Lorsque le Baroque et l’Opéra se donnent la main : le Grand Motet resplendit !
Le langage du théâtre musical à été importé à la Chapelle Royale de Louis XIV et Louis XV par les plus grands compositeurs, après les exemples de Michel Delalande. Les Grands Motets sont des pièces d’apparat et de faste. Le programme proposé par Jean-Marc Andrieu permet de goûter les saveurs riches et variées du dernier maître de la tragédie lyrique.
Un sérail bien enlevé
Les circonstances de la création de l’Enlèvement au Sérail coïncident avec deux étapes importantes de la vie du jeune Mozart, qui va en quelques mois à la fois rompre avec l’archevêque de Salzbourg, et prendre la décision d’épouser Konstanze Weber. Ayant rejoint sur ordre son protecteur qui séjournait à la cour de Vienne au printemps 1781, Mozart devient rapidement la vedette musicale du moment de la capitale autrichienne.
“Mater Dolorosa” à Amsterdam
On sait, quand on est un adepte des concerts proposés par le Concertgebouw d’Amsterdam, que la musique baroque y est bien présente et toujours servie par des interprètes de qualité. Les néerlandais semblent en être bien conscients d’ailleurs puisqu’ils sont nombreux et fidèles aux rendez-vous.
“Mon beauf, ma sœur et moi”
Qui n’a pas eu dans sa vie des différends de famille. Et quand la “belle famille” s’en mêle ça devient délicat. Le Théâtre des Champs Elysées qui ce soir accueillit bien du monde malgré la confidentialité du programme, il est probable que l’histoire de Radamisthe et Zenobie a du interpeller certains.
“Écoutons le cœur de Rameau” — Claude Debussy
La France était à l’honneur. Initialement, René Martin, maître d’œuvre du festival, avait voulu rendre hommage à l’Espagne, cette Espagne d’Albéniz, de Falla et de Granados… Elle avait trop peu à offrir pour remplir cinq jours de festival, et la France est venue à son secours — car Albéniz comme Falla sont venus à Paris.
“Quel cœur à ce malheur ne serait pas sensible”
C’est une œuvrette. Une pastorale. Héroïque certes, mais pastorale, vers 1684. Raffinée, colorée, divertissante. Un joyau, sans doute serti pour la Princesse de Guise.
De Chambonnières à Rameau
Skip Sempé n’arrivait pas en terrain conquis : il remplaçait Bertrand Cuiller. Grâces lui soient rendues d’avoir accepté et d’avoir proposé un programme riche et varié où se croisent encore les Couperin et Rameau, mais aussi Chambonnières, Forqueray, d’Anglebert et même Luigi Rossi.
“Quand on joue, on ne pense pas : on a pensé.”
Pierre Hantaï a composé un programme couvrant, chronologiquement, la majeure partie de l’école française de clavecin : de Louis Couperin (vers 1626–1661) à Jacques Duphly (1715–1789) en passant, bien sûr, par François Couperin et Jean-Philippe Rameau.
Un Berger fidèle
Le Ricercar Consort proposait un programme majoritairement ramiste, augmenté de quelques pièces chambristes de François Couperin — La Française des Nations et la Passacaille du Deuxième Ordre des Nations. Évoquant plus complètement le talent de Rameau, le programme allait d’extraits de deux cantates, Le Berger fidèle et L’Impatience aux célèbres Sauvages extraits des Indes galantes, en passant par la musique de chambre…
Les violons chantent
Commençons donc par Stradivaria. L’ensemble baroque nantais a choisi pour programme les Concerts en sextuor, arrangement dû à la plume d’un anonyme, daté du milieu des années 1760, des Pièces de clavecin en concert de Jean-Philippe Rameau. Choix d’autant plus judicieux que cet arrangement a connu une certaine fortune dès la fin du XIXe siècle…
“J’ai perdu ce que j’aime. Seigneur, pour moi tout est perdu”, Charpentier, David & Jonathas, Arts Florissants, Christie – Opéra Comique, 24/01/2013
Que voici une année faste pour Charpentier, avec la recréation, avec mise en scène s’il vous plaît, de plusieurs de ses principales œuvres, à savoir ses deux seuls opéras la tragédie biblique David & Jonathas mise en scène par Andreas Homocki que nous avions chroniquée lors des représentations aixoises et que nous redécouvrons à l’Opéra Comique…
Le roi s’amuse
Les visiteurs du Musée du Louvre sont souvent des flâneurs impénitents ou des consommateurs pressés. Entre les hordes célères qui défaillent pour le sourire de Joconde et qui repartent aussitôt en tournant le dos à tant de merveilles pour le prix d’un tour des Champs Elysées ou d’un café au Starbucks, et ces autres qui se perdent dans les couloirs en quête du nouveau…
“Le Sicilien, sans Alain Delon” (dixit H. Reyne)
Ce spectacle est loin de nous être inconnu, puisque nous l’avions chroniqué lors de sa création en 2011 à l’occasion du Festival de La Chabotterie, qui avait donné lieu à un remarquable enregistrement (Musique à la Chabotterie) et nous ne nous attarderons donc guère sur les péripéties de la rivalité entre Lully et Molière, et sur l’incursion de Charpentier dans la musique de scène.
