Parmi les « petits riens » estivaux toujours utiles pour meubler un morne souper d’affaires ou épater les enfants, nous proposons cette petite digression historique sur le délicieux oignon de Roscoff, qui bien qu’AOC célèbre désormais depuis 2009 puis AOP en 2013, n’a pas toujours été si bretons que cela…
En effet, en 1647, Frère Cyril, un moine capucin, rapporta des graines de Lisbonne. Il les sema dans le jardin de son couvent. Bien vite, localement, on se mit à apprécier les qualités gustatives de ce bulbe rosé, et qui se conservait fort bien. Mais ce n’est qu’au XVIIIème siècle que les paysans commencèrent à davantage se tourner vers sa culture et celle d’autres légumes, devant le déclin du commerce de la toile. Le reste dépasse le champ de notre magazine, mais l’on ne peut qu’apprécier cet oignon baroque venu du sud, très pratique à cuisiner du fait de sa cuisson rapide, et de son goût sucré et fondant.
Pour la petite histoire, les Capucins s’installèrent à Roscoff, dès 1621, à la demande de la population. Leur couvent fut installé à l’extérieur de la cité, et comprenait une église. Ce couvent, logiquement sis dans l’actuelle rue des capucins a été incorporé dans des logements privés, et un magnifique et gigantesque figuier de leur jardin qui atteignait plus de 600m et figurait sur nombre de cartes postales anciennes fut brutalement abattu pour y construire un hôtel, l’Hôtel du Figuier (sic). Triste fin pour cet édifice, qui vit tout de même, longtemps après la Révolution, de 1936 à 1985, le retour des Capucins. [M.B.]
Pour en savoir plus :
- Sur les Capucins à Roscoff de 1621 à 1792, le scan de l’indispensable ouvrage du Père François de Paule (vers 1936).
- Le site officiel de l’AOP des oignons de Roscoff
Étiquettes : légumes, Roscoff Dernière modification: 22 août 2024