« Le réveil de Quixotte »
Juillet-Août 2012. Pour sa première collaboration avec agOgique, Fabio Biondi a choisi Telemann – un compositeur prolifique, de grand talent, d’une écriture absolue, capable de maîtriser n’importe quel langage musical – comme il l’explique dans l’entretien qu’il nous a aimablement accordé.
Les caprices d’un fleuve
Janvier 2012. Il y a des enregistrements qui fascinent. Dont l’univers happe l’auditeur, annihile sa conscience, le happe irrésistiblement, le ballotte au gré de l’écume des notes. Ces Variations comptent parmi ceux-là. On ne les attendaient pas. Ou plutôt pas comme ça, pas si fortes, pas si intenses.
« Atys, ne feignez plus, je sais votre secret » (Idas, Acte I, scène 2)
Noël 2011. Le 13 mai dernier, nous subissions le choc dramatique et esthétique de la recréation du mythique Atys de Christie / Villégier à l’Opéra Comique, et nous ne reviendrons pas sur les qualités exceptionnelles de cette production, que nous avons abondamment décrites dans un compte-rendu enthousiaste auquel nous vous renvoyons.
D’une grandiose volupté
Juillet-Août 2011. Maître de Chapelle de la Cathédrale de Ségovie puis du renommé Monastère royal de La Encarnaciòn à Madrid, Josep Mir i Llusà fut un compositeur prolifique, sous la plume duquel fusionnent harmonieusement l’esprit galant du baroque tardif, son expressivité lorgnant vers l’opéra dotée d’une aisance mélodique attrayante, avec un substrat polyphonique et un choix des timbres instrumentaux plus traditionnels.
Kreuzige, kreuzige !
Avril – mai 2011. Passion entière et passionnée, empreinte dès le départ d’un sentiment de malaise et d’instabilité, d’une soif de sang malsaine et d’une volonté destructrice. Telle est la vision, très noire et extrêmement tendue que propose Philippe Pierlot de cette œuvre déjà plus ramassée et descriptive que la Saint-Matthieu et que le chef parcourt avec un souffle puissant et démonstratif avec une théâtralité vigoureuse qui aurait sans doute effrayé les prudes autorités de Leipzig…
« Je suis perdu des songes qui me viennent » (Jacques Amyot)
Janvier-Février 2011. Certains – et cela inclut d’éminents membres de notre rédaction -, certains trouveront que cette Muse du Mois se révèle trop convenue et trop prévisible, tout comme le dernier récital de Philippe Jaroussky. Que la formule du récital est trop fragmentée, sorte de best-of ou de mise en bouche à laquelle manque la rigueur d’une belle intégrale d’un opéra de Caldara qu’on attend encore…
« Ainsi sont toutes femmes, femmes. » (François Rabelais)
Au grand Trivial Pursuit Muse Baroque, les joueurs butent souvent à la question Citer quatre compositrices baroques. Echappent de lèvres soudainement tétanisées les noms de Barbara Strozzi ou d’Elisabeth Jacquet de La Guerre avant le souffle du néant. Voici donc l’occasion de découvrir les œuvres des religieuses Isabella Leonarda (1620-1704) et Caterina Assandra (c. 1609-1618), aux côtés des plus célèbres Francesca Caccini, fille de Giulio, et Barbara Strozzi.
« Pour ce que l’on voudra » (Charpentier, O Maria! – Ensemble Correspondances, Daucé – ZZT)
Septembre-Octobre 2010. Les amateurs des motets de maîtrise de Charpentier ont sans doute usé leurs coudes dans les bacs des disquaires, collectionnant la remarquable série d’enregistrements d’Hervé Niquet parus chez Naxos puis Glossa ou les Motets pour le Grand Dauphin (Alpha). Il faudra désormais compter avec la vision lumineuse et sensuelle de Sébastien Daucé, qui propose une sélection de pièces intimistes des années 1680
On the road
Mai-Juin 2010. Que peux contenir un luxueux digipack, doté d’un livret de 79 pages, et d’un généreux DVD bonus ? La dangereuse récidive de l’Arpeggiata de Christina Pluhar, soucieuse de poursuivre son voyage à travers les cultures, qu’il s’agisse des genres ou des continents.
« On doit tout redouter d’un peuple furieux » (II, 2)
Avril 2010. Voici un disque comme on les aime. Un digipack-livre soigné portant sur une œuvre rare, avec une documentation abondante et bien illustrée, où les 2 disques sont accompagnés d’un DVD reprenant une captation de concert de l’œuvre dans une version légèrement abrégée. Mais cela ne serait rien si l’ivresse ne répondait au flacon…
Si c’est pour lui faire de beaux enfants…
Mars 2010. Voici un CD qui aurait pu passer aussi inaperçu qu’un garde suisse fermant une grille versaillaise, qu’un courtisan cherchant une chaise d’affaire, qu’un solliciteur faisant les cent pas devant l’Aile des Ministres. Un digipack élégant mais neutre, un label peu connu et difficilement trouvable en grandes enseignes, une œuvre très, trop fameuse.
The Sixteen dans la chapelle
Mieux que le texte convenu de n’importe quelle carte de vœux, ce disque vous fera débuter l’année armé d’un inébranlable optimisme. Car the Sixteen, trop souvent stigmatisés pour leur froideur lisse et leur perfection – si flegmatique qu’elle peut en devenir ennuyeuse – signent ici un enregistrement qui fera date, et qu’une prise de son d’une générosité superlative vient encore renforcer.
Pantaleon et tangentenflügel (Guides des instruments anciens – Ricercar, 2009)
C’est une idée que nous caressions depuis quelques temps. Un sorte de CD-Rom ou de livre-disque qui permettrait aux curieux d’enfin connaître les détails des instruments anciens et baroques, et d’en apprécier en même temps les sonorités à travers des exemples musicaux. Eh bien, Ricercar l’a fait.
Bach sur papier Japon
Ceux qui achetaient un par un chacun des volumes de l’intégrale des cantates de Bach en cours depuis 1995 par le Bach Collegium Japan et son chef Masaaki Suzuki ont frisé la crise d’apoplexie devant l’édition spéciale de BIS parue en septembre et octobre 2009 : 4 gros coffrets de 10 CDs chacun (pas de SACD), avec l’intégralité des livrets originaux, offerts pour une somme plus que modique et recelant les 2/3 des cantates enregistrées par ordre chronologique par nos vaillants samurais.
L’Italie à Madrid
Octobre 2009. Voici un CD élégant et rare, qui en étonnera plus d’un. Car si Juan de Ledesma est bien originaire de la péninsule (la grosse péninsule du Couchant), c’est du côté de l’Italie, et notamment de Naples que se tournent ses regards. En effet, les alliances matrimoniales des Bourbons d’Espagne conduisirent à la venue de musiciens italiens, tels Farinelli lui-même.
« O che nuovo stupor »
Septembre 2009. Pour célébrer les 50 ans de la mythique collection Das Alte Werk de Teldec (désormais partie intégrante du groupe Warner), le label a décidé de rééditer son catalogue avec de nouvelles jaquettes, avec à la fois les enregistrements historiques (les anciens Teldec marrons puis crème), et les nouveaux enregistrements (ex-jaquettes blanches).