Divisions on a ground (Lawes, Ayres, La Rêveuse – Mirare)
Depuis ses tout premiers enregistrements, la Rêveuse n’a cessé de nous enchanter. Avec infiniment de finesse, de recherche et d’élégance, l’ensemble propose à chaque fois de véritables bijoux, résultats d’un travail minutieux et scrupuleux, au plus proche de la musique vraie.
Des cordes bien sympathiques
175, c’est le nombre d’œuvres pour baryton à cordes que l’infatigable Haydn composa au service du Prince Nicolas 1er Esterhazy violoncelliste, gambiste et barytoniste. Cet instrument au nom et à la sonorité poétiques, qui se répandit surtout entre Hambourg et Vienne, est en fait une sorte de viole de gambe…
Ceci n’est pas une cantate
Rarement un enregistrement aura été aussi irritant. Irritant, parce qu’il recèle de très belles pages, et que ce florilège de sinfonias ou d’airs extraits de l’œuvre religieuse de Bach s’avère relativement agréable à l’écoute, avec un orchestre coloré et vif, doté de cordes nerveuses, accompagnant avec grâce la prestation superlative de Nathalie Stuztmann, au timbre velouté, plein, cuivré, d’une souplesse combinée à un sens théâtral affirmé.
“Aussi l’ai-je tenté, mais tentative nulle Ce… nouveau-né, Madame, est un petit… Hercule.” (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, III, 7)
Après la magistrale biographie de Benoît Dratwicki consacrée à Antoine Dauvergne, compositeur et dirigeant incontournable de l’Académie Royale de Musique dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, nous étions quelque peu impatients de connaître de plus près son oeuvre, tombée dans l’oubli scénique et discographique.
Tristes apprêts
Enregistrer en concert une œuvre telle que Naïs est un pari bien risqué. La partition est hérissé de difficultés pour toutes les parties — aussi bien pour les solistes que pour l’orchestre et le chœur — et le livret est, disons-le, aussi inintéressant que possible. Non seulement la situation est quelconque et l’issue prévisible — Neptune aime Naïs qui ne sait pas que c’est à Neptune qu’elle a affaire —, mais de plus la façon même dont l’opéra se terminera est connue d’avance…
Royer, Pyrrhus, Les Enfants d’Apollon, dir. Michael Greenberg
Natif de Turin, Pancrace Royer arriva à Paris en 1725 ; il occupa le poste de Maître de Musique de l’Opéra de 1730 à 1732, succédant à André Cardinal Destouches, puis prit la direction du Concert Spirituel en 1748, avant d’être nommé directeur et inspecteur de l’Opéra en 1753.
Entretien avec Jaap Schröder, violoniste baroque et directeur musical du Skalholt Quartet
Notre rédacteur Pedro-Octavio Diaz, bien connu de nos lecteurs, a fait le Mur l’an dernier. Nous vous l’avions caché, attendant une occasion particulière, un concert, un anniversaire, une distinction. Et puis, finalement, un beau jour d’août, alors qu’il faut encore patienter deux longues années avant de célébrer les 90 ans de ce pionnier à l’archet toujours vif, nous avons décidé de nous confier ces quelques lignes issues d’un dialogue avec l’un des pionniers du mouvement baroque…
Happy birthday to you, Mr President !
25 ans déjà que la Simphonie du Marais écume avec élégance et sensibilité un répertoire extraordinairement varié mais où figure en bonne place la musique française et en particulier le répertoire lullyste. Pour ouvrir le bal de ces trois concerts très différents de la Simphonie qui revient dans le Marais parisien, Hugo Reyne a choisi des pièces en trio, expliquant de sa voix agréable et confidentielle, comme s’il se parlait à lui-même autant qu’au public privilégié assis à peine quelques mètres de lui, qu’il a souhaité d’abord renoué avec son rôle de flûtiste et de chambriste…
Entretien avec Sigiswald Kuijken, violoniste, directeur musical de La Petite Bande, & Sara Kuijken, violoniste
Entretien avec Sigiswald Kuijken, violoniste, directeur musical de La Petite Bande, et de Sara Kuijken, violoniste. Muse Baroque : vous avez choisi de jouer ce soir les quatre Ouvertures de Bach. Pour être un petit peu provocateur, ne s’agit-il pas avec cette succession de danses à la française d’une des œuvres les plus curiales et les plus convenues du compositeur ?
