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mise à jour 20 janvier 2014
| Genre : musique de chambre Jean-Marie LECLAIR (1697-1764)
4 Sonates opus 4, 2ème
Récréation musicale opus 8 Pasticcio Barocco (sur instruments partiellement modernes) :
David Walter - Hélène Gueuret
(hautbois) 72', Label Hérisson, 2009
Laisser-faire, laisser-aller !
Le style de cet Opus 4, dans la lignée des Concerts Royaux et des Goûts Réunis de Couperin dénote l'alchimie entre l'apparente simplicité mélodique à la française, teintée de la noblesse retenue versaillaise, et la virtuosité italienne, sa blondeur élégiaque, son abandon détendu. Ce mélange apaisé, cocktail subtil qui doit éviter toute pompe et tout excès trop brutal est parfaitement rendu par les musiciens, dont le jeu fluide et sensible s'exprime avec discrétion et justesse. L'Adagio de la sonate n°1 de l'opus 4, avec sa basse obstinée sur laquelle s'entrelacent avec tendresse les hautbois de David Walter et Hélène Gueuret donne le ton d'un enregistrement très homogène. Les hautbois, aux timbres très proches et à l'intonation extrêmement maîtrisée, valsent à fleuret ouatés, déroulent les mesures avec tact, respectent scrupuleusement la partition. L'Allegro, très pointé, possède une transparence assurée qui rend particulièrement intelligible les entrées fuguées, tandis que le Largo ose un peu de grandeur ample, ôtant un court instant le corset intimiste du badinage amical pour une suspension poétique rêveuse. La Deuxième Récréation Musicale laisse apprécier une majestueuse Ouverture, solennelle et bien tempérée, les temps forts marqués à la manière d'un chambellan de cour. Ces mêmes qualités apparaissent dans le point culminant du disque, l'admirable Chaconne de près de 7 minutes, toute empreinte de l'ombre du Surintendant Florentin, au charme lancinant et envoûtant dans ses répétitions. Pour autant, d'aucuns pourraient se lasser de la justesse diantrement précise de Pasticcio Barocco, d'une bienveillante neutralité digne de la Confédération Helvétique, d'un flegme tout hogwoodien qui lorgne vers la Tamise gelée. Ainsi le Cantabile italianisant de ma sonate n°2 s'avère bien timide, la Sarabande du n°3 étriquée, le Presto de la n°4 trop régulier, les Tambourins finals martelés sans folie. Il manque un peu de mouvement, d'imprévu, de passion et de coups de sangs à tant de grâce, et l'on espère en vain un brin de négligé Régence, des contrastes plus audacieux de tempi, un goût du risque. Car après tout, la précision d'une montre à quartz ne vaut guère une bonne vieille Bréguet XIXème plus imprécise mais plus touchante... Pour finir, l'inclusion de violons ou de flûtes, de cordes pincées (un luth aurait été le bienvenu), ou d'un violoncelle auraient également pu donner plus de liant en prenant de temps à autre la relève de leurs doubles dans une récréation irréprochable quoique d'une agaçante égalité.
Technique : captation précise et transparente, clavecin en retrait. Lire aussi :
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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