Rédigé par 17 h 10 min Critiques, Littérature & Beaux-arts

Pyrame et Thisbé

Voilà un livre qui mériterait d’être bien lu par tous les amateurs d’opéra baroque français – et aussi par ses détracteurs, d’ailleurs… Voyez un peu la quatrième de couverture :
Au XVIIIe siècle, à peine un opéra a-t-il été représenté à l’Académie royale … qu’il est parodié …. Après avoir pleuré à la tragédie en musique, le public s’empresse de rire lors de sa reprise burlesque avec Arlequin ou Polichinelle. …

Pyrame et Thisbé

Un opéra au miroir de ses parodies (1726-1779)

Sous la direction de Françoise Rubellin ; Pauline Baucé, Aude Rabillon, Nazim Lebdai, Loïc Chahine, Céline Bohnert, Benjamin Pintiaux et Bertrand Porot.

[TG name= »Table du livre »]

Préface, par Françoise Rubellin
Pyrame et Thisbé, du mythe à l’opéra, par Céline Bohnert
Comment lire le livret de Pyrame et Thisbé ? par Benjamin Pintiaux
Les danses dans Pyrame et Thisbé, par Bertrand Porot

LIVRET

LA SERRE, Pyrame et Thisbé
Notice de Nazim Lebdai

PARODIES

RICCOBONI ET ROMAGNESI, Pyrame et Thisbé, 1726
Notice : Pauline Beaucé et Aude Rabillon

ANONYME, Parodie de Pyrame et Thisbé
Notice : Françoise Rubellin

FAVART, Pyrame et Thisbé, 1740
Notice : Aude Rabillon et Pauline Beaucé

VALOIS D’ORVILLE, Le Quiproquo ou Polichinelle Pyrame, 1740
Notice : Pauline Beaucé

RICCOBONI, Pyrame et Thisbé, 1759
Notice : Pauline Beaucé et Aude Rabillon

ANNEXES

Le décor de Servandoni
Acteurs et danseurs de l’opéra
Lettres de La Serre
Extrait des Noces de Pluton et Proserpine de Fuzelier et d’Orneval
Extrait de La Parodie au Parnasse de Favart
Tableau comparatif des scènes parodiées
Cantate de Fuzelier
Appendice musical, par Loïc Chahine
Index des airs

[/TG]

Editions Espaces 34, 2007

[clear]Voilà un livre qui mériterait d’être bien lu par tous les amateurs d’opéra baroque français – et aussi par ses détracteurs, d’ailleurs… Voyez un peu la quatrième de couverture :

« Au XVIIIe siècle, à peine un opéra a-t-il été représenté à l’Académie royale […] qu’il est parodié […]. Après avoir pleuré à la tragédie en musique, le public s’empresse de rire lors de sa reprise burlesque avec Arlequin ou Polichinelle. »

Le public : y compris le Roi, qui va même jusqu’à faire venir la parodie « à domicile » pour la voir !

Le lectorat s’inquiète déjà : comment lire et comprendre, donc apprécier une parodie sans l’original ? C’est oublier que Pyrame et Thisbé de François Rebel et François Francœur a été recréé cette année à Nantes et à Angers et qu’un disque, à paraître chez MIRARE, est prévu ! Vous êtes déjà impatient ? Alors lisez…

Ce livre propose d’abord le livret de la tragédie lyrique, dû à Jean Louis Ignace de La Serre ; puis, cinq parodies : une du Théâtre-Italien, datée de 1726, une autre au même théâtre en 1759 ; un Quiproquo, ou Polichinelle Pyrame de 1740, et une autre parodie de la même année signée Favart ; enfin, un anonyme délectable.

Toutes ses parodies, sont évidemment drôles… En plus, elles nous offrent une vision complètement nouvelle du mythe et du théâtre au XVIIIèmesiècle. Vous n’êtes pas convaincus ? Sans doute vous connaissez Atys… Françoise Rubellin a déjà édité un volume, Théâtre de la Foire : Anthologie de pièces inédites, dans lequel figure à la toute fin une parodie d’Atys. Cybèle, la « grand-mère des dieux », vient sur terre pour choisir une résidence secondaire près de Paris, à la campagne, et elle doit désigner… non, pas un sacrificateur : un jardinier ! Vous voyez bien : une toute autre vision que chez le grand Lully…

Et que dire des notices, des introductions, des annexes, des essais ? Ils sont à la fois passionnants, et pas désagréables à lire – et ce n’est pas peu pour un écrit si savant !

Dans les parodies, on chantait… mais pas l’opéra ! On chantait sur des airs connus du temps comme Réveillez-vous belle endormie, dont certains sortaient tout droit des pièces de Lully, comme Quand le péril est agréable ; on parodiait aussi des airs de l’opéra, et « Laissons nous charmer du plaisir d’aimer » peut devenir « Que de nos transports naissent des accords ». La plupart de ces airs ne sont pas perdus : un appendice musical présente ceux de la première parodie du livre. Ainsi, non seulement vous pourrez lire, mais aussi chanter.

Et puis, quand vous écouterez l’opéra, à sa parution, vous pourrez rire dès le début de l’acte I en entendant :

Rien ne saurait calmer ma crainte

Le perfide ne m’aime plus,…

Loïc Chahine

Le site officiel des Editions Espaces 34 

Étiquettes : , , Dernière modification: 18 juillet 2014
Fermer