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2 janvier 2014

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LA TRIBUNE BAROQUE

Juillet-Août 2011

 

 

Andrea Verrocchio (1435-1488), statue équestre de Bartolomeo Colleoni, capitaine-général de Venise

© Muse Baroque, 2010

 

Chaque numéro, la Muse vous propose un parcours baroque à travers les arts extra-musicaux, de l'architecture à la sculpture, de la peinture à la poésie, laissez-vous emporter dans la flânerie du songe d'une nuit d'été, car si la Muse traite de la musique avant toutes choses, elle n'en délaisse pas moins ces dernières.

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Exposition :

 

 

V.L.N.

 

Architecture : Coup de cœur pour... le pont romain de Vaison-la-Romaine

© Wikimedia Commons / Muse Baroque, 2011

Nous le connaissons tous, ce vieil ami, englouti par la fureur des flots, brisé dans son envol, sa voûte décharnée offerte aux regards avides des caméras. Ses tourments auront été son triomphe, sa souffrance source de célébrité. Car qui du Pont Fabricius de la Ville éternelle ou de son cousin vaisonnien a acquis la plus grande renommée ? Pour les Français, celui-ci sans nul doute, emporté par les inondations terribles de 1992, et restauré avec délicatesse (les restaurateurs en ont d'ailleurs profité pour gommé quelques bidouillages XIXème plus ou moins heureux et ont réutilisé des pierres provenant des carrières antiques de Baumont-du-Ventoux).

Coupe du pont romain de Vaison avec la distinction entre les vestiges antiques et les reconstructions ultérieures

© Service d'Archéologie du Vaucluse et IRAA

Le monument n'en était d'ailleurs pas à son premier lifting, puisqu'à la suite de la crue du 15 août 1516, on avait déjà reconstruit les parapets en appareil de petits moellons... Classé dès 1840, re-restauré 2 ans plus tard en remettant des pierres en grand appareil, agressé en 44 par la Wehrmacht en déroute, l'ouvrage d'art, avec sa portée d'arc de 17,2 m n'en finit pas d'entendre raisonner sur sa chaussée - désormais sans dos d'âne - les pas des visiteurs et les vrombissements des moteurs, au pied de la vieille cité surplombé par le château venteux des Comtes de Toulouse.

V.L.N.

 

Lecture : crépuscule sur le royaume très catholique

Alatriste... Entre 1993 et 2006, Arturo Pérez-Reverte publie les 6 tomes des Aventures du Capitaine Alatriste. Roman d'aventure, de cape et d'épée dans l'Espagne décadente de Philippe IV où plane l'ombre de l'Inquisition et la mainmise du tout-puissant ministre Gaspar de Guzmán, comte d'Olivares. Pourtant, il flotte sur ces romans un parfum subtil où les sombres intrigues, combats, sièges et autres effusions sanglantes cèdent souvent la place à une atmosphère lancinante, où la narration du jeune Íñigo Balboa, page et fils adoptif du "Capitaine" Alatriste (son grade n'est qu'un sobriquet) se teinte souvent de relents amers de romans noirs. Les eaux troubles dans lesquelles la capitaine essuie son épée, de tavernes en palais sont de celles qui serpentent lentement, invitant à s'y noyer, et chaque roman trempe sa plume dans thème différent, depuis les attentats de palais, les bûchers de l'Inquisition, la Guerre dans les Flandres, ou encore le théâtre du temps à travers les jupes de son amante l'actrice María de Castro.

Capitaine Alatriste de Agustín Díaz Yanes © Metropolitan Export

L'épaisseur des personnages, dans une galerie où l'on croisera le poète Francisco de Quevedo ou encore Diego Vélesquez, les nombreuses citations littéraires (et pastiches qui concluent en appendice les tomes), la variété des situations hissent au rang de véritable œuvre littéraire ce voyage initiatique, rongé par les vers, la pourriture et l'âcre odeur de la poudre, au sein d'un empire corrompu et chancelant, imparfaitement mis en scène dans un long-métrage esthétique mais trop bref et fragmenté sorti en 2006. On regrettera simplement la brièveté des volumes, qui peinent à soutenir la comparaison avec les monstres de Dumas ou Zevaco, une certaine nonchalance quant aux faits qui privilégie l'introspection à la description, un style parfois avare d'adjectifs et... la fin prématurée d'une saga, dont on espère toujours découvrir d'autres épisodes.

K.P.

 

Cinéma : Double chemise pour Charles Ier

Cromwell


Réalisateur et scénariste : Ken Hughes
134 minutes - Royaume-Uni (1970)

 

Richard Harris : Oliver Cromwell
Alec Guinness : Charles Ier d'Angleterre
Robert Morley : Edward Montagu, 2nd Earl of Manchester
Timothy Dalton : Prince Rupert du Rhin
Michael Goodliffe : Solliciteur général
Jack Gwillim : Byron
Nigel Stock : Sir Edward Hyde

"Remember me !"

Après l'Extase et l'Agonie que nous vous suggérions précédemment, duel entre le Pape Jules II et Michel-Ange autour des échafaudages du plafond de la Sixtine, voici un affrontement autrement plus mortel, celui d'Oliver Cromwell et de Charles II. Certains reprocheront son manichéisme et ses arrangements avec les livres d'histoire à Ken Hughes, qui transforme et condense les complexes évènements de la révolution anglaise, en une lutte de la démocratie protestante contre l'absolutisme catholique (guerre froide oblige ?). Certains se révolteront également contre le paradoxe d'un Cromwell passant son temps à hurler d'un air inspiré et charismatique, alors que le flegmatique Alec Guiness se contente de bégayer (défaut véridique du Roi) avec dignité, pour ne s'emporter que dans une scène mémorable où il passe un savon au Prince Rupert (Timothy Dalton) aux piètres talents militaires. En parlant de combats, si Marston Moor (1644) n'apparaît pas, la Bataille de Naseby doit, quant à elle, se plier aux contraintes du scénariste, et voir la défaite de troupes royales empanachées, arrogantes et supérieures en nombre face à quelques robins des bois tactiquement géniaux. La réalité fut bien différente avec New Model Army des parlementaires près de 2 fois mieux fournie, et mieux équipée, que les tenants des prérogatives du trône...

Pourtant, le soin apporté aux costumes et décors, la photographie attentive, la narration efficace et surtout le talent des acteurs font de ce Cromwell l'un des films les plus réussis sur la période, bien plus profond que les coucheries plus récentes de To kill a King, en dépit du message anachronique sur l'émancipation démocratique.

A.E.

 

Anciennes Tribunes

La Tribune de Janvier 2011

 

La Tribune de Mars 2011

 

La Tribune d'Avril 2011

 

 

 

 

Affichage recommandé : 1280 x 800

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