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mise à jour 2 janvier 2014
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LA TRIBUNE BAROQUE Mars 2011
Andrea Verrocchio (1435-1488), statue équestre de Bartolomeo Colleoni, capitaine-général de Venise © Muse Baroque, 2010
Chaque mois, sous l'égide de notre rédactrice Hélène Toulhoat, la Muse vous propose un parcours baroque à travers les arts extra-musicaux, de l'architecture à la sculpture, de la peinture à la poésie, laissez-vous emporter dans la flânerie du songe d'une nuit d'été. Exposition : Coup de cœur pour... le cardinal
"Monsieur, lui dit le cardinal, êtes-vous un d’Artagnan du Béarn ? Oui, Monseigneur, répondit le jeune homme." (Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires)
Lecture (1) : Coup de cœur pour… la Veuve Scarron
L’Allée du Roi – Souvenirs de Françoise d’Aubigné, marquise de Maintenon, épouse du roi de France (nombreuses éditions Juillard ou Gallimard)
L'Allée du Roi, réalisation N. Campaneez, DVD France 2 © France Télévisions
Ce brillant ouvrage a fait l’objet d’une adaptation cinématographique de grande qualité, par la réalisatrice Nina Companeez (téléfilm en deux parties de 1995). Le duo Dominique Blanc – Françoise d’Aubigné & Didier Sandre – Louis XIV est servie par des dialogues efficaces, une mise en scène soignée, des décors magnifiques (certaines scènes ont été tournées au château d’Ambleville), et d’autres acteurs tout aussi excellents (extraordinaire Valentine Varela en volcanique Madame de Montespan...).
Lecture (2) : Coup de cœur pour… le peintre assassin
Rosella Vodret Caravage, l'œuvre complet Silvana Editioriale, 2010
En juillet dernier, le grand public a vu surgir de l'ombre le nom de Rosella Vodret, de la Direction des Musées italiens (plus précisément, l'experte est Surintendante spéciale pour la Patrimoine historique, artistique et ethno-anthropologique et pour le Pôle muséal de la Ville de Rome), lors de l'Affaire du Martyre de Saint-Laurent exposé à l'église du Gesu et que certains espéraient de la main du Caravage. Hélas, les faiblesses de la composition, notamment au niveau des mains du Saint et des bourreaux, ont permis à trois experts, dont R. Vodret, d'écarter cette hypothèse.
Le Martyre de Saint-Laurent, œuvre d'un suiveur du Caravage, avec Rosella Vodret au premier plan © Reuters
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à cette monographie toute récente et qui vient rejoindre une bibliographie déjà bien emplie avec des ouvrages de qualité tels le monumental tribut de Taschen dû à la plume de Sebastian Schütze si lourd que ce 29 x 39,5 cm est livré dans un coffret... avec poignée (Taschen, 2009), ou encore l'excellent ouvrage de Sybille Ebert-Schifferer (Hazan, 2009). Si ce livre-ci n'atteint pas le luxe des deux précédents, son format agréable (24 x 28 cm) presque carré, de même que la qualité des reproductions pleine page en particulier au regard de la colorimétrie n'appellent que des éloges.
En outre, après une courte mais dense synthèse biographique de la vie de ce peintre soi-disant maudit mais qui bénéficia de puissants protecteurs (pp. 7 à 35), l'ouvrage se lit comme une étude raisonnée de chaque tableau, un commentaire historique et pictural fouillé des 64 œuvres retenues comme étant indiscutablement de la main du Maître (toutes les copies et œuvres à l'attribution controversée ont été écartées). Rosella Vodret résume ainsi, à la manière d'une notice agréable de catalogue d'exposition, les pérégrinations des œuvres depuis le XVIIème siècle, avant de fournir des explications sur les scènes représentées, les lignes de la composition, la symbolique ou le style. De très nombreux renvois sont faits à des monographies particulières - qu'on retrouve dans la bibliographie fournie - et l'auteur n'hésite pas à présenter tour à tour les différentes lectures possibles d'une œuvre (par exemple la Corbeille de fruit qui est vue comme un memento mori par Fagiolo Dell'Arco, ou Marini qui y voit une vanité à l'inverse de Calvisi qui insiste sur une signification christologique liée à la présence de la poire), ou à se concentrer sur des détails passionnants comme les différences entre les deux versions du Joueur de luth (Saint-Pétersbourg vs New York) et où Vodret n'hésite pas à préciser que la facture du violon représenté dans le tableau de l'Hermitage ressemble à un Amati, alors celui du Met' appartient à un type archaïque d'Europe du Nord...
Voilà donc une remarquable synthèse, d'une lecture aisée, et qui fourmille de pistes d'approfondissement, à la manière d'une invitation à percer plus avant la magie de cette obscure clarté, de cette humanité flamboyante, de cette violence lyrique tant copiée. On regrettera seulement la concision de l'ensemble, et de nombreux aspects qui n'ont pas trouvé leur place dans un ouvrage qui ne prétend pas à l'homogénéité : étapes de la vie du Caravage effleurées, influences croisées quasi absentes de même qu'une étude sur les châssis et les pigments employés, etc.
Des étoiles dans la toile
Un site en anglais, à l’interface sobre, sans circonvolution aucune (pas très baroque, donc), et qui résume en seulement 8 courtes pages un siècle et demi d’architecture baroque. De quoi ouvrir l’appétit, et donner envie d’approfondir les recherches.
Un site consacré au XVII°siècle, du côté des salons, de la vie intellectuelle, culturelle et mondaine. On apprécie particulièrement la reproduction intégrale de contes écrits à cette époque, par exemple ceux de Madame Leprince de Beaumont ou de Madame d’Aulnoy. Une présentation qui gagnerait cependant à être remasterisée (la police blanche sur fond noir, pas terrible) et surtout complétée.
Anciennes Tribunes
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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