Crépuscule racé sur la lagune (Tartini, Vertigo, Plantier, Luis – Muso)
Pour le 250ème anniversaire de son trépas, le Duo Tartini – récidiviste du compositeur auquel on doit un splendide et très recommandé Continuo Addio! (Muso) d’une souple poésie et un Cantabile a suonabile très inspiré (AgOgique), a soigneusement sélectionné cinq sonates d’un manuscrit conservé à Paris à la BnF, dont quatre furent composées dans les années 1765-66 et qui lorgnent encore vers le style de composition très libre des Biber, Schmelzer, Bonporti et autres Figures du violon…
Tartinons…
Il y a certaines occasions où l’on voudrait se laisser convaincre et céder aux promesses de ce programme assez original que Chiara Banchini nous propose. Confortablement calée dans un fauteuil, l’opulent coffret entre les mains, on se prend à feuilleter les pages de l’épais livret, qui contient les œuvres poétiques desquelles Tartini s’est inspiré, ainsi qu’une belle iconographie picturale.
« Una notte, sognai che avevo fatto un patto con il diavolo… »
Il règne autour de la Sonate du Diable un souffle de mystère sulfureux. Tartini écrivit : J’ai rêvé une nuit que j’avais scellé un pacte avec le Diable pour le prix de mon âme. Alors me vint l’idée de lui confier mon violon et d’attendre ce qu’il en tirerait. (…) La pièce que j’ai alors écrite est certainement une des plus belles que j’aie jamais composée.