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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Concert Purcell, Blow et alii, Récital d'orgue, Gustav Leonhardt
Gustav Leonhardt - D.R.
Georg Muffat (1653-1704) Henry Purcell (1659-1695) John Blow (1649-1708) Abraham Van den Kerckhoven (1618-1701) Johann Caspar Ferdinand Fischer (1656-1746)
G. Muffat Toccate I, II, V et XI
H. Purcell Voluntary en sol majeur, Voluntary for the Double organ
J. Blow Three Voluntaries
A. Van den Kerckhoven Fantaisie en ut mineur et en mi mineur
J. C. F. Fischer Chaconnes en fa majeur et en la mineur.
Rappel: Une pièce probablement de Heinrich Scheidemann (1595 – 1663)
Gustav Leonhardt (orgue) Orgue Bernard Aubertin
17 septembre 2009, Eglise de Saint-Louis-en-l'Ile, Paris. “Blest Spirits, tell” — William Fuller La vie pourtant belle — car comment imaginer se plaindre quand nous est donnée l’occasion d’aller entendre Gustav Leonhardt deux soirs de suite? — du critique musical n’est pas une vie facile. Pas facile quand nous devons écrire sur un enregistrement auquel il manque peu de choses pour nous plaire, mais auquel il manque justement ce peu de choses. Pas facile quand nous devons chroniquer un concert dont on se sait insensible au répertoire. Et pas facile surtout quand il s’agit de décrire l’indicible. Car le troisième concert du domaine privé Gustav Leonhardt organisé par la Cité de la Musique, tenait vraiment de l’indicible. Avouons-le, tout chamboulés encore du concert de la veille, nous nous attendions à beaucoup. Et, si Monsieur Leonhardt a encore une fois déjoué toutes nos attentes, nous surprenant une fois de plus, nous avons immédiatement été happés une fois encore. Tandis que toute l’assistance était tournée vers les orgues, la tête levée, fixant une machinerie qui ne laissera jamais apparaître son opérateur sinon pour de rapides passages lors des applaudissements, un son pur, sorti d’on ne sait où, envahit toute l’église. Et toujours le toucher délicat de G.L., sa simplicité éminemment musicale. Parfois les claviers semblent à peine effleurés (Voluntary en sol majeur de Purcell, calme apaisé après la tempête de la première Toccata de Muffat), avec un son clair et cristallin, parfois l’énergie est forte (Toccata II de Muffat), emportée par une puissance qui se contient à peine, consciente de ce qu’elle pourrait faire mais qu’il n’est pas nécessaire de pousser jusqu’à son terrible terme. Mais jamais la tension ne se dissipe-t-elle, jamais la ligne ne se perd-elle, et chaque note, chaque élément pesé, mesuré est emporté par un souffle presque divin. Et l'on sent l’organiste s’élevant vers des hauteurs lointaines, sans pour autant jamais perdre son ferme appui sur le sol, les deux s’équilibrant avec justesse. Les couleurs varient, fortes et éclatantes dans les Toccate, douces, calmes, intimes dans la deuxième Fantasia de Kerckhoven, oscillant entre douleur et réflexion sur celle-ci (première Fantasia), tendres et graciles dans les chaconnes de Fischer, et nos perceptions des choses varient avec elles, et tout nous apparaît sans cesse si... différent. Ce n’est donc pas uniquement à un concert de musique baroque pour orgue que nous conviait Gustav Leonhardt ce soir-là, perché sur sa tribune, mais à une véritable expérience musicale et sensuelle, d'une profondeur infinie, d'une introspection douce et intime, questionnement musical de l'âme.
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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