Rubens, Van Dyck, Jordaens et les autres (Musée Marmottan, Paris)
Belle bâtisse de la fin du XIXème siècle à la lisière du cossu XVIème arrondissement, le musée Marmottan Monet est connu pour sa collection de toiles impressionnistes, même si sa principale richesse réside à mon sens dans sa magnifique collection de meubles Empire (lit de Napoléon de la Préfecture de Bordeaux aux urnes antiques finement ciselées, impressionnant bureau-ministre aux lions, sans compter les innombrables girandoles de bronze doré et la délicate pendule Hermès en biscuit de Sèvres…)…
Le disque, cette femme fatale
Septembre. Opora. Chez les Grecs, il s’agissait de la saison de la maturité des fruits où le soleil après la canicule commençait à décroître, la saison de la fin de l’été. Les pessimistes nous décrivent l’opora du disque, sa longue agonie, la fin d’un âge d’or. Et pourtant, dans notre segment baroque bien particulier, où les risques de téléchargement illégal sont bien réduits, et où le passionné aisé ne rechigne pas à débourser quelques euros pour lire les notes de programme d’un musicologue germanique, le disque, contrairement à une idée reçu, le disque baroque donc se porte plutôt bien. Alors, oui, comme nous le déplorions dans notre spleen baroque de l’été, le secteur est en proie à un phénomène de concentration, derrière l’apparente multitudes de labels souvent regroupés au sein d’une seule entité.
Entretien avec François Grin, violoncelliste
Entretien avec François Grin, violoncelliste du Quatuor Terpsycordes.
Muse Baroque : Comment en êtes-vous venu à former ce quatuor ? François Grin : Cela vient tout simplement d’une rencontre. Les autres membres étudiaient ensemble au conservatoire de Genève, et je suis arrivé un peu après. De là est née cette envie de monter un quatuor…
Entretien avec Jérémie Rhorer, chef d’orchestre
Entretien avec Jérémie Rhorer, Chef d’orchestre et directeur musical du Cercle de l’Harmonie
Muse Baroque : Pouvez-vous nous rappeler l’histoire et le projet du Cercle de l’Harmonie ? Jérémie Rhorer : La formation du Cercle de l’Harmonie a été le fruit d’une relation musicale privilégiée que j’entretenais avec Julien Chauvin depuis une dizaine d’années. J’avais eu l’occasion, de manière fortuite, de lui donner des cours de musique de chambre dans le cadre d’un stage où il était élève et vraiment demandeur de conseils.
“Le réveil de Quixotte”
Juillet-Août 2012. Pour sa première collaboration avec agOgique, Fabio Biondi a choisi Telemann – un compositeur prolifique, de grand talent, d’une écriture absolue, capable de maîtriser n’importe quel langage musical – comme il l’explique dans l’entretien qu’il nous a aimablement accordé.
Entretien avec Denis Raisin Dadre, flûtiste et hautboïste
Entretien avec Denis Raisin Dadre, flûtiste et hautboïste, directeur musical de Doulce Mémoire. C’est sur un banc venteux et vermoulu, face à une vue sublime sur la colline de Vezelay surmontée de son Abbatiale que nous avons rencontré Denis Raisin Dadre pour cette plongée au coeur des ténèbres.
Entretien avec Hélène Schmitt, violoniste baroque
Entretien avec Hélène Schmitt, violoniste baroque. L’entretien n’était pas vraiement prévu… ou presque. Et voici que par la magie festivalière, ce concentré d’humanité musicale en un lieu si restreint, nous voici avec Hélène Schmitt pour rester ensemble dans les cordes. Bien entendu.
Spleen baroque
A l’orée de l’été, alors que fleurissent les festivals dévolus au seul répertoire baroque, ou acceptant du moins avec grâce sa gracieuse incursion, il nous est venu à l’esprit, un jour de spleen sans doute, de jeter un pavé dé morosité dans la mare d’autosatisfaction générale qui caractérise notre paysage baroque hexagonal voire européen. En effet, ne considère-t-on pas le modèle baroque comme celui, triomphant et flexible, des orchestres classiques de demain ?
Le Printemps des Arts 2012
La fraise de l’affiche de l’an passé nous revient, sur fond bleuté cette fois-ci pour annoncer non le temps des cerises mais celui de l’Ouest baroque, avec un programme resserré dévolu en grande partie aux charmes des opéras et oratorios de l’Italie où l’on notera outre la pyrotechnie toujours spectaculaire et revigorante de nos divas ci-dessous des incursions dans le baroque hébraïque ou de rares pièces du XVIe siècle romain…
La Symphonie inachevée
Certes, la musique de Zelenka est assez rarement donnée en France, malgré une relative abondance discographique. L’initiative de construire un programme autour de sa musique était donc sans doute louable, quoique Rezé ait déjà accueilli il y a peu les Lunaisiens avec les Responsoria pro hebdomada sancta du même Zelenka.
“Cara e amabile beltà”
Ce concert était l’évènement-phare du 29e Printemps des Arts de Nantes. C’est lui qui était annoncé le premier, et c’est aussi lui qui figurait sur la plupart des affiches. Par ailleurs, les organisateurs l’ont programmé dans le grand auditorium de la Cité des Congrès, lequel compte près de 2000 places. Sont-ce là des anecdotes ? Sans doute pas.