Monde flottant (Demachy, Pièces de viole, Savall – Astrée / Naïve)
Sieur DEMACHY ou de MACHY (sd) Pièces de violle, En musique et en Tablature, différentes les unes des autres, et sur plusieurs Tons....
Les couleurs du drame (Mozart, Desperate Heroïnes, Sandrine Piau – Naïve)
On ne présente plus à nos fidèles internautes Sandrine Piau et son remarquable talent dans les rôles de la tragédie lyrique française – dont elle témoignait admirablement il y a encore quelques semaines à Versailles, dans le rôle de Zélidie pour le Zaïs de Rameau.
Plaisirs galants (Rameau, Cantates et pièces de clavecin en concert, Amarillis – Naïve)
Honneur aux dames : l’ensemble Amarillis a fait choix de réserver ses instruments baroques à des interprètes féminines. Des esprits chagrins contemporains y verront peut-être une discrimination… Musicalement le résultat ne soufffre aucune contestation, tant les sonorités des instruments (en particulier le clavecin) sont moëlleuses, et la ligne mélodique fluide.
Tamerlan à la cour du roi Guillaume (Haendel, Tamerlano – Cencic, Xabata, Pomo d’Oro – Naïve)
La rivalité des deux conquérants Tamerlan et Bajazet avait inspiré les auteurs de théâtre européens dès le XVIIème siècle. Après le Bajazet de Racine (1672, centré sur un personnage portant ce nom, mais dans une aventure contemporaine sans Tamerlan), l’auteur dramatique français Jacques Pradon écrivit en 1675 un Tamerlan ou la Mort de Bajazet.
La Guirlande de mai (Le Triomphe de l’Amour, Piau, Corréas, Les Paladins – Naïve)
Depuis la redécouverte du baroque français, les projets et les orchestres se sont multipliés, poursuivant les incessantes découvertes. Parmi les voix de la troupe pionnière des Arts Florissants se distinguèrent l’aérienne Sandrine Piau et la basse élégante de Jérôme Correas.
« Je cherche l’or du temps » (André Breton)
Nous avions passé sous silence le premier volume de ce diptyque, paru en 2010. Cette discrétion coupable est désormais réparée avec les louanges relatives à ce second volet, d’autant plus que les concertos baroques pour basson ne sont guère légion si l’on exclut Boismortier.
L’or du temps (Vivaldi, Concertos pour basson, Azzolini – Naïve)
Si cet enregistrement se démarque nettement d’une grande partie de la production vivaldienne, ce n’est guère par son écriture, poétique, énergique, d’un optimisme virtuose et d’une rêverie élégiaque, éclairs de doubles croches, arpèges, cantilène lyrique… le cru vivaldien des années 1720-30 possède ses fondamentaux. Mais le basson de Sergio Azzolini est là, transcendant le matériau, orchestre à lui seul, incroyable conteur.
Les ors vivaldiens de Vicence
Ottone in villa, créé le 17 mai 1713 à Vicence, est le premier opéra officiellement composé par le Prete Rosso, à l’âge de 35 ans. En réalité, Vivaldi avait approché l’univers de l’opéra en tant que retoucheur de partition, et probablement déjà composé pour le compte d’autres compositeurs lyriques…
“Armide enfin lève les yeux… »
Il est intéressant parfois, quand on aime le répertoire baroque, de s’arrêter un peu sur le merveilleux et la magie dans cet art qui nous passionne. Si la présence des scènes de démons, des destructions massives de cités entières, les tempêtes et la magie sont des poncifs de l’opéra de l’âge moderne, le personnage de l’enchanteresse plus que sorcière est essentiel au monde musical baroque.
Glorieux
Contrairement à toutes les règles de l’écriture à suspens, nous pouvons affirmer dès à présent que cette nouvelle version du sacro-saint Gloria de Vivaldi se hisse sans peine parmi les lauréats actuels de la discographie. On y trouve en effet une urgence dramatique, un dynamisme farouche et menaçant, une beauté élégiaque tout à fait sublimes…
« What a sad fate is mine »
Voici encore venir un nouvel enregistrement d’airs de Purcell, entrecoupés de pièces instrumentales de Corbetta, Simpson et De Visée, où l’on retrouve Paul Agnew entouré de musiciens émérites. L’ancien haute-contre (ténor aigu) – autrefois souvent loué pour ses interprétations de tragédies lyriques et motets français – fait ici montre d’une tessiture nettement plus grave, voire douloureuse.
"Nella pupille tue folgora il lume", Almirena (dedans tes yeux rayonne la clarté)
L’on serait presque enclin à soupirer devant un énième récital d’airs de Haendel, à la jaquette légèrement Andy Wahrolisée. Certes, la distribution en est alléchante, avec deux grandes dames du baroque que le livret encense sans mesure, mais l’on se dit tout de même que ces florilèges démembrant les airs des opéras sont autant de carottages géologiques d’un massif autrement plus intéressant.
Une basse au royaume du baroque
Dans un univers vocal où les contre-ténors disputent la vedette aux sopranos à coup d’aigus flamboyants, quelle place reste-t-il pour les basses baroques ? L’enregistrement de Lorenzo Regazzo vient nous rappeler avec brio que les airs pour basse du répertoire haendélien, s’ils ne sont pas les plus connus, illustrent tout aussi bien l’art virtuose du Cher Saxon.
Un « Come Bach » réussi (Bach, Messe en si, Les Musiciens du Louvre, Minkowski – Naïve)
Février 2009. Le facile jeu de mot orne fièrement le fronton de l’interview accordée par le chef à Rémy Louis parmi les notes de programme de ce joli livre-disque sur papier vergé. Il est cependant inexact, puisqu’il s’agit non d’un retour mais d’une première rencontre au disque entre Bach et Marc Minkowski.
Toucher la corde sensible
Que dire de ces concertos pour violoncelle de Vivaldi, sinon qu’ils méritent amplement leur renommée ? Car voici le Prêtre Roux au sommet de son humanité et de son art, élégiaque et lyrique comme jamais dans ses Largo, fougueux dans ses Allegro, toujours à l’affut d’une mélodie aux contours amples et naturels.
Une religion encore bien « vivace »
Dès les premières mesures, on reconnaît le style du Vivaldi alla Spinosi, mélange d’audace survitaminée et de clarté orchestrale. Le Nisi Dominus est ainsi projeté, sans crier gare, sur l’auditeur, qui titube devant les coloratures agiles de Philippe Jaroussky. Le timbre dénote comme à l’accoutumée une belle stabilité, des aigus posés, une agilité certaine dans les ornements.
Stupeur ou tremblements ?
Il arrive parfois que des luttes fratricides déchirent la rédaction sur les mérites de tel ou tel enregistrement ou concert. C’est le cas ici. Et dans un souci de transparence totale, nous vous avouons que ces 5 Muses sont le fruit d’un difficile compromis entre les parties en présence.
« Une corbeille de primeurs » (F. M. Sardelli)
Sous l’ombrelle de nouvelles découvertes, Federico Maria Sardelli nous convie à une plongée dans quelques-unes des pépites vivaldiennes ressuscitées depuis le lancement de la Vivaldi Edition en 2000. On y trouvera donc de nouvelles pièces désormais attribuées au Prêtre Roux provenant à la fois de la collection Foà-Giordano de Turin, et d’autres fonds européens.