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mise à jour 20 janvier 2014
| Genre : musique de chambre Georg Philipp TELEMANN (1681-1767) Lust und Vergnügen Trio n°12 en mi bémol majeur Sonate en fa mineur pour basson Sonate en si bémol majeur pour hautbois Sonate en si mineur pour basson Sonate en mi mineur pour hautbois Partita n°4 en sol mineur
David Walther (hautbois), Fany Maselli (basson), Mathieu Depouy (clavecin), Rémi Cassaigne (théorbe), Valérie Dulac (violoncelle) / sur instruments en partie modernes.
62'23, Hérissons Prod., 2009
Sage comme une image
De prime abord, la joie est immédiatement perceptible, de même que le plaisir. Les tempi enlevés, la rondeur rieuses des sonorités, la vivacité très allante des articulations tendent à conférer aux œuvres une insoutenable légèreté. On distingue le hautbois disert et juste de David Walther qui se dégage avec espièglerie du Cantabile de la sonate en mi bémol majeur, hésite à s'alanguir dans le Largo de la sonate en mi mineur, préférant se déchaîner dans un Vivace d'une virtuosité naturelle. De même, le basson de Fany Maselli n'est pas de ceux qui, graves et profonds, ponctuent de leurs sons grainés et bougonnant la ligne mélodique, c'est une mousse, une crème, un blanc en neige vaporeux et aérien. Là encore, l'approche, assumée, est celle de la récréation, de l'aimable badinage, de la conversation futile. Côté basse continue, seul le clavecin de Mathieu Depouy parvient, de temps en temps, à structurer un peu plus les arabesques galantes, asseyant les temps forts, scandant le discours, ramenant la volte de Natacha vers des considérations plus terrestres. Et il faut hélas avouer que l'on finit par se lasser des gracieuses ballerines qui défilent, d'un Triste pas assez désespéré à un Allegro gonflé de satisfaction. Ce qui s'avérait charmant le temps d'une Aria Tempo di Minuetto perd de sa beauté brillante sur la durée, en raison d'une uniformité de ton, d'une superficialité dans le jeu, d'une vision par trop réductrice d'un Telemann si "musique de table", compositeur prolixe et insaisissable, bavard et mondain. Peut-être cette sensation de courtisanerie vaine est-elle due aussi à des notes presque toujours piquées, et au refus de la rupture, de la surprise, d'un éclair de violence qui mettrait fin à ce sourire si constant qu'il en devient agaçant. "Lust und Vergnügen", c'est un peu un de ces portraits officiels en perruque, terriblement parfait, lisse et débonnaire, auquel manque la vie, avec ses imperfections, ses sentiments, son bouillonnement inexplicable. Et si ce CD s'écoute sans nul doute avec joie et plaisir, les bulles de champagne ne persistent guère après l'ivresse d'un instant d'abandon.
Technique : captation claire et franche, manquant un peu de liant. Lire aussi :
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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