de l’exécution de ces leçons lors de la Semaine Sainte, ni sur le rituel de l’extinction progressive des bougies, dont une évocation est proposée ici, et que Denis Raisin Dadre a évoqué longuement avec nous lors de notre entretien.

On est happé par l’indiscutable cohérence des pupitres, le très subtil halo des flûtes qui se fondent aux voix, les enveloppant de leur douceur discrète, se confondant souvent avec elles, prolongeant de leur timbre velouté le souffle des voix humaines. La familiarité de l’ensemble avec cette œuvre depuis près de 10 ans est flagrante à l’écoute de la clarté de la polyphonie, la beauté grave et fervente du chant, d’une verticalité dynamique. Les mélismes se révèlent aériens, l’équilibre du contrepoint ne sacrifie pas la densité à la lisibilité et le choix des tempi, naturels et fluident, évitent l’écueil d’une interprétation trop monotone ou saccadée.

église Saint-Jacques le Majeur, Asquins © Muse Baroque, 2012

Ces leçons se consument dans un mysticisme sulfureux, et en dépit de la complexité de l’écriture, procurent une expérience auditive et émotionnelle immédiatement perceptible par le public, et encore accrue par la "mise en scène" - nous préfèrerons le terme de restitution contextuelle - indispensable pour préserver ce moment de communion et d’attente du renouveau de la tentation du simple concert qui en nierait le sens.

Qu’ajouter à cela ? Le cycle des 3 leçons, entrecoupé des repons en plain-chant et de très brefs passages instrumentaux, hélas assez courts du fait des contraintes organisationnelles, se révèle ainsi envoûtant, d’une force spirituelle intacte, hymne de déploration et d’espoir qui débouche sur la promesse de l’aurore avec un Benedictus et Miserere évoquant le matin et l’office de Laudes. Et lorsque ce dernier se termine, le fracas du strepitum, bruit remémorant le tremblement de terre qui suivit la crucifixion, surprend par sa soudaine violence une assistance subjuguée.

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Vers le sommaire du Festival

 

Viet-Linh Nguyen

 

Le site officiel du Festival : www.rencontresmusicalesdevezelay.com

 

Le site officiel de l'ensemble : www.doulcememoire.com

25 août, Basilique Sainte-Marie-Madeleine, Vézelay, 20h : J.S. Bach, La Passion selon Saint-Matthieu, Arsys Bourgogne, Les Talens Lyriques, dir. Pierre Cao

 

26 août, Basilique Sainte-Marie-Madeleine, Vézelay, 11h : Participation musicale à l’office de la basilique, Arsys Bourgogne, Le Concert Lorrain, dir. Pierre Cao

 

 

 

 

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