“Aspirer à la liberté !” (Haendel, Récital Karina Gauvin – Salle Gaveau, 14/01/15)
Le 14 janvier dernier, lors d’une soirée consacrée à Haendel, le public parisien écoutait la soprano québécoise Karina Gauvin, et découvrait un nouvel ensemble de musique baroque, le Concert de la Loge Olympique, fondé par Julien Chauvin, issu du Cercle de l’Harmonie (co-fondé avec Jérémie Rhorer) dont voici le concert inaugural…
Triomphe de l’art : Julia Lezhneva, Il Pomo d’Oro (Théâtre des Champs Elysées, Paris, 15 /11/2014)
Il y avait longtemps que je n’avais pas entendu une telle pureté dans le son d’un violon me suis-je dit alors que s’élevaient les premières notes du Concerto pour violon en si bémol majeur de Telemann. Dirigé par Dmitry Sinkovsky, également premier violon, l’attaque du concerto était précise et nette et la technique parfaitement maitrisée.
Flamboyant (Vivaldi – Opera arias – Hammarström, Concerto de’ Cavalieri, Di Lisa – DHM)
C’est un enregistrement en forme de concert que nous propose le Concerto de’ Cavalieri dans son dernier enregistrement, dans lequel des pièces orchestrales encadrent des airs regroupés en deux parties. Ces derniers puisent à la fois dans de grands classiques du Prêtre Roux (les deux airs d’Orlando Furioso), d’autres moins connus (en particulier ceux du rare Teuzzone)…
Friandises baroques d’entre Saône et Rhône (Haendel – Sabata, Onofri, Opéra de Lyon – 18/05/2014)
Lyon est un des hauts lieux de la gastronomie en France, et les touristes étrangers ne s’y trompent pas, qui se pressent en masse dans la capitale des Gaules, seconde métropole touristique française après Paris. Ce dimanche-là un fort vent rafraîchissait les ardeurs d’un écrasant soleil printanier, et les célèbres chocolatiers de la ville avaient fermé leurs devantures.
Animal savant (Bach, Corette, Geminiani, Transfigurations, Les esprits animaux – Ambronay)
Il y avait eu un Telemann de bon aloi (Ambronay éditions). Convaincant mais un peu sec. Et voici les Esprits Animaux qui nous reviennent pour des transfigurations. Pour commencer, il faut bien avouer que le titre de ce programme qui ouvre la voie à un pot pourri allant « de la passacaille à la fugue, de la sonate aux chansons à boire, de la partition à l’improvisation » semble un prétexte à une plongée personnelle dans l’univers baroque…
Il Maestro
Niccolo Porpora a eu une vie complète. Avec ses bons et mauvais moments et toute l’étendue de l’humanité dans ses moindres saltimbanques. De Naples à Venise et de Londres à Vienne, il parcourut l’Europe du succès à la misère et de la gloire à l’oubli.
Absolutely faboulous
Les martinets ont installé définitivement l’été dans les verts coteaux de Lorraine. Leurs silhouettes stridentes mouchetaient l’azur absolu de célères imprécations. Au cœur des vallées où le vent joue à ébouriffer les blés en herbe, entre les rus secrets et les plaines ensoleillées, les clochers tels des guets anciens, dressent leur prière de pierre aux empyrées séculaires.
Beaucoup de bruit pour rien (Venezia, Cencic, Il Pomo d’Oro – Virgin)
La production de Max Emanuel Cencic est particulièrement abondante ces derniers mois, avec les enregistrements des intégrales d’Artaserse (Virgin Classics) et d’Alessandro (Decca) sortis fin 2012, accompagnés de nombreuses représentations, et alors que résonnait encore le succès de ses Duetti avec Philippe Jaroussky parus en début d’année
“There is nothing either good or bad but thinking makes it so.” (Haendel, Sabata, Aparté)
C’est un panorama original du répertorie haendélien que nous livre Xavier Sabata à travers ce récital Bad Guys. Il est en effet plus courant de mettre en avant les héros et les héroïnes affrontant avec détermination un destin crudel, peuplé de méchants qui s’opposent continuellement et par tous les moyens à leur bonheur…
Sans frayeur dans ce bois
Le titre est trompeur, et après la Nouvelle Espagne de Mare Nostrum (Alpha), ceux qui viendraient en ces lieux chercher des compositions de Domenico Zipoli ou autres messes de jésuites en seront pour leurs frais…
Le cuisinier de Haendel
On cite souvent, dans la légende haendélienne la phrase malheureuse qu’il aurait prononcée contre le jeune Gluck : Mon cuisinier connaît plus le contrepoint que ce Gluck. Si non è vero e ben trovato. Mais n’en déplaise au grand Berlioz qui épingla le Caro Sassone pour cette affirmation, il se peut qu’au lieu d’une perfidie ce soit une sorte d’hommage.
La puissance du “son”
Voici un enregistrement, qui, à la manière de l’Arpeggiata, transgresse les lisières entre musique populaire et musique savante, musique du monde et musique baroque. Et s’il paraît dans la fameuse collection du Chant de la Terre et non Ut pictura Musica de chez Alpha, c’est bien parce que Mare Nostrum, bien qu’offrant une interprétation historiquement informée …
Un beau jeune homme que ce CMBV !
Son plus bel atour est certainement ce chœur unique en couleurs, textures et moelleuse volupté que sont les Pages et Chantres de Versailles. Fêtant ses 20 ans avec faste un beau coffret de trois CD vient prolonger l’éclat d’une naissance sous les meilleurs auspices. Olivier Schneebeli dirige avec passion cet ensemble vocal d’excellence depuis 20 ans.