Royer, Pyrrhus, Les Enfants d’Apollon, dir. Michael Greenberg
Natif de Turin, Pancrace Royer arriva à Paris en 1725 ; il occupa le poste de Maître de Musique de l’Opéra de 1730 à 1732, succédant à André Cardinal Destouches, puis prit la direction du Concert Spirituel en 1748, avant d’être nommé directeur et inspecteur de l’Opéra en 1753.
Happy birthday to you, Mr President !
25 ans déjà que la Simphonie du Marais écume avec élégance et sensibilité un répertoire extraordinairement varié mais où figure en bonne place la musique française et en particulier le répertoire lullyste. Pour ouvrir le bal de ces trois concerts très différents de la Simphonie qui revient dans le Marais parisien, Hugo Reyne a choisi des pièces en trio, expliquant de sa voix agréable et confidentielle, comme s’il se parlait à lui-même autant qu’au public privilégié assis à peine quelques mètres de lui, qu’il a souhaité d’abord renoué avec son rôle de flûtiste et de chambriste…
Le Printemps des Arts 2012
La fraise de l’affiche de l’an passé nous revient, sur fond bleuté cette fois-ci pour annoncer non le temps des cerises mais celui de l’Ouest baroque, avec un programme resserré dévolu en grande partie aux charmes des opéras et oratorios de l’Italie où l’on notera outre la pyrotechnie toujours spectaculaire et revigorante de nos divas ci-dessous des incursions dans le baroque hébraïque ou de rares pièces du XVIe siècle romain…
La Symphonie inachevée
Certes, la musique de Zelenka est assez rarement donnée en France, malgré une relative abondance discographique. L’initiative de construire un programme autour de sa musique était donc sans doute louable, quoique Rezé ait déjà accueilli il y a peu les Lunaisiens avec les Responsoria pro hebdomada sancta du même Zelenka.
“Cara e amabile beltà”
Ce concert était l’évènement-phare du 29e Printemps des Arts de Nantes. C’est lui qui était annoncé le premier, et c’est aussi lui qui figurait sur la plupart des affiches. Par ailleurs, les organisateurs l’ont programmé dans le grand auditorium de la Cité des Congrès, lequel compte près de 2000 places. Sont-ce là des anecdotes ? Sans doute pas.
“La suave melodia”
Nous avons évoqué, à propos du concert Le tourbillon des passions, l’adéquation entre la musique et le lieu qui la reçoit ; chanter les psaumes de Salomone Rossi en hébreu dans une synagogue, voilà qui est approprié ! Et plus qu’on ne pense, car une synagogue ne peut pas recevoir n’importe quels musiciens ni n’importe quel répertoire. Fondée en 1870, c’est la première fois que celle de Nantes accueille un concert ouvert ainsi au grand public.
“La suave melodia”
La naissance du baroque en Italie, c’est assez vague et un peu cliché. Le programme proposé, lui, ne l’est pas, couvrant environ un siècle de musique italienne — de la fin du XVIe à la fin du XVIIe — vocale et instrumentale, avec un choix qui va de pièces connues, comme le Laudate dominum pour voix et basse continue de la Selva morale e spirituale de Monteverdi ou Amarilli, mia bella de Caccini, à des pièces qui le sont moins, comme le très beau — et virtuose — motet Non plangete de Rosa Giacinta Badalla.