Il y a du Glenn Gould dans cet homme-là
J’ai toujours eu la vision de Bill, élégant et calme, atteint légèrement de calvitie. Un chef très “tragédie lyrique”, amateur de jolies danses, petites voix claires et sans vibrato, cuisine du Sud et jardinage. Mes amies me disent que je suis restée très 80’s, que les Arts Flo ont bien changé, que le temps des Atys, David et Jonathas et autres Idoménée nobles et froids est révolu. Que le DVD des Indes Galantes décoiffe par rapport à l’enregistrement plus ancien d’Aix.
Une Ariadne qui ne perd pas le fil
Conradi. Le directeur musical du Théâtre du Marché aux Oies de Hambourg de 1690 à 1693 est l’un de ceux que les oubliettes de l’histoire et de la musicologie ont longtemps hébergé. Pourtant cette Ariadne de 1691 possède bien des atouts qui justifie cette exhumation tardive et courageuse.
Incontournable !
Voici un enregistrement incontournable. Si Phaëton n’est pas l’œuvre de Lully la plus connue, le livret de Quinault est l’un des plus complexe : s’y mêlent intrigues de pouvoir, amours contrariées et… épreuves initiatiques ! Au final, si n’est pas la plus grande réussite de Quinault, qui s’y répète un peu trop, les personnages sont habilement construits.
Christie vs. Hogwood pour un Orlando élégiaque
Orlando est assurément l’un des opéras les plus originaux de Händel. Le livret, tiré du Roland Furieux de l’Arioste, sera bientôt suivi par 2 autres volets tout aussi réussis : Ariodante et Alcina. Orlando relate l’histoire classique du preux paladin Roland passionnément épris de la reine Angélique.
Ne Terzi-versons plus.
L’intégralité de ce programme est consacré à Terzi, luthiste originaire de Bergame sur lequel l’histoire a jeté son voile de mystère. En effet, mis à part la Scena Letteraria de gli scrittori bergamaschi publiée en 1664 par le Père Donato Calvi et deux Livres de compositions datés de 1593 et 1599, il ne reste plus rien de Giovanni Antonio.
Une interprétation bouleversante.
Les motets enregistrés ici appartiennent au genre du petit motet et datent de la fin du règne de Louis XIV. On y retrouve le style français un peu maniéré lié dans une intime alchimie à des passages italianisants. Les accompagnements instrumentaux sont discrets et élégants, souvent confinés à des violons ou des flûtes allemandes.
Un Tombeau bien joyeux
Dès la réception du beau digipack orné d’un détail de Watts, nous nous sommes demandé ce qu’était ce Tombeau de Sa Majesté la Reine de Pologne de Bach. Nous nous apprêtions à compulser frénétiquement notre catalogue BWV, quand la réponse tomba du ciel, ou plutôt du détail des plages.
L’hésitation contre la vigueur
1988. On retrouvera dans ces deux enregistrements du regretté Scott Ross la même modestie et le même talent : nulle part le claveciniste canadien ne se met en avant, même lorsque la virtuosité technique est requise.
Un Bach méconnu
On doit à la monumentale initiative de Teldec la Valise Bach 2000 qui célèbre les 250 ans de la mort du Cantor de Leipzig par l’intégrale discographique de ses oeuvres (excepté quelques chants du Schmelli Gesangbuch). Un des cubes modernes et disgracieux de cette remarquable discothèque est consacré aux cantates profanes de Bach.
Un Bach dansant
Bach n’était pas très au point sur le luth. Voilà qui peut paraître choquant. C’est ainsi. Tous les luthistes savent combien ces suites, préludes et partitas sont difficiles à jouer, non seulement en raison de leur virtuosité mais de passages impossibles techniquement à jouer…
De la couleur
Frédérick Haas possède une connaissance approfondie de la facture des instruments, et des secrets de leurs réglages. C’est cela qui lui permet ce dialogue si intime avec l’instrument. Car le clavecin de Haas est tout sauf métallique. Sous ses doigts d’une précision jamais répétitive, l’écriture ciselée et fort ornementée de D’Anglebert résonne avec l’amplitude de l’orchestre lullyste…
Mangeons en musique…
Et non, l’œuvre de Delalande ne se résume pas à ses fanfares pour trompettes martiales et éculées, surjouées par les Jean-François Paillard et autres Paul Kuentz. D’une part, ses grands motets sont magnifiques, et d’autre part même les Symphonies pour les Soupers du Roi sont bien plus fines qu’on ne l’imagine.
"Français, soyez tous réjouis"
Henri Ledroit signe ici l’un de ses meilleurs enregistrements, digne de son récital Luigi Rossi chez le même éditeur. Au premier abord, l’irruption de ce contre-ténor aux pays des lys est musicologiquement très discutable, puisque l’on sait que les Français étaient partisans des voix naturelles.
Le miel de l’Abbaye…
Voici un disque qui s’achète et s’écoute les yeux fermés. En dépit de ses 20 printemps, l’enregistrement a conservé l’élégance lumineuse et l’équilibre de ses vertes années. Tout ici est harmonie et musicalité. Trevor Pinnock comme Simon Preston ont parfois été accusé de placidité, d’application, de flegme britannique excessif.
Ils sont fous ces romains !
Il est temps de critiquer cette interprétation désormais presque mythique, tout particulièrement pour la sublime et regrettée Lorraine Hunt dans l’un de ses plus beaux rôles.
Luth et approuvé
Après la version d’Hopkinson Smith d’un optimisme dansant (Naïve) au sujet de laquelle nous avions en quelques lignes fait connaître notre admiration, le jeu sympathique mais moderne de Boels (Calliope) chroniqué par notre consœur ce mois-ci nous a conduit à nous replonger dans notre discothèque pour en exhumer cet enregistrement remarquable et trop peu distribué.
L’opéra des Musiciens
La parution d’un opéra de Lully au disque est toujours, pour les amoureux du baroque français, un événement attendu avec impatience et crainte; crainte de voir l’œuvre amputée de son prologue, nouvelle mode liée à des considérations aussi éloignées de l’art que le soleil de la planète Terre…
Une superproduction Cleopâtre : après Liz Taylor, Danielle de Niese
Tout a sans doute déjà été dit à propos de ce Giulio Cesare désormais d’anthologie. Voilà le spectacle qui a lancé la jeune soprano américaine Danielle de Niese, la soprano qui danse. Voilà le spectacle qui a démontré de manière éclatante que le respect du drame historique n’équivalait pas à une succession pompeuse et statique de tableaux soporifique
Un disque plein de vie
Un disque de Zig-Zag Territoires attire toujours mon attention, comme ceux d’Alpha ; et les points communs ne s’arrêtent pas là. En effet, les pochettes sont soignés, les livrets documentés – et ce coffret ne manque pas à la règle – la réalisation artistique souvent excellente et la prise de son tout à fait délectable.