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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Festival
La Folle Journée de Nantes 19e édition : L'heure exquise
du 30 au 3 février 2013
Daniel Cuiller © Vincent Garnier Anonyme (d'après Rameau) Concerts en sextuor Ensemble Stradivaria, dir. Daniel Cuiller Mercredi 30 janvier, 19h Les violons chantent Commençons donc par Stradivaria. L’ensemble baroque nantais a choisi pour programme les Concerts en sextuor, arrangement dû à la plume d’un anonyme, daté du milieu des années 1760, des Pièces de clavecin en concert de Jean-Philippe Rameau. Choix d’autant plus judicieux que cet arrangement a connu une certaine fortune dès la fin du XIXe siècle, puisqu’il a constitué, en 1896, le second volume des Œuvres complètes de Rameau publiées sous la direction de Camille Saint-Saëns — et qu’il avait l’avantage de s’adresser à des instruments encore pratiqués, bien qu’ayant évolué depuis le XVIIIe s. : trois violons, un alto et deux violoncelles. Daniel Cuiller, qui tient le premier violon, a su s’entourer d’excellents musiciens qui mettent admirablement en valeur le caractère foisonnant de la musique de Rameau, que relève d’ailleurs l’arrangement pour cordes. La polyphonie est riche, les contrechants sont partout et on les entend bien, car le premier violon sait très bien laisser ses confrères chanter. Si les violons chantent, les basses sont modestes mais extrêmement sûres. La lecture est équilibrée, vivante, jamais tonitruante, rythmée sans être hachée. On avance toujours, mais sans se précipiter ; les mouvements lents ne s’alanguissent pas et cette grande fermeté de la mesure est une qualité appréciable dans ces pièces qui ne portent pas toujours des noms de danses mais qui, du coup, y invitent. Chaque pièce semble évoquer un caractère. Ainsi, prenons le Deuxième concert. La Laborde est galante… C’est sans doute un petit-maître. La Boucon est tendre mais retenue. L’Agaçante est espiègle et un peu rigolarde. Elle regorge d’idées musicales… Les menuets, par leur thème initial en valeurs longues, contrastent agréablement avec L’Agaçante. Notons encore l’efficacité et les belles nuances du Vézinet (Premier concert) ou l’admirable détaché pétillant de l’Indiscrète (Quatrième concert). Nous n’avons qu’une réserve : la justesse a parfois été écorchée, en particulier dans certains mouvements lents. La Cupis (Cinquième concert) s’en est trouvée gâchée. Notre plaisir sans ce défaut aurait été complet.
Céline Scheen - DR "L’Apothéose de Couperin et de Rameau" Œuvres de Rameau & Couperin
Ricercar Consort, Céline Scheen (soprano), dir. et viole de gambe Philippe Pierlot
Vendredi 1er février, 21h15 Un Berger fidèle Le Ricercar Consort proposait un programme majoritairement ramiste, augmenté de quelques pièces chambristes de François Couperin — La Française des Nations et la Passacaille du Deuxième Ordre des Nations. Évoquant plus complètement le talent de Rameau, le programme allait d’extraits de deux cantates, Le Berger fidèle et L’Impatience aux célèbres Sauvages extraits des Indes galantes, en passant par la musique de chambre avec La Timide et les Tambourins du Troisième concert des Pièces de clavecin en concert. À propos des extraits de cantates, nous devons exprimer quelques réserves à l’endroit de Céline Scheen. Si la voix est belle et agréable autant qu’agile, l’élocution n’est pas toujours claire et elle semble souvent se relâcher. Les expressions sont peu variées — quoique bien choisies : elles collent en fait à l’ensemble d’un mouvement, d’un air, plus qu’au détail de son déroulement… Cela fonctionne néanmoins extrêmement bien pour l’Air plaintif du Berger fidèle, dont elle fait un personnage doux et résigné — ce qui nous semble exact puisqu’il ne se révolte qu’ensuite contre les arrêts du destin. À ces côtés, le Ricercar est un partenaire de choix, qui l’accompagne parfaitement. La basse de viole, tenue par Philippe Pierlot, est agile et fine — il n’en faut pas moins pour la partie de basse de l’Air gai de la cantate L’Impatience. De telles qualités font merveilles dans les Pièces de clavecin en concert, dont la partie de viole est redoutable — Philippe Pierlot s’en tire avec tous les honneurs, assurant à la fois une technique exemplaire et une musicalité sans tapages de très bon goût. Les deux flûtes — Marc Hantaï et Yfen Chen — sonnent toujours merveilleusement, et il est heureux qu’elles aient l’occasion de moments de duo. Quand elles se joignent aux deux violons — Sophie Gent et Tuomo Suni —, l’effet est celui d’un petit ensemble tout en finesse et en délicatesse. Il faut faire une mention spéciale de Sophie Gent qui a su animer les variations sur Les Sauvages — ce sont celles écrites par Corrette pour l’un de ses Concertos comiques — avec aplomb et panache.
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