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6 janvier 2014

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Fête

[I, 495]

C'est le nom que l'on donne à presque tous les Divertissements de Chants & de Danse qu'on introduit dans un Acte d'Opéra. La différence qu'on y assigne entre les mots de Fêtes & de Divertissement, est que le premier s'applique plus particuliérement aux Tragédies, & le second aux Ballets.

Une des plus grandes difficultés d'un Opéra, est d'y bien amener des Fêtes. Elles doivent servir à l'action principale. Elles doivent y tenir comme incidens au moins vraisemblables ; & il est égal qu'elles viennent au commencement, au milieu ou à la fin de l'Acte, pourvu que ce soit à propos. Il est convenable que les Plasirs, les Amours et les Graces présentent, en dansant, à Enée les armes dont Vénus lui fait don. Il est naturel que les Démons, formant un complot funeste au repos du Monde, expriment leur joie par des danses. Un grand défaut dans un Opéra, est d'avoir deux Actes de suite sans Fêtes. Ce défaut devient plus sensible, depuis que le goût du Public est déclaré pour les Divertissemens.

Le Poëte doit jetter de la variété dans ses Fêtes. Ce seroit un défaut insupportable dans un Poëme, que de voir deux Fêtes de même caratère.

Quinault coupe ses Opéra de maniere que les Fêtes y viennent comme d'elles-même, & se succedent avec la plus grande variété. Souvent même elles forment un contraste touchant avec la situation. Dans l'Opéra de Roland, Angélique, aimée de ce Héros, déclare à sa Confidente son amour pour Médor. Dans l'instant même, une

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troupe d'Insulaires, délivrés par Roland, viennent lui présenter un bracelet de la part de leur Libérateur, & forment des danses à la maniere de leur pays. Au second Acte, Angélique trouve Médor au milieu d'une Forêt, auprès de la Forêt Enchantée de l'Amour. Elle a vainement combattu sa passion. Une troupe d'Amours, de Syrènes, de Nymphes, de Sylvains, d'Amans et d'Amantes Enchantés, invitent Angélique & Medor aux plaisirs de l'Amour. Au troisieme Acte, Angélique ayant préféré Médor & lui ayant donné l'Empire du Caraï, les Sujets d'Angélique viennent rendre homage à leur nouveau Maître ; ce qui forme une Fête majestueuse. Au quatrieme Acte, Roland trahi, & plus amoureux que jamais, trouve une troupe de Bergers & de Bergeres célébrant l'hymenée d'un Berger du lieu. Il apprend d'eux l'infidélité d'Angélique. Dans sa fureur, il brise les rochers, renverse les arbres, & fait fuir les Bergers épouvantés. Logistille, environnée de Fées, & évoquant les Ombes des anciens Héros pour l'aider à rendre la raison à Roland, forme la Fête du cinquieme Acte.

FÊTES DE COUR. C'est le nom que les Espagnols donnent à certaines Piéces qu'on représente pour solemniser des événemens heureux, tel que la Naissance d'un Prince, une Victoire, un Mariage d'où dépendroit la tranquilité de l'Etat. Le Spectacle est alors entremêlé de machines, de décorations; de chant & de danse. Les danses sont tantôt dans le goût grotesque, tantôt dans le grave, & souvent caractérisées. Leur chant n'est

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qu'une lamentation éternelle, une expression de tristesse, qui dégenere en langueur : aussi y a-t-il chez eux un proverbe qui dit que les Espagnols gémissent en chantant.

 

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